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Publié le 6 Mars 2015

Mémorial du Camp de Rivesaltes : inauguration à l’automne 2015

«Un peuple est fort lorsqu’il ose regarder en face sa pire histoire. Que ce travail de mémoire serve à notre jeunesse, à tous, à l’humanité»
 

Longtemps, les 612 hectares du camp Joffre, dit « camp de Rivesaltes », ont semblé enfouis dans la mémoire collective, comme une part d’histoire à ne pas dire. Longtemps, ceux qui y ont vécu l’enfermement n’ont pas eu de lieu qui racontait leur histoire et se faisait écho de leur mémoire. Pourtant, l’histoire de l’Europe du XXe siècle résonne encore dans les vestiges de ces baraques, écho des conflits majeurs que furent notamment la Guerre d’Espagne, la Seconde Guerre mondiale et la Guerre d’Algérie. Ce sont ces vestiges qui nous permettent aujourd’hui d’aborder soixante-dix ans de notre histoire.
Conçu à l’origine comme camp militaire, le « camp militaire Joffre de Rivesaltes » fut « Centre d’Hébergement » pour les Républicains espagnols, pour les Juifs étrangers et pour les Tsiganes, « Centre inter-régional de rassemblement des Israélites » avant la déportation à Auschwitz via Drancy et, plus tard, « Camp de regroupement des Harkis et de leurs familles » en vue de leur reclassement. Le camp de Rivesaltes fut donc le lieu d’internement et d’exclusion de dizaines de milliers de personnes de différentes origines, nationalités et cultures qui, outre le fait d’avoir subi un déplacement forcé, ont été exclues parce que la France les considérait comme « indésirables », les internant et les reléguant, non pour des délits commis sur son territoire, mais pour le danger potentiel qu’elles étaient susceptibles de représenter.
Parce que regarder le passé, c’est construire l’avenir, parce que les souffrances de ces milliers d’hommes, de femmes et d’enfants devaient être connues de tous, parce qu’il ne pouvait admettre que l’on nettoie les lieux et la mémoire, Christian Bourquin, alors Président du Conseil général des Pyrénées-Orientales a initié, dès 1998, la création d’un Mémorial du Camp de Rivesaltes. À partir de janvier 2012, la Région Languedoc-Roussillon, avec le soutien du Conseil Général des Pyrénées-Orientales, a repris la maîtrise d’ouvrage du projet, devenant ainsi la première région de France à porter un projet mémoriel.
Mercredi 4 mars 2015, les différents acteurs du projet de Mémorial du Camp de Rivesaltes sont réunis autour de Damien Alary, Président de la Région Languedoc-Roussillon, pour une  présentation du projet architectural, de la muséographie et des activités de recherche du futur Mémorial. Conçu par l’architecte Rudy Ricciotti, il ouvrira ses portes à l’automne 2015. Construit sur l’ancien îlot F du camp, au milieu des constructions existantes, le futur bâtiment de 4000m2 sera un espace de référence de l’histoire des déplacements contraints de populations et de leur mise sous contrôle, mais également un lieu de mémoire incontournable.
« Un peuple est fort lorsqu’il ose regarder en face sa pire histoire. Ça n’arrive pas qu’à l’autre bout du monde, c’est arrivé ici. Que ce travail de mémoire serve à notre jeunesse, à tous, à l’humanité. »
Christian Bourquin, Président de la Région Languedoc-Roussillon (2010-2014), Sénateur des Pyrénées-Orientales (2011-2014)
EPCC / Mémorial du camp de Rivesaltes
Avenue Christian Bourquin
66 600 Salses le Château
Tel : 04.68.08.34.90
Fax : 04.68.08.34.99
email : info@memorialcamprivesaltes.fr
Le site Internet est en construction.

 

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