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Published on 21 March 2019

Actu/Education - 89% des étudiants juifs de France déclarent avoir subi un acte antisémite

L'enseignement supérieur n'est définitivement pas un rempart contre l'antisémitisme. Un sondage Ifop, commandé par l'Union des Etudiants Juifs de France (UEJF), fournit pour la première fois des chiffres éloquents.

A l'occasion de la publication du sondage de l'Ifop, le Crif a interrogé Sacha Ghozlan, Président de l'UEJF - une association membre du Crif -, sur les chiffres importants qu'il présente. Sacha Ghozlan s'est montré inquiet face au chiffre important d'étudiants juifs de France confrontés chaque jour à l'antisémitisme.

Le Président de l'UEJF a également insisté sur la nécessité de relativiser les chiffres officiels de l'antisémitisme en France, qui se basent sur les depôts de plaintes des victimes. "Le sondage montre que seuls 1% des étudiants victimes d'antisémitisme portent plainte, les chiffres officiellement communiqués sont donc bien en dessous de la réalité" explique t-il.

Selon lui, il y a un vrai combat à mener dans les Universités françaises pour palier à l'antisémitisme et à l'antisionime. "Il y a aujourd'hui des groupes très bien organisés qui bouleversent le quotidien des étudiants juifs de France, même si ces mouvements sont moins importants que sur d'autres campus européens" précise t-il.

Cette semaine, l'UEJF organise l'opération "Avoir 20 ans en Israël". Des étudiants israéliens sont en France pour échanger avec des étudiants français sur leur quotidien en Israël. Une bonne manière de lutter concrètement contre la désinformation liée à Israël et contre l'antisémitisme. "Là où les mouvements du BDS bloquent les échanges, nous voulons créer des ponts et favoriser le dialogue." ajoute t-il.

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Découvrez les principales questions du sondage Ifop publiés le 19 mars dans L'Express

Cette étude est constituée de deux volets : Le premier concerne le ressenti et le vécu des étudiants dans leur ensemble (échantillon de 1007 personnes représentatives de la population étudiante française). Le second concerne le ressenti et le vécu des étudiants de confession ou de culture juives (405 personnes). 

Question : Dans le cadre de votre vie étudiante (cours, vie associative étudiante, soirée...) avez-vous déjà été victime de l'un des actes suivants ?  

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89% des étudiants juifs interrogés affirment avoir été victimes d'au moins un acte antisémite (injure, agression, blague "potache" sur la Shoah, stéréotype) au cours de leurs études. "Dans un souci de coller au plus près de la réalité du terrain, nous avons comparé ces réponses à celles données par des étudiants non juifs. Or, 45% de ces derniers disent, pour leur part, avoir assisté à au moins un acte antisémite au cours de leurs études. Ce qui donne une idée de l'ampleur du phénomène", explique Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'Ifop.  

Question : Comment avez-vous réagi ? 

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Parmi les étudiants juifs qui affirment avoir été un jour victimes d'actes antisémites, seulement 1 % déclarent avoir porté plainte, 8 % ont procédé à un signalement auprès de l'administration de leur université ou école, 19% n'ont rien dit par peur de représailles et 58 % ont tenté de régler la situation directement avec les personnes concernées. "Cela montre le décalage abyssal entre le discours officiel, qui proclame que tout acte antisémite doit faire l'objet d'une plainte, et la réalité du terrain", affirme Frédéric Dabi.  

Question : Êtes-vous d'accord ou pas d'accord avec les affirmations suivantes ?  

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63 % des étudiants interrogés estiment que "les juifs sont injustement attaqués quand les choses vont mal". L'Ifop les a également questionnés sur différents stéréotypes : 22% pensent que "les juifs sont plus riches que la moyenne des Français", 18% que "les juifs utilisent dans leur propre intérêt leur statut de victimes du génocide nazi pendant la Seconde guerre mondiale", 17% que "les juifs ont trop de pouvoir dans le domaine de l'économie et de la finance".... "Ils sont tout de même moins nombreux à adhérer à certains de ces stéréotypes, comparé à la moyenne des Français, fait remarquer Frédéric Dabi. Cela peut s'expliquer par le fait que le niveau d'études des sondés est plus élevé que la moyenne."  

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