Publié le 28 janvier sur le site du Monde
En 2002, le 27 janvier a été déclaré Journée de la mémoire des génocides et de la prévention des crimes contre l’humanité par les ministres de l’éducation des Etats membres du Conseil de l’Europe. Génocide et crime contre l’humanité sont deux concepts juridiques créés à la fin de la seconde guerre mondiale afin de définir les atrocités perpétrées par le régime nazi : les exactions commises sur des civils et la volonté d’extermination d’une population. Le ministère de l’éducation nationale recommande de célébrer cette journée [date anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau] par un travail en classe.
Bien avant cette recommandation, alors que j’étais enseignant en classe de CM2, je me suis demandé comment étudier la Shoah dans le cadre du cours d’histoire. C’est une chose d’enseigner les conquêtes, la Résistance et la collaboration, c’en est une autre de parler de la négation du caractère humain d’une population, de l’assassinat de masse, de l’exclusion et de la mise à mort d’enfants. Longtemps, je me suis senti submergé par l’émotion, je ne savais pas quels mots utiliser, quels documents montrer aux élèves. L’étoile jaune de mon grand-père ? Je ne pouvais et ne souhaitais pas enfreindre l’exigence de neutralité d’enseignant d’école laïque. De plus, je n’étais pas en classe pour transmettre ma mémoire familiale et par la même occasion les douleurs qui l’accompagnent !
Parler des chambres à gaz ? Le traumatisme sur de jeunes esprits aurait empêché une véritable réflexion sur les dangers de la politique raciste hitlérienne. Il suffit d’entendre comment a été reçu l’excellent film Nuit et Brouillard [sorti en 1956]par des générations de collégiens non préparés : il reste le choc à l’état brut, pas toujours suivi de connaissances et d’éléments de compréhension de l’événement historique.
Nommer le but ultime des bourreaux
Il n’en demeure pas moins que la Shoah peut être enseignée à des élèves de dernière année d’école élémentaire. D’autres génocides ont été perpétrés dans le monde, mais l’extermination des Juifs en Europe demeure un fait historique marquant de la conscience de notre civilisation ; car sa mémoire est encore vive dans bien des lieux du territoire national et sa radicalité interroge sur la capacité de nations qui se pensaient avancées moralement et technologiquement à combattre la barbarie, y compris parmi leurs élites. Pour toutes ces raisons, il est important d’enseigner la Shoah à des élèves français, ce qui n’empêche nullement de faire référence au génocide des Arméniens ou des Tutsi, ou de parler d’autres crimes contre l’humanité telles les formes d’esclavage qui ont été pratiquées – ou se pratiquent encore – sous bien des cieux.
Si le but ultime recherché par les bourreaux est compris et nommé, il n’est pas besoin d’en dire plus sur l’extermination ; cela sera étudié au collège et au lycée. Des outils pédagogiques adaptés à l’âge et à la sensibilité d’élèves de CM2 existent. Créés en s’appuyant sur les témoignages de ceux qui étaient des enfants de leur âge au moment des faits et accompagnés de documents d’époque, ils permettent aux élèves de comprendre les processus d’exclusion, de ressentir l’amertume du rejet et la chaleur du secours, de découvrir par l’exemple des Justes le sens profond de l’engagement pour autrui. En analysant les lois antisémites du régime de Vichy, les élèves réfléchissent à la protection dont ils bénéficient grâce aux lois de la république et aux valeurs portées par la charte de la laïcité à l’école. Ils sont également mis dans la situation de pleinement comprendre ce qui différencie une loi juste d’une loi inique.
Loin de la leçon de morale traditionnelle, l’étude des conditions faites aux enfants juifs pendant la seconde guerre mondiale, mais bien sûr aussi celles faites à tous les enfants victimes d’injustice et de discrimination, donne corps à l’enseignement moral et civique (EMC) et permet de faire le lien avec l’enseignement de l’histoire. C’est à travers ces échanges, ces lectures, ces analyses de documents que les valeurs transmises par l’école peuvent amener les élèves de CM2 à prendre conscience de ce que signifie être un citoyen engagé, pour lequel la devise républicaine n’est pas une formule creuse.
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#Culture - Une exposition à Amiens réunit des fiches de la préfecture sur les Juifs en 1942
L’exposition “Être juif dans la Somme” est présentée jusqu’au 18 février à la bibliothèque universitaire du campus de la Citadelle, à Amiens.
La vie de 40 Juifs amiénois résumée sur des fiches ont ainsi été redécouvertes par l’historien américain David Rosenberg.
Les fiches d’identification présentées dans cette exposition comportent le nom, date de naissance, lieu de naissance des parents et conjoints, nom de tout enfant au-dessus de 15 ans. Au verso, figurent aussi les empreintes digitales.
Ces fiches créées en juin 1942 au commissariat central de police à Amiens, et dans les sous-préfectures et mairies pour le reste de la Somme, ont été centralisées à la préfecture de la Somme.
Pour David Rosenberg, ces fiches sont une réelle avancée pour la connaissance de l’histoire de la Shoah dans la Somme.
Source : https://bit.ly/2RPnOut
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#Shoah - Deux Justes toulousains honorés pour leur action durant la seconde Guerre mondiale
Les Toulousains Raymonde et Roger Fontaneau ont été officiellement honorés du titre de Juste parmi les nations, par Yad Vashem. Raymonde a également été élevée au grade de Chevalier de la Légion d'honneur.
En effet, en 1944, le couple Fontaneau a accueilli et sauvé de la déportation Rachel Sattinger et ses enfants Colette et Gérard. Des enfants, qui, sept décennies plus tard, ont décidé d'honorer l'acte de courage de leurs bienfaiteurs.
Cette cérémonie fut aussi l'occasion pour les intervenants de rappeler que l'antisémitisme est toujours d'actualité.
Source : http://bit.ly/2BuzoRo
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#Antisemitisme - Des arbres à la mémoire d’Ilan Halimi profanés
Alors que nous commémorons aujourd’hui les 13 ans jour pour jour du décès d’Ilan Halimi, la profanation est intervenue alors qu'une cérémonie d'hommage devait avoir lieu sur place.
Des arbres plantés en souvenir du jeune homme ont été sectionnés à Sainte-Geneviève-des-Bois, dans l'Essonne. La mairie annonce qu’elle va porter plainte. Christophe Castaner s’est rendu sur place.
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#Hommage - A la mémoire d’Ilan Halimi, 13 ans après nous nous souvenons
Après avoir été enlevé puis séquestré dans un immeuble de Bagneux pendant plus de trois semaines, Ilan Halimi sera retrouvé le 13 février 2006, nu, bâillonné et menotté, agonisant le long des voies ferrées du RER C, dans le département de l'Essonne. Il décédera lors de son transfert à l'hôpital.
Assassiné parce que Juif, le souvenir de Ilan Halimi restera éternellement dans les mémoires de chacun.
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#Communiqué #Crif - Le Crif appelle au sursaut national face à l'antisémitisme
Communiqué du Crif - 12 février 2019
La hausse de 74% des actes antisémites en 2018, annoncée par le Ministre de l'Intérieur, traduit une inquiétante libération de la haine anti-juive.
Portraits de Simone Veil profanés avec des croix gammées, bosquet à la mémoire d'Ilan Halimi vandalisé, tag JUDEN sur une vitrine de magasin à Paris ... les derniers jours témoignent à eux seuls de la banalisation et de la violence de l'antisémitisme dans la France de 2019.
Le Crif rappelle que ces statistiques n'incluent ni les actes n'ayant pas donné lieu à un dépôt de plainte, ni les propos antisémites sur Internet. Ils ne reflètent donc que très partiellement la réalité de « l'antisémitisme du quotidien » auquel font face les Français juifs.
Le Crif s'inquiète de la violence de l'antisémitisme sur les réseaux sociaux qui contribue à l'enracinement de l'antisémitisme et du conspirationnisme dans les mentalités des jeunes générations.
Pour le Crif, les plans généraux de lutte contre les haines semblent malheureusement inefficaces. Il convient désormais d'apporter des réponses ciblées à chacune des haines qui déchirent notre société.
Le Président du Crif Francis Kalifat appelle "à un sursaut national contre l'antisémitisme. Il rappelle qu'au-delà d'être une menace pour les Juifs, l'antisémitisme constitue un signal de l'affaiblissement démocratique de notre pays. A la veille de l'anniversaire de l'assassinat d'Ilan Halimi, le Crif espère un sursaut salutaire de la société française pour briser le mur d'indifférence qui entoure l'antisémitisme."
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#Terrorisme #Hommage - Le terrorisme a encore frappé. Le caractère terroriste du meurtre de la jeune Ori, une israélienne de 19 ans, a été confirmé. Le suspect, un Palestinien de Hébron, a été arrêté. La colère se mêle à notre peine. Nous adressons nos pensées émues à la famille, frappée par l'horreur du terrorisme.