Jean Pierre Allali

Membre du Bureau Exécutif du CRIF, Jean-Pierre Allali préside la Commission des Relations avec les Syndicats, les ONG et le Monde Associatif.

Lecture de Jean-Pierre Allali - Loin de Sils Maria, de Michèle Kahn

06 June 2018 | 172 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Vendredi 23 février, j'ai rencontré Tomasz Młynarski, Ambassadeur de Pologne en France.

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Dina Porat, Le Juif qui savait Wilno-Jérusalem : la figure légendaire d’Abba Kovner, 1918-1987.

La première djihadiste française capturée à Mossoul par les forces irakiennes en juillet 2017, Mélina Boughedir, a été condamnée, lundi 19 février, à sept mois de prison pour l’entrée illégale en Irak. La cour pénale de Bagdad a ordonné la remise en liberté et l’expulsion en France de la jeune femme de 27 ans, sa peine étant couverte par sa détention préventive, rapporte Le Monde du 19 février. Qui sont ces femmes désintégrées, déstructurées et aveuglées par la propagande développée par les djihadistes et qui ont été des proies faciles. C'est ainsi qu'elles se sont déshumanisées et ont participé à cette orgie barbare et moyenâgeuse qu’est le djihadisme.

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Le 4 février 2018, le Crif et les Amis du Crif ont organisé un voyage de mémoire dans les camps d’Auschwitz-Birkenau. Près de 200 personnes ont participé à cette journée exceptionnelle, qui a marqué les mémoires de chacun. Une délégation d’élus et de personnalités publiques m'a également accompagné. Nous avons aussi eu l'honneur d'être accompagnés par Ginette Kolinka, réscapée d'Auschwitz.

En fin de journée, nous avons tenu une courte cérémonie d'hommages ponctuée de plusieurs discours et de prières animées par le Rabbin Moché Lewin. En conclusion de cette intense journée, le Shofar a resonné au milieu du silence etourdissant de l'immense complexe de Birkenau.

Depuis quelques semaines, le texte épistolaire de Sholem Aleichem a investi la petite – mais non moins prestigieuse – scène du Théâtre de la Huchette, à Paris.

Hier, je me suis exprimé sur la récente vague d'antisémitisme qui secoue la France. J'ai demandé à l'ensemble de la communauté nationale de faire front contre la haine antisémite. J'ai également rappelé l'importance pour la justice française d'appliquer des peines suffisamment lourdes pour être dissuasives.

De ce 9 janvier 2015, nous voulons retenir une autre image, cette belle image. Celle de Lassana Bathily.

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Opinion

Bienvenue sur le blog La Chronique (pas tès casher) de Raphaela ! Sur ce blog, Raphaela vous propose ses billets d'humeur sur tout ce qui l'entoure, l'émeut, la touche, la fait rire et la révolte. Et elle a des choses à vous dire...

Les jolies colonies de vacances... Il fait beau, il fait chaud, ça sent vraiment les vacances ! Cette semaine, nous vous proposons une série d'articles sur les mouvements de jeunesse juifs en France ! Aujourd'hui, découvrez le parcours d'une ancienne E.I. !

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Découvrez ma lecture du livre de Ginette Kolinka, "Retour à Birkenau".

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Loin de Sils Maria*, de Michèle Kahn 

Michèle Kahn est l’une des plus grandes romancières françaises contemporaines. En témoignent les dizaines d’ouvrages qu’elle nous a offerts au long des années, dont plusieurs en rapport avec le judaïsme. Des « Contes et légendes de la Bible » (1) au « Rabbin de Salonique (2) en passant par « Shanghaï la Juive » (3), « Le Shnorrer de la rue des Rosiers » (4), « Moi, reine de Saba » (5), « Justice pour le capitaine Dreyfus » (6) ou encore « Le rabbin de Salonique » (7).

C’est un tout autre sujet que ceux qu’elle traite habituellement qu’elle nous propose dans son nouveau roman en nous transportant au cœur de l’Europe, dans la République des Grisons, pays aux cent lacs et aux trois cents glaciers, du côté de Sils Maria, là même où le philosophe Friedrich Nietzsche composa une grande part de son œuvre, dans le hameau de Sils Baselgia où, naît, en 1773, le petit Gian Josty, premier enfant de Barbla Castelmur et Michel Josty, deux protestants, pauvres mais laborieux.

Après avoir été chevrier, Gian, à la suite d’un incident, décide des rejoindre son oncle Jacob dont on dit qu’il a réussi dans la confiserie à Magdebourg. Abandonnant sa famille et, surtout sa dulcinée, Ladina, le jeune Gian va parcourir des centaines de kilomètres à pied pour rejoindre son parent et devenir, à son tour, un grand « Zuckerbäcker », un « Boulanger-Sucrier ».

Michèle Kahn nous raconte cette histoire vraie avec talent et dans une écriture agréable, n’hésitant pas, au passage, à multiplier les anachronismes en nous parlant d’événements qui surviendront un ou deux siècles plus tard dans la région où se déroule son récit. Ainsi, elle nous signale, à propos de la ville d’Anspach ou son héros est de passage, qu’en 1933, après l’arrivée des nazis au pouvoir en Allemagne, la cité comportera une petite communauté juive de 197 personnes et qu’en juillet 2016, un kamikaze de Daesh s’y fera exploser devant un restaurant, blessant une quinzaine de personnes. Elle nous précise aussi qu’Anne Franck racontera, dans son fameux journal, qu’elle séjournera dans la région en 1935 et 1936. Sans oublier les centaines de personnalités, d’Albert Einstein à Marc Chagall en passant par Richard Strauss et Arthur Honegger qui fréquenteront, au 20ème siècle, les beaux palaces de la région.

Gian, devenu Johann va se lancer à corps perdu dans son nouveau métier. Bientôt, aucune préparation n’a de secret pour lui. Aucune sucrerie ne lui résiste : dragées, sucres d’orge, pastilles, pralines, massepains, meringues, cornichons confits, sirops de fruits, pâtes de fruits, biscuits divers et variés. Sans oublier les pièces-montées, véritables pyramides de trois étages, délicieusement fourrées et surmontées d’une jolie fleur en sucre.

En 1796, Johann réalise enfin son rêve. Avec son ami Andrea, il ouvre à Berlin la Zuckerbäckerei Johann Josty & Co qui plus tard deviendra le Café Josty. L’établissement fournira la reine et la cour et, en 1803, Johann fera son entrée dans le monde en assistant à un concert à l’Opéra. Bien qu’il pense toujours à son amour d’enfance, Ladina, Johann s’éprend d’une jolie bourgeoise juive, Caroline Isemer qui a promis à ses parents de n’épouser qu’un coreligionnaire. Qu’importe, les amants connaîtront le bonheur et Caroline, Lina, mettra au monde, en 1807, une petite Johanna puis, en 1814, sa sœur, Ida.

Le 13 janvier 1813, Johann et Caroline convolent en justes noces dans un temple protestant sans, toutefois, que Lina ait à se convertir.

De retour au pays natal, Johann retrouvera Ladina, désormais veuve, et assistera au mariage de sa fille Madlaina. Il bâtira, pour sa petite famille, un véritable palace de trente chambres, le Palazzo Josty.

Johann Josty, Baps Dal Povers, « Le père des pauvres », a quitté ce monde le 5 septembre 1826. Il avait 54 ans.

Une belle histoire dans laquelle l’empereur Napoléon Bonaparte, avec ses qualités et ses défauts, ses victoires et ses défaites, ses réalisations et ses échecs, occupe une place privilégiée, racontée avec beaucoup de talent.

Jean-Pierre Allali

 

(*) Editions Le Passage. Avril 2018. 172 pages. 19 €.

(1) Editions Pocket, 1994 et 1995.

(2) Editions du Rocher, 2010.

(3) Editions Flammarion, 1997 et Le Passage, 2015.

(4) Editions Bibliophane/Daniel Radford, 2000.

(5) Editions Bibliophane/Daniel Radford, 2005.

(6) Editions Oskar, 2006.

(7) Editions du Rocher, 2010.

 

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