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Publié le 29 Juillet 2015

Samuel Pisar, témoin du siècle

Pour le Président du CRIF, Samuel Pisar avait "vécu l'horreur absolue et réussi à sortir du néant et à devenir un homme admirable et admiré de tous".

Par Jonathan Aleksandrowicz publié dans Actualité Juive le 28 juillet 2015
Le Président du CRIF a rendu hommage à Samuel Pizar sur France Inter. Vous pouvez retrouver cet entretien sur le Blog de Roger Cukierman.
 
Être l’un des plus jeunes survivants de la Shoah, conseiller ensuite le président John F. Kennedy, devenir un immense avocat international, s’engager pour le réchauffement des relations Est-Ouest, et toujours lutter pour les droits de l’Homme et la mémoire, tel fut le destin de Samuel Pisar, qui vient de disparaître à l’âge de 86 ans.
 
Les hommages n’ont pas tardé à affluer pour honorer celui qui s’était battu pour que le sang versé durant la shoah devienne « le sang de l’espoir ». Ainsi, François Hollande a salué « un homme au destin exceptionnel qui traversa les tragédies du siècle dernier avec un courage et une soif unique de vivre et de faire avancer le monde. » Roger Cukierman, président du Crif exprimait également sa tristesse et résumait le parcours de géant : « Il a vécu  l'horreur absolue et a réussi à sortir du néant  et à devenir un homme admirable et admiré  de tous. »
 
Harvard après les camps de la mort
 
Né en 1929 à Bialystock dans une famille polyglotte (à la maison, on parle le Yiddish bien sûr, mais aussi le français, l’anglais, le russe, le polonais), l’occupation allemande fait subir à sa famille le destin de tant d’autres. Son père est fusillé, sa mère et sa sœur assassinées à Treblinka. Lui passera par le triptyque infernal de Maïdanek, Auschwitz et Dachau.
 
Au sortir des nuits et des brouillards, un formidable appétit de vivre lui conserve tout son éclat qui n’aura dès lors de cesse de se déployer, avec notamment des doctorats en Droit à la Sorbonne et à Harvard. Comme il l’expliquera lui-même plus tard : « ma colonne vertébrale intellectuelle et psychique était si souple qu’elle ne s'est pas brisée »...
 
Une élégance qui transparaît à chaque ligne de son autobiographie « Le sang de l’espoir ». Un propos fort qui sera repris par le Président Chirac lors de son célèbre discours du Vél’ D’Hiv’ de 1995 : « Pour que le sang versé durant l’holocauste devienne le sang de l’espoir »... Lire l'intégralité.
 
Engagé jusqu’au bout, témoin respecté, Samuel Pisar avait s’était notamment exprimé dans une série de cinq émission d’ « A voix nue » sur France Culture.
 
 
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