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Published on 2 July 2019

Dialogue Judéo-chrétiens - Qui est le nouveau chef des catholiques de France et quel est son rôle ?

Monseigneur Éric de Moulins-Beaufort prend lundi 1er juillet la présidence de la Conférence des Évêques de France. L'archevêque de Reims devient le chef d'orchestre de la coordination entre les catholiques français. Le Président du Crif, Francis Kalifat, a écrit au nouveau président de la Conférence des Évêques de France pour le féliciter et lui "assurer de notre soutien et de notre confiance".

Publié le 1 juillet sur RTL

Nommé le 3 avril dernier, Monseigneur Éric de Moulins-Beaufort prend la tête de la Conférence des évêques de France ce lundi 1er juillet. L'archevêque de Reims succède à Monseigneur Georges Pontier, archevêque de Marseille, en poste depuis six ans. 

"Il serait absurde de nier que nous sommes en crise" dans l'Église, a-t-il déclaré dans un entretien à La Croix. À 57 ans, il prend en effet la tête d'une Église en crise, entre la baisse du nombre de fidèles et de prêtres et les scandales sexuels et d'abus de pouvoir à répétition. 

Ce poste-clef ne donne aucun pouvoir contraignant à l'homme d'origine parisienne. Les évêques sont chefs en leur diocèse, et n'ont de comptes à rendre qu'au Pape. La présidence de la CEF lui donne néanmoins du poids au sein de cette institution censée permettre une coordination des différentes Églises locales sur les sujets nationaux. 

Porter la voix de l'Église

Bien qu'il ne soit pas le seul, Monseigneur Éric de Moulins-Beaufort devient aussi l'interlocuteur privilégié des pouvoirs publics et des médias. Dès le début de son mandat, celui qui est devenu prêtre en 1991 entend peser dans le débat en vue de la révision des lois de bioéthiques. 

L'ancien aumônier de collège risque d'être bien en peine pour cela. "On a senti la confiance des chrétiens les plus fidèles ébranlée, et non sans motif" en raison de la série de scandales qu'a connu l'Église, avait-il reconnu au moment de son élection en avril dans les colonnes de La Croix. Mais il peut s'appuyer pour cela sur son expérience des réseaux sociaux, sur lequel il est assez actif. 

Lutter contre les abus

L'intellectuel, auteur d'un article intitulé "Que nous est-il arrivé ? De la sidération à l’action devant les abus sexuels dans l’Eglise" pour la Nouvelle revue théologique, semble particulièrement conscient et déterminé au sujet de la pédophilie dans l'Église. Entendu le 7 mai au Sénat, il a considéré que c'était "un problème systémique", estimant qu'il fallait "se réjouir que toutes ces affaires sortent."

"Nous sommes bien au clair sur le fait que tous les cas doivent être soumis à la justice du pays" a déclaré celui qui a été à l'initiative de la création d'une commission pour prévenir les agressions sexuelles, puis pour coordonner la lutte contre la pédophilie dans le diocèse de Paris. Quant aux raisons, il a déclaré être "conscient que le pouvoir spirituel du prêtre peut créer une espèce de situation dans laquelle, dans certains cas, les abus sont possibles". 

Réformer l'Église

Durant ses trois ans de mandat, Monseigneur Éric de Moulins-Beaufort doit aussi réfléchir à l'organisation de l'Église catholique en France, face à la baisse du nombre de prêtres. "Je ne dirais pas que la paroisse est finie", a déclaré le président de la CEF à La Croix. Mais "à l’avenir il y aura moins de lieux eucharistiques dans les diocèses", soit moins de lieux où la messe sera dite. "La proximité est un défi", a-t-il encore expliqué. 

Cette réforme doit permettre de réparer le lien entre la hiérarchie catholique et les fidèles. Un lien usé selon un sondage de la Conférence Catholique des Baptisé-e-s Francophones auprès de 4.000 répondants. Pour un tiers d'entre eux (36 %), leur paroisse ne leur apparaît "pas vraiment" ou "pas du tout" comme "une communauté fraternelle", et pour près de la moitié (45 %), les relations entre clercs et laïcs ne sont "pas vraiment" ou "pas du tout" équilibrées. 

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