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Published on 17 October 2019

Ça s'est passé aujourd'hui - 17 octobre 1942: Décès de Bernard Natan,"sans doute le juif le plus haï après Stavisky"

Il y a peut-être 1, 5, 10 ans ou encore un siècle tout juste, se produisait un événement marquant. Dans cette nouvelle rubrique intitulée « Ça s’est passé aujourd’hui », à l'image d'un éphéméride, le Crif revient sur quelques événements majeurs de l’Histoire date par date.

17 octobre 1942 : Décès de Bernard Natan, « sans doute le juif le plus haï après Stavisky »

 

Bernard Natan naît sous le nom Natan Tanenzapf le 14 juillet 1886, à Iasi en Roumanie, au sein d'une famille juive. Au début du XXème siècle, il s’installe en France et crée ses studios de cinéma. Pendant la Shoah, ce producteur de cinéma est victime d’une campagne de calomnies antisémite, avant d’être déporté.

 

Natan Tanenzapf s'engage dans la légion étrangère pendant la Première Guerre mondiale. En 1921 il est naturalisé français. Il transforme alors son nom en Bernard Natan.

Bernard Natan est producteur de cinéma. Il crée ses propres studios rue Francoeur. C'est l’un des hommes forts du cinéma français des années 1920 aux années 1940.

En 1929, Bernard Natan sauve de la faillite l'une des deux plus importantes sociétés de cinéma françaises (société Pathé) en l’acquérant. Il en assure même le renouveau et le succès. Mais lorsque Pathé-Natan s'effondre en 1935, il est accusé d'escroquerie. Il est calomnié par la presse d’extrême droite qui l’accuse d’enrichissement personnel. Accusé d’escroqueries diverses, il est arrêté en 1938 et jeté en prison. 

On expose également son court passé de producteur de films licencieux pour mieux dresser une image sulfureuse de ce bon père de famille.

Il fait ensuite l’objet d’une violente campagne antisémite dirigé par Lucien Rebatet. En butte à cette campagne antisémite, il est déchu de sa nationalité française par le Maréchal Pétain et livré aux Allemands le 23 septembre 1942. Du camp de Drancy, il est déporté à Auschwitz par le convoi 37. Il meurt peu de temps après son arrivée.

« C’était sans doute le juif le plus haï après Stavisky », témoigne Serge Klarsfeld. Il avait alors le tort d’être juif, d’origine étrangère qui plus est – né à Iasi en Roumanie – et d’être devenu en quelques années un homme riche et puissant.

Pour en savoir plus, découvrez le film documentaire sur Bernard Natan, réalisé par Francis Gendron : "Bernard Natan, le fantôme de la rue Francoeur". Voici la bande annonce.

 

 

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