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Published on 22 May 2017

#Crif - Les avocats de la Famille Halimi ont fait un point sur l'enquête

Depuis le début de l'affaire, le Crif est aux côtés de la famille : Francis Kalifat a demandé à Me David-Olivier Kaminski de représenter les intérêts de la famille.

Ce matin les avocats de la Famille, Me Alex Buchinger et Me David-Olivier Kaminski ont donné une conférence de presse (vidéo ici et ci-dessous). Le Crif a interrogé Me Kaminski sur l'état de l'enquête en cours :
 

1)

Q : Maître David-Olivier KAMINSKI, vous êtes en charge des intérêts de Yonathan HALIMI, fils de Sarah HALIMI, quel point peut-on faire sur ce dossier près de deux mois après les faits ?

R : Les faits datent en effet du 4 avril 2017, et l’enquête a permis d’établir avec une précision nette l’horrible calvaire subi par Sarah HALIMI, qui a été lynchée bestialement pendant plusieurs minutes avant d'être jetée vivante  du 3ème étage par son agresseur. Toutefois, l’enquête judiciaire confiée à un juge d’instruction continue comme s’il s’agissait d’un simple fait divers, d’un meurtre comme il en arrive malheureusement beaucoup, sans aucune spécificité.

 

2)

Q : Selon vous, le crime antisémite est-il avéré ?

R : Le caractère islamiste du meurtre est avéré. Il s’agit là d’un individu qui, pieds nus, massacre sa victime après avoir récité des sourates du Coran, qui hurle « Allahou Akbar » alors qu’il supplicie sa victime, qui la traite à de nombreuses reprises de « Sheitan »  (le diable). Le meurtrier connaissait parfaitement l’identité juive de sa victime, les deux habitant dans le même immeuble. Il faut donc que l’institution judiciaire en tire les conclusions qui s’imposent. 

Il est par ailleurs établi que le meurtrier a passé du temps dans un appartement voisin, habité par des locataires non-juifs, qu’il n’a pas choisi comme victime, préférant enjamber un balcon pour aller assassiner Madame HALIMI. Cela fait beaucoup.

 

3)

Q : Quelle stratégie comptez-vous adopter dans la suite de cette procédure ?

R : J’ai précisément demandé au Parquet de Paris de saisir le juge d'instruction d'un réquisitoire supplétif afin que celle-ci instruise sur la circonstance aggravante d'homicide volontaire à raison de la religion de Mme HALIMI. Il est impensable au vu de l’actualité et au vu des éléments déjà présents dans ce dossier que l’instruction se poursuive sans que l’on se pose la question du caractère antisémite de ce meurtre barbare. 

Déjà à l’époque dans l’affaire Ilan HALIMI, les enquêteurs n’avaient pas voulu initialement retenir le critère antisémite. Nous savons tout ce qu’il en est aujourd’hui. Dans l’affaire qui nous occupe, un mois et demi sont passés depuis les faits, il est temps d’avoir le courage de regarder la vérité en face et d’instruire sérieusement le mobile antisémite, c’est précisément le sens de ma demande au Parquet.

 

4)

Q : Que pouvez-vous nous dire sur l'attitude des forces de police au moment des faits, alors qu'il semble que la police est arrivé sur place avant le meurtre de la victime ?

R : Il semblerait en effet, à la lumière de certains éléments de l'enquête, que les forces de police sont arrivées sur place durant le supplice enduré par Madame Sarah HALIMI, et qu'elles ne seraient pas intervenue, ceci alors que l'auteur n'était pas armé. 

Si cela était avéré, la police devra s'en expliquer : on ne peut pas tolérer qu’une vieille dame soit lynchée à quelques mètres de policiers qui attendent pour intervenir. Si un dysfonctionnement d’une telle gravité a eu lieu au sein de la police, il devra être sanctionné en conséquence.

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