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Publié le 3 Juin 2009

Cinq regards croisés au CRIF sur le massacre de Tian’anmen

Il y a vingt ans, à la stupeur des manifestants qui réclamaient « simplement plus de dialogue » avec le régime communiste chinois et l’ouverture de la démocratie, les blindés faisaient mouvement place Tian ‘anmen. Le soulèvement populaire était maté par les armes, faisant des centaines, voire des milliers de morts, selon les sources. Quel regard portez-vous sur ces événements ?




Yonathan Arfi, conseiller du président du CRIF : c’était le symbole de la Chine autocratique et de la négation des droits de l’homme. Pour les gens de ma génération, Tian ‘anmen c’est le symbole pour la lutte des droits de l’Homme.



Nathalie Cohen-Beizermann, membre du bureau exécutif du CRIF : c’est un combat universel qui concerne tout un chacun, dans la mesure où la place Tian’anmen est devenue un symbole, c’est une image légendaire qui est gravée dans tous les esprits. Je suis mère de famille et cette image doit être un symbole pour les jeunes générations à jamais, sous peine de perdre leur capacité d’indignation et de révolte pour la sauvegarde des droits de l’Homme.



Claude Hampel, président délégué de la commission du souvenir du CRIF : malgré l’occultation par le régime actuel de cet événement majeur dans la lutte pour la démocratie, sa mémoire restera ancrée dans la conscience collective du peuple chinois et servira de tremplin pour l’instauration d’une démocratie en Chine.



Edith Lenczner, directrice de la communication au CRIF : c’est une atteinte fondamentale aux droits de l’Homme, nous n’oublierons jamais cet événement tragique parce qu’il est emblématique de toutes les atteintes à la liberté des peuples de choisir et de décider de leur avenir.



Marcel Amsallem, président du CRIF Rhône-Alpes : on a voulu étouffer la liberté en Chine !



Qu’espérez-vous pour la Chine aujourd’hui ?
Yonathan Arfi : j’espère une démocratisation progressive mais le plus rapidement possible. J’émets le vœu qu’elle devienne même un jour un vecteur de démocratisation pour l’Asie toute entière.



Nathalie Cohen-Beizermann, l’arrivée de la démocratie, c’est la plus belle des choses qui peut leur arriver.



Claude Hampel : j’espère pour la Chine aujourd’hui qu’elle prenne conscience du poids politique qu’elle représente et que de ce fait, elle donne l’exemple en faveur du peuple tibétain.



Edith Lenczner : qu’elle continue de progresser sur le plan économique, tout en préservant son patrimoine culturel et qu’elle accède à la démocratie, en tenant compte des aspirations de son peuple.



Marcel Amsallem : j’espère que la Chine va rejoindre le giron des pays démocratiques, d’autant plus qu’elle dépasse le milliard d’habitants, cela renforcerait dans le monde la démocratie et elle serait ainsi un exemple pour de nombreux pays.
Propos recueillis par Marc Knobel
Photo : D.R.