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Publié le 19 Septembre 2005

Daniel Saada, Ambassadeur itinérant d’Israël en Afrique : « David Ben Gourion disait que la rédemption du peuple juif sur sa terre ancestrale devait servir de modèle pour les peuples frères d’Afrique dans leur lutte pour l’indépendance et le développement

Question : Comment l’Etat d’Israël a-t- il perçu le génocide qui a lieu au Rwanda, en 1994 ?



Réponse : Dès que le génocide a eu lieu et dès que les premières informations ont été communiquées sur le génocide (au printemps 1994), les Israéliens ont été très émus. Déjà vers le mois de mai et juin, une décision de principe avait été prise pour intervenir sur le plan humanitaire. Dès le mois de juillet 1994, la plus grande opération humanitaire jamais menée en dehors des frontières d’Israël a été organisée avec l’établissement d’un hôpital de campagne comprenant plusieurs centaines de lits et une antenne avancée dans la région de Goma, qui est à la frontière entre la République du Congo et le Rwanda. Cet hôpital a fonctionné pendant plusieurs mois, jusqu’à la fin du génocide. Chaque semaine, un avion de l’armée israélienne déposait des vivres, des médicaments et des fournitures diverses au Tutsie. Ce qui est vrai, c’est que le savoir faire israélien a permis de sauver d’innombrables vies et à illustrer l’engagement d’Israël vis-à-vis du Rwanda.

Et cette opération reste dans les mémoires comme la plus grande mission humanitaire israélienne.

Question : Quel est l’état des relations bilatérales entre le Rwanda et Israël ?

Réponse :
Nous avons établi en 1993 des relations diplomatiques avec le Rwanda. Aujourd’hui, nos relations sont très cordiales. Nous considérons le Rwanda comme un pays ami d’Israël qui s’abstient de voter des résolutions anti-israéliennes aux Nations Unies.

Question : Qu’est ce le peuple israélien conserve des tragédies qui ont été vécues par les Tutsie ?

Réponse :
Les Israéliens conservent une très grande sensibilité et une très forte solidarité. L’opération humanitaire israélienne pour aider les Rwandais ne répondait pas à des considérations stratégiques ou diplomatiques mais à un véritable cri du cœur et à ce que beaucoup d’Israéliens ont ressenti lorsqu’ils ont vécu les images atroces des charniers rwandais. Le peuple Juif ne peut rester insensible à tout cela.

Question : Pour terminer, pourriez vous nous expliquer ce que sont l’état des relations entre Israël et les pays de l’Afrique noire :

Réponse :
L’histoire des relations entre Israël et l’Afrique est une histoire passionnée. L’Afrique a été pendant très longtemps l’une des plus grandes priorités de la diplomatie israélienne. En même temps, l’Afrique a été pendant la crise de 1973, la plus grande désillusion, avec la rupture entre le continent et Israël, imposée par l’Organisation de l’Unité Africaine de l’époque et la Ligue arabe. La fin des années 80 a permis de rétablir des relations, graduellement avec la quasi-totalité des pays du continent. Aujourd’hui des relations raisonnées et raisonnables existent avec la plupart des pays africains. Les Africains savent bien qu’en fin de compte Israël est le seul pays à fournir une coopération désintéressée et sans arrière pensée. On se souvient encore aujourd’hui que des experts israéliens ont sillonné pendant longtemps le continent africain pour tenter de partager le savoir faire israélien en matière de développement. Pour terminer je voudrai rappeler ce que David Ben Gourion disait. « La rédemption du peuple juif sur sa terre ancestrale devait servir de modèle pour les peuples frères d’Afrique dans leur lutte pour l’indépendance et le développement ». Cinquante ans après ce message est toujours d’actualité.

Propos recueillis par Marc Knobel

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