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Publié le 12 Décembre 2011

Israël, la nation start-up les ressorts du miracle économique israélien - par Dan Senor et Saul Singer (*)

Voici un livre fort qui mettra du baume au cœur des lecteurs qui aiment Israël et qui suivent au quotidien les efforts inouïs de ce petit pays entouré d’une mer de nations hostiles et d’adversaires qui rêvent de le voir disparaître, pour vivre en paix et en sécurité.



À l’heure où la presse tend souvent à ne mettre l’accent que sur ce qui va mal en Israël, tant au niveau politique qu’au niveau social, les auteurs viennent fort opportunément nous rappeler qu’Israël, c’est aussi une réussite sans précédent dans le domaine scientifique : « S’il est une histoire à côté de laquelle les médias sont passés bien qu’ils braquent constamment leurs projecteurs sur Israël, c’est que les principaux indicateurs économiques montrent que ce pays accueille la plus grande concentration d’innovation et d’esprit d’entreprise dans le monde aujourd’hui ». Israël, en effet, où 45% des citoyens ont un diplôme universitaire, détient la densité la plus élevée de start-ups au monde et il y a davantage de sociétés israéliennes cotées au NASDAQ que de sociétés dans l’ensemble du continent européen. Israël occupe la première place mondiale en termes de budgets consacrés à la recherche et au développement.



Dans un domaine très particulier, celui du retraitement des eaux usées, Israël, avec un chiffre de 70% est à l’avant garde au niveau mondial.



Il y a davantage de téléphones mobiles par habitant en Israël que partout ailleurs dans le monde.



Israël produit plus de publications de recherche par habitant plus que toute autre nation et occupe la première place en termes de pourcentage de PNB alloué à la recherche et au développement. On pourrait poursuivre indéfiniment la litanie de ces chiffres étonnants.



Comme l’explique l’économiste politique israélien Gidi Grinstein : « Nous avons doublé notre économie par rapport à l’Amérique tout en multipliant notre population par cinq et en combattant dans trois guerres. C’est totalement inédit dans l’histoire économique mondiale ».



Voici Shai Agassi, dont la famille est originaire d’Irak qu’elle a quitté en catastrophe en 1950. Au « Forum des jeunes dirigeants d’entreprise » de Davos qui avait lancé aux participants un défi de taille : « Trouver un moyen d’améliorer le monde d’ici 2030 », il avait répondu que le plus important serait de faire en sorte qu’un pays tout entier devienne complètement indépendant du pétrole. Et de se lancer dans la recherche d’une idée qui permettrait à des voitures de rouler sans essence. Avec l’aide de Shimon Peres, qui organisa pour lui des dizaines de réunions avec des personnalités de premier plan dont des constructeurs automobiles, Agassi, en véritable successeur d’Henry Ford, a littéralement inventé le système de voitures électriques assorti d’une infrastructure de stations d’échanges de batteries, proposant au célèbre Carlos Ghosn d’utiliser Israël comme terrain d’expérimentation. Une start-up, Better Place, a été créée pour l’occasion.



Voici Idan Ofer, milliardaire israélien, qui a acheté une part majoritaire du constructeur automobile chinois Chery Automobile.



Voici Simcha Blass, natif de Pologne et créateur de Netafim, le plus important fournisseur de systèmes d’irrigation goutte-à-goutte dans le monde. Netafim est notamment très active dans les États musulmans de l’ancien bloc soviétique : Azerbaïdjan, Kazakhstan et Ouzbékistan.



Voici aussi la société Intel Israël qui construit à Haïfa le désormais incontournable microprocesseur 8088 qu’IBM a choisi pour son premier PC ouvrant la voie à une ère nouvelle en informatique.



Sans oublier les premières puces Pentium, la puce Centrino, les puces Core 2 Duo, le CRS-1, routeur de grande capacité conçu par l’Israélien Michael Lor ou encore le troisième site Internet social de la Chine fréquenté par 25 millions de jeunes surfeurs du pays qui est en fait une star-up israélienne baptisée Koolanou (« nous tous »). À Qiriat Gat, au sud d’Israël, Intel a construit une usine de 3,5 milliards de dollars dans laquelle des Israéliens ont conçu des transistors si petits que trente millions d’entre eux peuvent tenir dans une tête d’épingle.



En 1988, Israël a rejoint le club très fermé des douze nations ayant lancé des satellites dans l’espace.



En médecine, le pancréas artificiel a été imaginé et réalisé en Israël, tout comme la pilule capable d’explorer le corps humain par technologie optique, la « Camera Pill » et « Aespironics », l’inhalateur de la taille d’une carte de crédit et le premier patch à poudre.



Ce ne sont là que quelques exemples.



Comment expliquer une réussite aussi prodigieuse ? Les réponses sont multiples : Tout d’abord le fait qu’une nation d’immigrants est par essence même une nation d’entrepreneurs. Par ailleurs, l’adversité comme la nécessité est mère de l’inventivité. Et aussi le fait qu’en Israël, le doute se conjugue à l’argumentation. D’autre part, le secteur de la défense a donné naissance à de nombreuses sociétés dérivées. Sans oublier l’absence de formalisme conjuguée à une attitude positive face à l’échec et à un travail d’équipe où le talent s’allie à la ténacité. Et ce principe de l’éthique israélienne : « Enseigner aux gens à être bons dans un grand nombre de domaines, plutôt qu’excellents dans un seul. Avec, en supplément, un zeste de chutzpah, le culot juif.



Malgré le boycott de la Ligue Arabe, aucune société technologique majeure ne peut se permettre d’ignorer Israël car près de la moitié des plus importantes sociétés technologiques du monde y ont acheté des start-ups et ouvert des centres de développement. L’Occident cherche l’innovation. Israël la possède. Car l’État juif est la première nation start-up de l’Histoire.



L’investisseur Scott Tobin prédit : « La prochaine grande idée viendra d’Israël ». Nul doute que sa prédiction se réalisera rapidement.



Un livre magnifique à découvrir de toute urgence.



Jean-Pierre Allali



(*) Éditions Maxima. Laurent Du Mesnil. 2011. 368 pages. 24,80 euros.