Jean Pierre Allali

Membre du Bureau Exécutif du CRIF, Jean-Pierre Allali préside la Commission des Relations avec les Syndicats, les ONG et le Monde Associatif.

Lectures de Jean-Pierre Allali - Vers l'innomable. L'antisémitisme institutionnel en Hongrie (1920-1944), par André Lorant

28 July 2021 | 327 vue(s)
Catégorie(s) :
Antisémitisme

Billet d'humeur par Marc Knobel

Pour la énième fois l'ONU s'apprête à voter le financement d'une liste noire d'entreprises internationales opérant dans les territoires contestés.

Seront ainsi montrées du doigt les sociétés se trouvant à Jerusalem, sur les hauteurs du Golan et en Judée -Samarie.

" Le guide du parfait boycotteur antisémite" sera ainsi financé par l'ONU.

Un pas de plus sera franchi !

 

En 2005, le fait religieux envahissait peu à peu et dans la confrontation, les cours de récréation. L’agitation religieuse commençait à provoquer des dégâts dont nous payons le prix lourd aujourd’hui.

FOR JERUSALEM NO VOICE MUST MISS
FOR JERUSALEM NONE OF US CAN REMAIN SILENT

POUR JERUSALEM PAS UNE VOIX NE DOIT MANQUER
POUR JERUSALEM AUCUN D’ENTRE NOUS NE PEUT SE TAIRE
 

 

Cette période de fêtes juives en France, rime aujourd'hui avec contrôles de sécurtié et détecteurs de métaux

Je suis intervenu aux deux conférences internationales sur l’antisémitisme organisées la semaine dernière à Paris.

Le boycott des produits israéliens (nous) glace le sang.

Mensonges, haine et illégalité.

La fête de l’Humanité, où artistes, politiques et public se pressent, a accueilli une fois de plus un stand appelant à la haine d’Israël.

Dimanche 11 septembre 2016, j'étais l'invité de l'émission "30 minutes pour convaincre".

Dans la newsletter du CRIF du 5 septembre 2016, nous reproduisions une information  faisant état de la publication d’un rapport, publié le 1er septembre 2016 et préparé par l'Association Voices for Human Rights et l'Institut Touro (Touro Institute on Human Rights and the Holocaust).

Vouloir profiter de l'actuelle polémique pour assimiler les arrêtés anti-burkini à la Saint-Barthélemy et à la Shoah, c'est tomber dans l'indigne et le nauséabond 

J'ai recueilli pour la newsletter du Crif les réponses aux questions posées à cet homme qui, pris dans le tourment de l’histoire-celle avec sa grande hache dont parlait Perec- est resté libre jusqu’au bout des ongles

Retour sur le déchaînement de haines antisémites qui s’est produit l’été 2014, en France.

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Opinion

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Vers l'innomable. L'antisémitisme institutionnel en Hongrie (1920-1944), par André Lorant (*)

Autrefois forte de plusieurs centaines de milliers d’âmes, la communauté juive de Hongrie a quasiment disparu de nos jours. L’horreur du nazisme et de la Shoah est passée par là. André Lorant, né en 1930 à Budapest, nous offre, dans un ouvrage particulièrement bien documenté, parfois par le biais de textes inédits, un panorama des sombres années qui vont de 1920 à 1944, des prises de position des responsables politiques et des autorités ecclésiastique pour ce qui est de la « question juive ».

Et son constat est, pour le moins, terrifiant. Innommable !!

Ce qui apparaît, à la lecture de ce livre, c’est que, si les propos de nombre de dirigeants hongrois, ont, souvent, par les clichés qu’ils ont véhiculés, été pré-génocidaires, leurs conséquences, in-fine, se seront révélées aussi néfastes, donc véritablement génocidaires, que les discours des dignitaires nazis. Tout était en place pour la mise en marche de l’appareil de destruction massive : « l’arsenal juridique, l’intoxication de l’opinion publique par la haine, les mensonges, les propos calomnieux non seulement par des racistes de bas étage, mais encore par des personnalités qui auraient dû incarner la morale chrétienne et servir de guides à la pensée des gens ».

On ne dira jamais assez combien les clauses du traité de Trianon, avec, en somme, le dépeçage de la Hongrie, ont pu agir  sur le mental de la population hongroise, dès lors avide de revanche et de volonté de récupérer les territoires perdus. Et, comme souvent à travers l’Histoire, les Juifs joueront le rôle de bouc émissaire. C’est pourquoi, c’est dès le lendemain de la Première Guerre mondiale que la situation s’envenime pour les Juifs hongrois. La loi de 1920 établit un numerus clausus en défaveur des Juifs. Inspirateur de cette loi inique, l’évêque de Székesfehérvár, Monseigneur Ottokár Prohászka, fondateur de l’idéologie « nationale et chrétienne », se lance dans une campagne antisémite d’une violence inouïe. « Il justifie la haine du Juif par l’amour du Hongrois ».

Au fil des ans, plusieurs lois antijuives seront adoptées : la loi XV de 1938, celle de 1941. Et les protestations des Juifs hongrois (néologues, orthodoxes et du statu quo) auprès des deux chambres n’y feront rien.
L’action de l’amiral Horthy, régent du pays, est examinée sans concessions, textes législatifs à l’appui.  « Dans quelle mesure Horthy est-il responsable de la déportation des Juifs de province ? » se demande l’auteur. 400 000 Juifs de province ont été déportés lors d’une opération de grande envergure en sept étapes et Horthy a laissé faire ! « Horthy précipite sa propre chute et l’installation du régime de terreur des Nyilas ».

La pensé antisémite de deux chefs d’églises chrétiennes est examinée à la loupe : l’évêque protestant László Ravasz et le prince primat Jusztinián Serédi.

La question centrale de cet ouvrage est la suivante : « Le génocide des Juifs de Hongrie est-il l’aboutissement de l’antisémitisme magyar, de plus en plus exacerbé entre 1920 et 1944 ? »

Comme il le rappelle, André Lorant considère, à juste titre, que son travail d’historien se trouve naturellement alourdi par sa propre histoire de survivant de la Shoah. En effet, comme il le raconte, « Grâce au génie, à l’inventivité et au courage de ma tante paternelle, quelques semaines après la prise de pouvoir des Nyilas, j’ai pu me cacher dans un foyer d’enfants placé sous la protection de la Croix-Rouge suédoise, dans le quartier du château royal, ancienne résidence de Horthy arrêté et déporté par les nazis en Allemagne ».

Un bel essai historique. À découvrir !

 

Jean-Pierre Allali

(*) Éditions L’Harmattan. Juillet 2020. 384 pages. 38 €.