News
|
Published on 6 December 2017

#Hommage - Oh Johnny, si tu savais comme tu vas nous manquer

Johnny n’était pas qu’une voix, une voix qui explosait dans la nuit, dans les salles de concert, dans les stades, devant les fans qui l’adulaient, avec un/ce timbre de voix exceptionnel, ce ton/timbre de voix qui aurait pu réveiller les morts, d’entre les tombes.

Par Marc Knobel

Johnny, c’était un moment, lorsque la jeunesse étouffait et qu’elle attendait de s’affirmer ; Johnny c’était le peuple, vous/nous/tous, parce qu’il parlait à tout le monde, parce qu’il résonnait en presque chacun de nous ; Johnny, c’était une allure, une forme, un mouvement « noir, c’est noir », disait-il d’une révolte, d’un anti conformisme, déambulant, sautant avec sa guitare, trépignant follement, dansant au firmament des notes de sa musique.

Johnny, qui disait « j’ai oublié de vivre » et qui croquait la vie à 1000 à l’heure « avec son plus beau Noël », sa dernière petite fille, ou « Laura » (Smet), son autre fille, les bijoux, l’enfance, l’amour ; Johnny allumait le feu, parce que « Vivre pour le meilleur » c’était vivre aussi avec lui, entendant son souffle, ses notes, le son et l’énergie à revendre, « L’envie » aussi. « L’envie » de blues, de Rock.

« Je te promets », tu as été « L’idole des jeunes », et « J’oublierai ton nom » que j’oublierai aussi d’exister, car « De l’amour », tu chantais, car « L’Hymne à l’amour » c’était Johnny.

Mais, Johnny c’était aussi « Shalom Tel-Aviv », lorsque bravant les déchaînés du BDS, il était allé en Israël. Et, Johnny c’était aussi…  Dans une longue interview de Libération, « L’Homme en noir », (5 mars 2011), le rocker revient sur un traumatisme et raconte…

« J’ai été traumatisé par mon enfance. D’avoir été abandonné par mon père à l’âge de 6 mois et par ma mère qui ne pouvait pas s’occuper de moi parce qu’elle était mannequin vedette chez Lanvin. J’ai été élevé par la famille de mon père, qui était un peu saltimbanque. Ils me trimballaient partout dans les rues. La sœur de mon père était mariée à un prince abyssin, et – ce que je n’ai appris que plus tard, ils ne m’envoyaient pas à l’école par peur des représailles, parce que le prince avait été collabo, et que ça se savait un peu dans le quartier en bas de la rue Blanche. Quand j’ai eu l’âge de comprendre, ça m’a choqué… »

Johnny poursuit :

« Mes copains étant juifs, j’étais très mal à l’aise. C’est pour ça qu’à l’époque je me suis inventé un père américain. Pour fuir tout ça. Mon service militaire en Allemagne, dans l’infanterie de marine, m’a fait du bien… »

Par la suite et tout au long de sa carrière et dans le milieu du show biz, Johnny Hallyday côtoiera et fréquentera des Juifs. A un point tel que, sur Internet, certains sites extrémistes insinueront que Johnny pourrait être Juif, avant de proclamer : « Bonne nouvelle : Johnny Hallyday n’est pas Juif… »

Laissons de côté, les braillards et les petits obsédés. Pour ne nous intéresser qu’à Johnny...

Oh Johnny, si tu savais comme tu vas nous manquer et, c’est trop tôt que tu partes ainsi, déjà.

Johnny tu cours maintenant vers l’éternité, guitare au vent.

***

La chronique "Le fin mot de l'info" de Raphaël Enthoven sur Europe1