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Publié le 7 Septembre 2018

5779 - Cérémonie d'échanges de vœux de Rosh Hashana avec les Elus de Paris et d'Ile-de-France

Jeudi 6 septembre s'est tenu la cérémonie d'échange des vœux entre les responsables de la Communauté juive, la Maire de Paris Anne Hidalgo et la présidente du Conseil régional d'Ile de France Valérie Pécresse.

Jeudi 6 septembre s'est tenu à l'Espace culturel et universitaire juif d'Europe (Centre communautaire de Paris) la cérémonie habituelle d'échange des vœux entre les responsables de la Communauté juive, la Maire de Paris Anne Hidalgo et la présidente du Conseil régional d'Ile de France Valérie Pécresse.

Au cours des discours successifs, le Président de l'Ecuje Yves Rouas, le Grand Rabbin de France Haim Korsia, le Vice-président de l'AIU Pierre-Olivier Seligman, le Président du FSJU Ariel Goldmann, le Président du Consistoire Joël Mergui, le Président du Crif Francis Kalifat puis la Présidente du Conseil régional d'Ile de France Valérie Pécresse et la Maire de Paris Anne Hidalgo, chacun s'est livré à un bilan de l'année écoulée, à une réflexion sur la situation et à une analyse prospective sur l'année qui va commencer dans quelques jours.

Bien conscients d'une situation insupportable d'antisémitisme dans l'hexagone, et en particulier dans certains quartiers de la Région et de la ville de Paris, chacun a su exprimer sa volonté de combattre ensemble ce fléau et formuler ses espoirs pour une nouvelle année paisible pour notre pays et pour le monde.

De très nombreuses personnalités, dont le Porte-parole du Gouvernent Benjamin Griveaux, des parlementaires, des élus de Paris et de la Région, et des représentants associatifs participaient à cette soirée présentée par le Directeur de l'Ecuje Gad Ibgui.

Discours de Francis Kalifat

Les traditions ont du bon !

 Elles fixent le temps de façon immuable au-delà des événements et du tumulte de nos vies.

 Celle des vœux que vous adressez chaque année à la communauté juive de Paris est une de ces traditions à laquelle nous sommes particulièrement attachés.

Merci chère Anne et  merci chère Valérie de maintenir cette tradition à Paris, où l’histoire des juifs et l’histoire de la ville se mêle depuis plus de 1000 ans.

C’est un moment d’amitié, qui jalonne le chemin qui nous mène au seuil de cette nouvelle année 5779 du calendrier hébraïque. 

Roch hachana est un moment de spiritualité. Un temps de réflexion et d'introspection. Un Temps de bilan de l’année passée  et de résolutions pour l’année à venir.

Cette quiétude à laquelle nous aspirons avec ferveur témoigne de notre espoir en l’avenir. Mais force est de constater ces dernières années, que cette douceur tant espérée, symbolisée par les mets sucrés que nous consommons,  est souvent rompue par la violence des actes et des paroles antisémites.

Comme l’ensemble des Français nous vivons dans l’inquiétude induite par la menace terroriste qui pèse sur notre pays, sentiment d’autant plus fort que nous restons une cible privilégiée.

Et plus particulièrement nous sommes partagés entre un sentiment d’insécurité pour les uns et une véritable insécurité pour les autres : insécurité vécue par tous ceux qui habitent ces quartiers que l’on appelle « difficiles » et qui subissent un antisémitisme du quotidien qui crée un climat délétère qui pousse à un véritable exil intérieur ces familles juives qui partent, lorsqu’elles le peuvent, à la recherche de quartiers plus paisibles.

L'année 5778 se termine dans quelques jours ; nous n’oublierons pas Arnaud Beltrame et son sacrifice héroique.

Cette année laissera gravée en nous le visage de Mireille Knoll, qui vient s'ajouter à la liste –beaucoup trop longue – des 12 Juifs qui ont été assassinés à Paris ou en France depuis 2003 au seul motif qu'ils étaient juifs.

Et cette image de Mireille Knoll nous rappelle que l'antisémitisme, la haine du Juif, est bien présente dans notre société. Beaucoup l'ont dit, et je veux le redire ce soir : l'antisémitisme n'est pas le problème des Juifs, c'est le problème de la France, mais aussi de l'Europe et de notre société occidentale qui semble malheureusement régresser sur ce point critique.

L'antisémitisme est un fléau toujours présent, qui sait se transformer pour se donner des raisons, des excuses et des prétextes.

On a vu au cours de ces dernières années la haine d'Israël devenir la haine des Juifs.

 On a entendu des leaders politiques exprimer des propos qui font sonner à nos oreilles ce que Vladimir Jankelevitch disait: "L’antisionisme est une aubaine car il nous donne la permission d’être antisémites au nom de la démocratie. L’antisionisme est l’antisémitisme justifié, mis enfin à la portée de tous. Il est la permission d’être démocratiquement antisémite."

De cette année 5778, nous nous souviendrons aussi des images fortes de l'entrée au Panthéon de Simone Veil avec son mari Antoine. Je veux rendre ici hommage aux grands serviteurs de l’Etat, qui, à l’image de  Simone Veil, ont toujours su concilier leurs engagements juifs et républicains.

Le combat contre l'antisémitisme rejoint tous les combats contre la haine, sur tous les terrains, et en particulier sur le nouveau terrain des réseaux sociaux. C'est un combat qui nous concerne tous, et je veux saluer tant la Ville de Paris que la région Ile de France pour leurs mobilisations permanente sur le sujet.

L’histoire des juifs à Paris dont on situe la présence aux premiers siècles de notre ère est certes caractérisée jusqu’à la révolution par des persécutions et expulsions mais elle est aussi illustrée par l’arrivée de juifs de toute nationalités, venus d’Europe centrale et d’Afrique du Nord, installés à Belleville, dans le Marais, et dans la couronne parisienne qui contribuent à la diversité de Paris et au développement de sa vie culturelle, économique et cultuelle.

Protégeons cette histoire ; elle fait partie du patrimoine de Paris. Transmettons là pour que notre communauté continue de prospérer dans la plus belle ville du monde.

 Chère Anne et Chère Valérie au nom du Crif je vous adresse, au seuil de cette nouvelle année 5779 nos plus sincères remerciements pour l’amitié et la solidarité que vous nous témoignez, pour  ces vœux vous nous adressez, que nous recevons avec bonheur et que nous vous retournons chaleureusement à vous, à vos familles et à l’ensemble de nos compatriotes.

Chana Tova !