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Publié le 2 Juillet 2007

Eric Chevreul : L'Institut français à Tel-Aviv, « un lieu d’échange et de dialogue »

Dans un entretien à la newsletter du CRIF, Eric Chevreul, directeur adjoint de l’Institut français de Tel-Aviv, revient sur le rôle de ce centre culturel et son importance dans les relations entre la France et Israël.


L'Institut Français de Tel-Aviv (IFTA) a été inauguré le 21 juin dernier. Il fait partie d'un réseau de plus de 150 Instituts à travers le monde. Pouvez-vous nous raconter la genèse de ce centre culturel ?
L’Institut français de Tel Aviv existe déjà depuis plus de 40 ans. Il a toujours été un lieu de rencontre entre les sociétés française et israélienne ; un lieu d’échanges et de dialogue. Depuis 2003, le gouvernement français a décidé d’impulser un nouvel élan à cet Institut, prenant la décision d’acquérir un immeuble en plein centre de Tel Aviv afin qu’il prenne la place qui lui revient sur la scène culturelle du pays. Ce bâtiment est destiné à devenir le coeur de l’ensemble de notre dispositif de coopération culturelle en Israël.
A la fin de l’année 2004, le choix s’est porté sur un bâtiment classé, situé à l’angle du Boulevard Rothschild et de la rue Hertzl, au cœur de la ville blanche. L’acquisition de ce bel immeuble dans cette ville si riche sur le plan culturel, constitue un geste politique qui contribuera, sans nul doute, au renforcement des liens entre les deux pays. Tel Aviv dispose maintenant d’une véritable Maison-France, ouverte à tous les amoureux de la culture française, israéliens, francophones, francophiles, et vacanciers français toujours plus nombreux.
Les relations entre la France et Israël n’ont pas toujours été simples ces dernières décennies. On assiste aujourd’hui à un réchauffement. Dans ce contexte, quel rôle joue cet institut et quels sont ses projets ?
La refondation de l’Institut français de Tel Aviv était très attendue par la communauté francophone d’Israël. Il faut dire que l’Institut était déjà un rendez-vous incontournable pour tous les francophones d’Israël qui sont en général restés très attachés à leur culture qu’ils tiennent avant toute chose à transmettre à leurs enfants.
C’est également un lieu d’échange et de dialogue. Les conférences qui y sont organisées (en français, en hébreu ou en traduction simultanée), contribuent déjà au rapprochement entre les sociétés française et israélienne. ‘Se parler pour mieux se connaître’ est essentiel pour combattre les préjugés et rapprocher les personnes.
Le nouvel Institut Français de Tel Aviv fera plus et mieux, avec plus de place, une plus grande visibilité, avec plus d’entrain, de joie et de bonheur. Nous présentons aujourd’hui une exposition photographique sur les relations franco-israéliennes depuis la création de l’Etat d’Israël (exposition soutenue par la Fondation France Israël). La prochaine exposition programmée est celle consacrée aux « Justes de France », réalisée en coopération avec le Mémorial de la Shoah à Paris. Ce sera sa première présentation hors de France, en Israël, à partir du 13 juillet et jusqu’au 11 septembre 2007. Nous attendons un public nombreux pour cette très belle exposition, qui a été récemment célébrée aussi au Panthéon.
Il existe en Israël une importante population francophone. Cependant, Israël ne fait toujours pas partie de l’organisation mondiale de la francophonie. Est-ce que la mise en place de l’Institut pourrait influencer et légitimer son entrée ?
Le communauté francophone d’Israël est effectivement importante – je veux dire : à la fois nombreuse, diverse et influente. Le service culturel de l’Ambassade de France en Israël et l’Institut français de Tel Aviv ont beaucoup œuvré pour l’organisation d’un grand colloque en mars dernier sur le thème de la « francophonie juive », et cela en partenariat avec le collège académique de Netanya et l’université de Tel Aviv. Cette francophonie juive constitue une richesse inestimable tant pour Israël que pour la langue et la culture française dans le monde.
Nos services ont permis à l’Université de Tel Aviv de rejoindre récemment le réseau de l’Agence Universitaire de la Francophonie et nous espérons que d’autres établissements israéliens feront de même. L’accès pour la première fois d’une institution israélienne à la francophonie internationale constitue indéniablement un premier pas. Nous espérons qu’il sera suivi d’autres et que cela conduira progressivement à une intégration d’Israël de plein droit au sein de la francophonie institutionnelle. C’est la position de nos responsables politiques, c’est notre espoir et nous allons y travailler avec entrain – tant à l’Institut Français de Tel-Aviv qu’à l’Ambassade.
Propos recueillis par Stéphanie Lebaz
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