A lire, à voir, à écouter
|
Publié le 2 Mars 2012

Détrompez-vous! Les étranges indignations de Stéphane Hessel décryptées par Jean Szlamowicz (1)

Comment répondre aux élucubrations de l’Indigné sinon par la logique et le raisonnement, par la rigueur et le parler-vrai bien étayé. C’est la méthode qu’à choisie l’auteur, linguiste par ailleurs et spécialiste de l’analyse des discours. Adoptant la position d’un « linguiste éthique », Jean Szlamowicz se donne un double objectif : « Rectifier les contrevérités inscrites dans le discours de Stéphane Hessel et analyser les moyens de ce que nous sommes amenés à qualifier de propagande ».

Fort heureusement, la réplique de Szlamowicz à Hessel est là pour nous rappeler un certain nombre de vérités attestées par des documents

L’objectif de l’Indigné est clair : dans le sillage de la nébuleuse BDS (Boycott Désinvestissement Sanctions), parvenir à brouiller les pistes afin d’entourer le terme même d’ « Israël » d’un halo massif à connotation négative jusqu’à même parvenir à pousser le public à identifier Israël et nazisme.

 

Dans son célèbre ouvrage, La Rhétorique, Aristote distingue trois moyens de convaincre un auditoire : l’ethos, c’est-à-dire l’autorité du locuteur, le pathos, à savoir l’émotion qu’il produit sur son public et le logos, le corpus d’arguments qu’il utilise. Or, le texte d’Hessel pèche par un travers abyssal : son efficacité se base essentiellement sur l’ethos et le pathos. La vérité, elle, n’est pas jugée assez utile pour être conviée au festin de l’indignation.

 

Fort heureusement, la réplique de Szlamowicz à Hessel est là pour nous rappeler un certain nombre de vérités attestées par des documents : la responsabilité de Hadj Amine El Husseini, grand admirateur d’Hitler dans l’exode de certains Arabes de Palestine lors de la Guerre d’Indépendance d’Israël, le chiffre extravagant du nombre des « réfugiés » palestiniens, l’occultation de la question des réfugiés juifs des pays arabes spoliés et chassés de leurs terroirs ancestraux, les attendus effrayants pour Israël et pour les Juifs contenus dans la charte de l’OLP jamais amendée comme dans celle du Hamas, l’éducation donnée aux enfants dans les écoles palestiniennes, le principe islamique de la tromperie, la taqqiya, Sans oublier l’utilisation abusive du terme « colon », le passé négationniste de Mahmoud Abbas auteur d’une « thèse » d’histoire soutenue à Moscou en 1982 et intitulée «  La connexion entre les nazis et les dirigeants sionistes, 1933-1945 », ou encore l’expression de « Mur de l’apartheid » pour fustiger une barrière de sécurité appelée en hébreu geder hahafrada, « grillage de séparation », ce que le « Mur » est effectivement sur 96% de son parcours. Fort opportunément l’auteur nous rappelle les grands textes fondateurs de l’Israël moderne, notamment le traité de San Remo de la Société des Nations qui date de 1920 relatif aux territoires de Judée-Samarie. Ce traité, nous explique-t-il, n’a jamais été abrogé. Il aurait pu l’être par le plan de partage de 1948 mais les Arabes, on le sait, l’ont refusé. En somme, nous explique Szlamowicz, « non seulement les prétentions d’Israël sur ces territoires sont légitimes par rapport à cette histoire récente, mais les territoires aujourd’hui sous contrôle israélien ont été acquis-dans le cadre d’une nouvelle guerre d’extermination menée par les pays arabes et perdue par ces derniers-lors de la Guerre des 6 Jours de 1967 aux dépens de la Jordanie (et de l’Égypte pour Gaza) qui ne les réclame plus depuis 1988. Il s’agit donc de territoires qui n’ont jamais appartenu à une entité palestinienne qui n’existait pas à l’époque-et qui ne les a d’ailleurs jamais réclamés ni aux Jordaniens ni aux Égyptiens. Considérer que ces territoires seraient légitimement et automatiquement « palestiniens » est donc largement abusif ».

 

« L’ostensible secret du texte d’Hessel, nous dit l’auteur, réside dans son exhibition biographique ». Dans cet esprit, il n’est pas inutile de rappeler qu’Hessel n’a pas été l’un des rédacteurs de la Déclaration des Droits de l’Homme comme on le prétend et que si son père était juif, il se convertit à la chrétienté. Quant à sa mère, elle n’était pas juive, mais protestante.

 

Un travail remarquable qui désosse avec art les arguments fallacieux de l’Indigné et de ceux qui le soutiennent.

 

À lire absolument.

 

 

Jean-Pierre Allali

 

(1) Éditions Intervalles. 2ème trimestre 2011. 96 pages. 9 euros.

Maintenance

Le site du Crif est actuellement en maintenance