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Published on 22 February 2021

France - Profanations de cimetières juifs en Alsace : des enquêtes difficiles qui se poursuivent

Le 19 février 2019, près de cent tombes du cimetière israélite de Quatzenheim, à l’ouest de Strasbourg, étaient couvertes de croix gammées. Deux mois plus tôt, c’est le cimetière juif d’Herrlisheim qui avait été profané et en décembre 2019 celui de Westhoffen. Les enquêtes semblent piétiner.

Publié le 18 février dans France Bleu

"Ça fait toujours un choc de voir un cimetière profané le matin au réveil quand on habite à longueur d'années à côté de ce cimetière". La maison de Laurent Stock est à moins de dix mètres du cimetière juif de Quatzenheim (Bas-Rhin). Le 19 février 2019, ce sont les gendarmes qui lui ont appris la nouvelle : plus de 90 tombes recouvertes de croix gammées bleues ou jaunes, des références aux loups noirs, ces autonomistes alsaciens des années 70, une allusion à un prétendu plan d’ethnocide des peuples blancs d’Europe et une svastika taguée sur son portail. L'habitant explique, sidéré, aux enquêteurs qu'il n'a rien vu, rien entendu, que même son chien n'a pas aboyé.

"On est prêts à aider la gendarmerie si on peut

"On punira", avait déclaré, lors d'une visite des lieux, le président Emmanuel Macron. Mais les enquêtes de voisinage, la téléphonie, les éléments de la police scientifique n'ont pour l'instant rien donné. Un équipage de gendarmerie a même stationné sur place toutes les nuits dans les quatre mois qui ont suivi la profanation, en vain. 

Au grand regret de Jacky Wagner, le maire de Quatzenheim: "L'enquête piétine, on est prêts à aider la gendarmerie si on peut, apparemment ça s'annonce plus compliqué que ce qui était prévu". Maurice Dahan, le président du consistoire israélite du Bas-Rhin, évoque des "faisceaux de présomption mais qui n'ont pas pu aboutir à des interpellations".

Un contexte de dégradations et de profanations néo-nazies

Deux mois avant celui de Quatzenheim, dans la nuit du 10 au 11 décembre 2018, c’est le cimetière juif d’Herrlisheim qui avait été profané et le 3 décembre 2019 celui de Westhoffen. Trois profanations d’ampleur dans un région touchée par le passé par des faits similaires et qui s’inscrivaient dans un contexte de tags néo-nazis, racistes et antisémites retrouvés sur des murs de mairies ou de maisons. Les gendarmes poursuivent leurs enquêtes sous l'égide d'une cellule spéciale, Tags 67, mise sur pied au sein de la section de recherches de Strasbourg.

 

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