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Published on 29 August 2019

Mémoire - "Imbéciles, c'est pour vous que je meurs !" Valentin Feldman

Juif, communiste et résistant, le philosophe Valentin Feldman est mort fusillé en juillet 1942 au Mont-Valérien, en lançant aux soldats du peloton d'exécution ce qui serait considéré comme le mot le plus célèbre de l'histoire de la Résistance : "Imbéciles, c'est pour vous que je meurs !…". Portrait.

Publié le 29 août sur France Culture

Des décennies durant, ces huit mots constituèrent la seule trace de l'homme qui les avait prononcés. De là, l'idée (et le défi) de partir à la recherche de ce jeune fantôme, qui avait pourtant  côtoyé de son vivant d'illustres contemporains ayant pour noms Claude Lévi-Strauss, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Victor Basch ou encore Gaston Bachelard. Longue et incertaine, cette quête devait emprunter plusieurs voies, celle des livres et celle des archives, mais également celle de la mémoire vive. Avec, à la clé des découvertes parfois inattendues, dont certaines menacèrent jusqu'à la viabilité même de l'entreprise… L'œuvre de Valentin Feldman se réduit à un bref essai didactique, L'Esthétique française contemporaine (Félix Alcan, 1936), tandis que l'on peut parcourir ses articles donnés à la Revue de synthèse sur BNF-Gallica. Il fallut attendre sept décennies pour découvrir son Journal de guerre (1940-1941) (Farrago, 2006). Évoqué par de nombreux auteurs, le philosophe a aussi inspiré au cinéaste Jean-Luc Godard le sujet d'un court métrage, Le Dernier Mot (1988).

Écouter l'émission sur le site de France CultureÀ la recherche de Valentin Feldman, locuteur inconnu d'un mot célèbre, par Pierre Frédéric Charpentier