Actualités des régions - Crif Auvergne-Rhône Alpes : Rencontre avec Salomon Malka, écrivain et philosophe

« Dieu, la République et Macron »

Schlomo Malka s’est livré pendant plus d’un an à une enquête consacrée au rapport du chef de l’État aux religions (foi, culte, identité) questionnant le principe de laïcité. L’auteur s’est interrogé sur la spiritualité du président de la République au moment des obsèques de Johnny Hallyday (9 décembre 2017), se demandant pourquoi Emmanuel Macron s’était ravisé esquissant le signe de la croix à la fin de la cérémonie de funérailles devant le cercueil du défunt et se contentant de mettre ses deux mains sur le cercueil.  

À partir d’un corpus documentaire varié, mêlant témoignages, rencontres, discours, débats internes au Parlement, au Conseil d’État, au Conseil national de l'éthique mais encore devant les institutions et organisations juive et musulmane, la rencontre avec le Pape.  Schlomo Malka

montre que le chef de l’État davantage empreint de spiritualité que de religieux a entrepris de faire les « yeux doux » à tous les responsables religieux. Cette ambiguïté somme toute macronnienne du « en même temps » n’en oublie pas les protestants par l’intercession de Paul Ricœur avec lequel il a travaillé.

L’ouvrage pointe du doigt le sujet du fait religieux dans une France laïque qui a perdu le sens exact de cette laïcité si chère à Ferry, Gambetta, Clémenceau, Blum, etc.

La République s’est construite, affirmée et consolidée par étapes, elle a triomphé de ses adversaires, des épreuves et des crises depuis la fin du XIXe siècle. Elle a mis en place une véritable culture politique républicaine posant des principes fondamentaux et durables : la Démocratie, les Libertés, les droits sociaux et la Laïcité qui entraînent l’adhésion de la Nation française. Mais pour Schlomo Malka, le jeu d’équilibriste d’Emmanuel Macron tiraille profondément la France. Sans une position ferme de sa part, le paradoxe de la laïcité dans une France qui se communautarise ne peut que lui exploser à la figure.

Après un échange nourri avec l’auteur, l’auditoire a continué cette réflexion autour d’un pot de l’amitié.

Mais avant un très chaleureux hommage a été rendu à notre ami Luc Rozensweig qui nous a quittés il y a un an, en présence de son épouse. Les mots n’ont pas suffi à exprimer son absence qui ne s’estompe pas.

Crif Auvergne Rhône -Alpes

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• LECTURES DE JEAN-PIERRE ALLALI - DIEU, LA RÉPUBLIQUE ET MACRON : CUISINE ET CONFESSIONS, PAR SALOMON MALKA