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Published on 7 June 2022

Commissions du Crif - La Commission Relations avec les Élus a reçu Roger Karoutchi

La Commission Relations avec les Élus dont le Président est Bernard Gahnassia, a reçu le 25 mai dernier Roger Karoutchi, Sénateur des Hauts de Seine, 1er Vice-Président du Sénat, ancien Conseiller Régional d’Ile de France, ancien Député Européen, Président du groupe d’amitié France/Israël et Vice-Président du groupe d’amitié France/Maroc au Sénat.

Propos recueillis par Anne Brandy

Roger Karoutchi commence son propos en revenant sur le voyage effectué par le Crif dans les capitales de la paix :

« Au Maroc, pays que je connais bien, la classe politique est favorable aux « Accords d’Abraham » mais elle est très inquiète des réactions de la « rue arabe » plutôt favorable aux palestiniens. Dans les autres pays arabes, c’est très compliqué les dirigeants sont frileux, au Maroc le Roi est le commandeur des croyants donc très respecté, ce sera très long pour convaincre la masse populaire, je pense que le prochain pays pourrait être le Sultanat d’Oman. Pour l’Arabie Saoudite il faudra je pense attendre la succession au trône, la situation est figée pour ces accords. »

« En tant que Président du groupe d’amitié France/Israël, je vous précise que l’activité du groupe a été perturbé depuis 2 ans à cause de la crise sanitaire, en effet nous organisions chaque année un déplacement en Israël, ce que nous n’avons pas pu faire, mais il est prévu une délégation du Sénat en octobre 2022 en Israël, et le groupe reçoit en juin prochain une délégation israélienne. En attendant, une délégation de la Commission des Affaires Étrangères du Sénat se rendra en Israël en juin. »

« Notre travail parlementaire est avant tout un travail sur la situation intérieure, car on assiste depuis quelques années à un regain d’actes antisémites, il y a un gros travail à faire, tous les premiers ministres ont assuré que la lutte contre l’antisémitisme était leur priorité absolue, mais rien ne change, ce n’est pas de leur part un manque de volonté, mais « on ne sait pas faire », le contrôle des réseaux sociaux par exemple c’est très compliqué, les coupables d’actes antisémites sont condamnés à des peines très faibles. Les juges, au nom de la liberté d’expression peuvent paraître insuffisamment rigoureux, il est vrai quand vous vous rendez dans l’ouest de Paris 16ème,17ème, Levallois, Boulogne,  la communauté juive est sereine, mais quand vous vous rendez dans certaines banlieues ou dans certains secteurs de l’Est parisien ,ce n’est pas pareil, même si dans les discours on dit « la République est partout chez elle » ce n’est pas vrai, on voit bien que cette situation est inquiétante… J’attends avant tout d’un gouvernement des actes, il faut que le Garde des Sceaux mette en place une politique plus stricte sur les actes antisémites, avec des textes de loi plus clairs »
Le Président du Crif, Francis Kalifat, pense qu’il ne faudrait pas faire une nouvelle loi « je pense que nous avons les outils nécessaires, mais nous avons un problème certain avec les juges qui n’appliquent pas la loi, ou d’une manière trop laxiste ce qui encourage la récidive. »

Roger Karoutchi : « Effectivement nous avons l’arsenal le plus performant, mais c’est l’application en matière d’antisémitisme qui devrait être plus stricte, avec par exemple, la possibilité d’appliquer les peines plancher. »

Un des commissaires précise que notre gros problème depuis un certain nombre d’années c’est la position du Quai d’Orsay.

Roger Karoutchi : « Absolument vous avez raison, en tant qu’Ambassadeur auprès de l’OCDE à l’époque où Nicolas SARKOZY était Président de la République, nous avons insisté pour qu’Israël rentre dans l’OCDE, l’avis du Quai d’Orsay était plus prudent, plus réticent. »

« Toutes les sociétés veulent se sécuriser, si possible ne pas faire de vague, ne pas aller au conflit, ne pas perturber leur confort, après la vague d’attentats que nous avons eue, je pensais qu’il y aurait des sanctions plus radicales, ce qui n’a pas été le cas. »

Concernant les prochaines élections législatives, pensez-vous qu’il y ait un vote juif, un vote musulman, et l’avenir du parti des Républicains ?

Roger Karoutchi : « Je ne crois pas au vote juif, localement il peut se manifester de la part de la Communauté, devant l’ampleur des actes islamistes et éventuellement voter pour des candidats radicaux. De nombreuses personnes de la gauche sont contre l'accord de l’ensemble des partis de gauche, on ne peut pas sacrifier ses convictions pour un accord électoral, c’est très grave. Quant au vote musulman, je ne sais pas s’il est organisé, mais les sondages ont affirmé que 70% des musulmans qui ont voté l’ont fait pour la France Insoumise.  Concernant l’avenir de notre parti, je ne suis pas prophète mais je pense que nous aurons entre 70 et 80 sièges à l’Assemblée Nationale, actuellement 148 sièges au Sénat. »

Dernier point d’actualité abordé, la guerre en Ukraine :

Roger Karoutchi : Actuellement la guerre en Ukraine nous impacte économiquement, Poutine a des difficultés avec l’efficacité de son armée, d’où le manque de confiance envers ses généraux et probablement le risque de solutions extrêmes qui entraineraient une possible implication supplémentaire de l’occident. Je suis aujourd’hui très pessimiste. »