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Published on 19 September 2019

Histoire - Le sionisme : les premiers sionistes

Chaque jour, dans son émission sur France Inter, Jean Lebrun brosse le tableau d’un événement, le portrait d’un personnage et le récit d’une époque étayés par des archives et des témoignages. Cette semaine, focus sur l'origine et l'histoire du sionisme.

Theodor Herzl et ses compagnions à Jérusalem en 1898 © Getty / Imagno

Publié le 16 septembre sur France Inter

En utilisant pour la première fois le mot sionisme dans son journal en 1890, le philosophe et journaliste autrichien, Nathan Birnbaum n’imaginait pas le destin de ce néologisme. Il lançait une idée qui allait avoir des conséquences considérables en encourageant les juifs du monde entier à revenir à Sion, cette colline de Jérusalem d’où ils avaient été chassés près de 2000 ans plus tôt. 

Mais c’est Theodor Herzl, juif d’origine austro-hongroise, correspondant de journaux autrichiens durant l’Affaire Dreyfus, choqué par l’antisémitisme balayant alors la France, qui en donne l’impulsion décisive en publiant en 1896 son livre manifeste Der Judenstaat (L’Etat des juifs). En 1897, il réunit à Bâle le premier congrès sioniste et fonde une organisation sioniste mondiale, cadre d’un renouveau politique juif. Contesté par certains pour son ignorance du judaïsme, son goût pour la diplomatie et l’aristocratie, adulé par d’autres comme un génie politique, la figure de Theodore Herzl ne fait pas l’unanimité. 

Il pratiqua un sionisme diplomatique et fit un assez bon accueil au plan des britanniques qui lui proposaient l’installation en Ouganda. Mais avant, on avait parlé de Chypre, de la Mésopotamie, de l’Argentine…Or, chaque fois qu’un autre lieu d’accueil venait sur le tapis, les congrès sionistes protestaient…

Herzl meurt en 1904 et c’est Chaïm Weizmann (futur premier président de l’Etat d’Israël en 1949) qui signera la déclaration de Balfour en 1917 - une lettre adressée par le ministre des Affaires étrangères Arthur Balfour à lord Lionel Walter Rothschild, leader de la communauté juive au Royaume-Uni et financier du mouvement sioniste. Cette lettre reconnaît les visées territoriales du mouvement initié par Herzl et précise que « le gouvernement de Sa Majesté envisage favorablement l’établissement en Palestine d’un Foyer national pour le peuple juif et emploiera tous ses efforts pour faciliter la réalisation de cet objectif, étant clairement entendu que rien ne sera fait qui puisse porter atteinte aux droits civils et religieux des collectivités non juives existant en Palestine…. ». 

Cette déclaration va donner une assise juridique forte internationale à la revendication sioniste. Elle favorisera l’installation des juifs sous le protectorat britannique de la Palestine et ouvrira la voie à la proclamation de l’Etat d’Israël le 14 mai 1948 prélude à un conflit qui marquera l’histoire du Proche-Orient.

Bibliographie

  • Martin Buber, sentinelle de l'humanité de Dominique Bourel (Albin Michel).
  • Moses Mendelssohn. La naissance du judaïsme moderne de Dominique Bourel (Gallimard).
  • Le sionisme fut un humanisme de Uri Eisenzweig (Seuil).
  • Sionismes, textes fondamentaux de Denis Charbit (Albin Michel).
  • Theodor Herzl. L'aventurier de la terre promise de Charles Zorgbibe (Tallandier).
  • Retour à Altneuland. La traversée des utopies sionistes de Denis Charbit (L'Eclat).

Musique Arvo Part « Alleluia Tropus »  dirigé par TONU KALJUSTE.

Les invités

  • Dominique Bourel : Historien et philosophe, ancien directeur du Centre de recherche français de Jérusalem

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