Blog du Crif - Cher Nicolas Bedos...

27 August 2020 | 2518 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Mon discours à la cérémonie d'hommage aux Juifs engagés volontaires qui s'est tenue le 15 octobre 2017 au cimétière de Bagneux.

Dans ce courrier, j'ai félicité Audrey Azoulay pour son élection. J'ai également attiré son attention sur les positions récentes de l'Unesco sur Jérusalem et commente les relations passées de l'organisation avec le Crif.

Mardi 10 octobre 2017, j'ai été reçu par le Ministre de l'Europe et des Affaires étrangères pour un long tour d'horizon.

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#BlogDuCrif - Devoir de mémoire
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20 September 2017
Catégorie : France

Il y a 76 ans, le 15 décembre 1941, 69 hommes ont été fusillés au Fort du Mont Valérien à Suresnes, dans les Hauts de Seine par les autorités d’occupations allemandes. Ces hommes, français et étrangers, furent arrêtés par les forces de polices françaises de la Préfecture de police du département de la Seine (à l’époque).

Je vais vous raconter l’histoire de Moritz Singer, mon oncle, le frère de ma mère, un de ces fusillés.

En 2017, Roger Pinto, sa femme et son fils ont été séquestrés, violentés et détroussés à leur domicile de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis), "une agression antisémite" condamnée par le Crif et le ministre de l'Intérieur. Une première ?

"Je m’en vais vous mander la chose la plus étonnante, la plus surprenante, la plus merveilleuse, la plus miraculeuse, la plus triomphante, la plus étourdissante, la plus inouïe…"
 

 

"The strength of a Nation always lies in the the way it looks at its History and and its ability to teach it to future generations".

 

"La force d’une Nation réside toujours dans le regard qu’elle sait porter sur son histoire et sa capacité à l’enseigner aux générations suivantes."

 

En juin 2017, quelques mois après l'assassinat de Sarah Halimi, Francis Kalifat, Président du Crif, publiait cette tribune en hommage à Sarah Halimi, devenue le triste symbole de l'antisémitisme qui tue. 

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Actualité

Fausses rumeurs, photos ou vidéos truquées… les fausses informations, ou fake news, inondent le net. La désinformation va parfois plus loin, prenant la forme de théories à l’apparence scientifique.

L'exposition CHAGALL, LISSITZKY, MALÉVITCH...L'AVANT-GARDE RUSSE À VITEBSK (1918-1922) est à découvrir juqu'au 16 juillet 2018 au Centre Pompidou.

Scoop : l’appel au boycott est illégal en France

 

Et vous, comment définiriez-vous l’humour juif ?

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Opinion

Depuis plusieurs années, le cinéma international ne cesse de plébisciter les cinéastes iraniens. Asghar Farhadi en est l’exemple même. Cependant, certains réalisateurs n’ont pas la chance d’être autant ovationnés.

Pour leur cinéma engagé, frontal et dénonciateur du pouvoir politique et du régime iranien, grand nombre de réalisateurs iraniens ont été, pour les plus chanceux, contraint à l’exil, tandis que d’autres en détention, subissent le triste sort réservé aux prisonniers iraniens.

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Par Chloé Blum

Cher Nicolas Bedos,

Je prends l’initiative, probablement naïvement portée par la douceur de cette fin d’été, de répondre au message que vous avez posté cette semaine sur Instagram.

Franche amatrice de blagues bien senties et d’un certain humour empreint de cynisme, je peux affirmer que, oui, je peux rire. Même si je ne peux pas rire de tout.

Je suis une femme française, juive, profondément républicaine, de gauche. Je ne vais jamais à Deauville, je préfère la côte landaise. La majorité de mes amis n’est pas juive. Je suis allée à l’école de la République, et je préfère ne pas mettre de mezzouza devant ma porte parce que je ne veux pas attirer l’attention.

Je vis tranquillement à Paris. Mais les messages de la même veine que celui que vous avez jugé bon de poster hier perturbent cette tranquillité.

Pourtant, c’était presque drôle. C’était presque cynique. Oui, mais voilà, c’était aussi – et surtout – un peu idiot.

Avec une comparaison bien au fait de l’actualité, vous sous-entendez qu’un Palestinien serait mal à l’aise, pas à sa place, peut-être même un peu en danger, dans ce que vous implicitez être un « lieu juif », Deauville.

Que cela signifie-t-il ? Que les Palestiniens sont antisémites et n’aiment pas se trouver dans un milieu juif ? Que les juifs du monde sont hostiles aux Palestiniens ? Dans les deux cas, c’est absurde, et vous le savez.

Je sais bien que vous n’êtes pas, Nicolas Bedos, antisémite. Je sais faire la différence. Je sais que vous n’êtes pas cet ennemi empli de haine contre lequel il faut, sans cesse et sans compromis, se battre. Et c’est pour ça que je prends le temps de vous expliquer ce qui me gêne.

En un message, vous avez exprimé le malaise qui gangrène depuis des années l’interminable débat de l’importation du conflit israélo-palestinien en France : les Français juifs, surprise, ne sont pas israéliens.

Si un Palestinien peut avoir pour ennemi un Israélien – et un Israélien avoir pour ennemi un Palestinien, je ne vois pas ce que le Français juif vient faire là-dedans.

La colère, la haine, et la frustration qui endeuillent Israéliens et Palestiniens depuis plus de soixante-dix ans entrainent avec elles une formidable complexité, que les politologues du monde n’ont pas encore percée à jour.

Par contre, la colère, la haine, et la frustration qui endeuillent la communauté juive de France, et l’ensemble de la communauté nationale qui subit l’antisémitisme sur son sol, elles, s’expliquent malheureusement d’une manière beaucoup moins complexe.

Elle s’explique quand un terroriste tue des enfants juifs devant une école pour venger les enfants palestiniens.

Elle s’explique quand des slogans « Morts aux juifs » fleurissent dans des cortèges de manifestants pro-Palestiniens.

Cet amalgame qui associe les juifs du monde à l’Etat d’Israël, cet amalgame contre lequel les communautés juives du monde se battent, cet amalgame, dans le meilleur des cas, blesse. Dans le pire, il tue.

Si j’écrivais « Certains soirs, quand tu n’aimes pas le foot, tu comprends mieux ce que ressens un Français juif en voyage au Liban », vous penseriez quoi ? Que les Libanais, parce que leur Etat ne reconnaît pas Israël, n’aiment pas les juifs, et qu’un Français juif n’y aurait pas sa place.

C’est bête, non ?

Au fond, je ne vous en veux pas. Il a fallu une proposition de loi votée à l’Assemblée nationale par une faible majorité pour acter que tenir les juifs du monde responsables des actions d’Israël était antisémite. Alors, je me doute que le sujet est encore à travailler.

Je vous l’ai dit, je ne vais jamais à Deauville. Mais, si un Palestinien voulait aller y faire un tour, je me ferai un plaisir d’y aller avec lui.

Au mieux, on découvrira une ville normande sympa. Au pire, je me tournerai vers lui, et lui lâcherai dans un soupir d’exaspération : « Qu’est-ce qu’ils sont bruyants ces juifs ! », et il me répondra « A qui le dis-tu ! ».

Chloé Blum

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Capture du message posté par Nicolas Bedos sur Instagram, supprimé depuis

 

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