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Publié le 6 Mai 2011

Evelyne Berdugo, présidente de la Coopération Féminine : «Nous avons prouve notre capacité d’adaptation»

Comment se porte la Coopération féminine ?




A celui qui pose la question de l’état de la Coopération féminine (CF), je réponds qu’elle est bien vivante. De sa création à ce jour, on peut distinguer plusieurs étapes soulignant son évolution : du stade d’un « service du FSJU » à celui d’une association au sens complet du terme. Dés sa naissance en 1967 sous l’égide et au sein du FSJU, elle a eu pour but de faire participer à la vie citoyenne les femmes désireuses de se rendre utiles dans des actions communautaires sous la forme du bénévolat. Ce concept est étayé par une formation que chaque bénévole accepte de subir pour acquérir dans le domaine choisi, une compétence quasi professionnelle. Ces deux idées qui constituent les fondements de ce mouvement féminin restent actuels et sont essentiels si l’on veut comprendre les motivations et les orientations que l’association désormais autonome met en œuvre. Armée de cette idéologie solide, La Coopération féminine fait preuve d’une remarquable capacité d’adaptation aux besoins qui naissent avec le temps.



Vous avez développé des partenariats sociaux, mais aussi contre les violences conjugales…
Parallèlement à sa grande réalisation de l’ESAT en 1993, établissement de socialisation de handicapés mentaux par le travail, dont on reconnaît l’utilité ainsi que les résultats positifs et favorables à cette catégorie de défavorisés, la CF poursuit de nombreuses activités d’ordre social éducatif et culturel en partenariat avec les principales institutions de la communauté : FSJU, OSE, CASIP, OPEJ etc. L’association avec des partenaires est fondamentale pour faire face aux grands problèmes qui traversent notre environnement qu’il soit communautaire ou national. C’est ainsi qu’une plateforme a été créée en 2007 pour lutter contre le fléau des violences conjugales, non pas seulement destiné aux femmes maltraitées comme cela est dit communément. La WIZO et la CF ont donc, avec d’autres partenaires, constitué une association, NOA, Oser le dire, qui démontre encore, si besoin est, que notre communauté n’est pas épargné, que le tabou est encore à combattre. Seules la communication et l’écoute pourront peu à peu forcer le tabou à éclater en effaçant la honte de l’opinion et venir à bout de la peur de la répression.
Vous venez d’ouvrir un lieu d’accueil en plein 20ème arrondissement de Paris. Quelle est sa vocation ?
La dernière réalisation de la Coopération féminine est la création d’un lieu d’accueil enfants- parents, nommé « le Jardin des Roos » du nom de son principal donateur et en hommage à son épouse décédée, fidèle bénévole de la CF. Cette nouvelle création qui s’adresse aux tout petits, de 0 à 4 ans, repose sur le concept de la maison verte créée par Françoise Dolto. Il répond aux nouveaux besoins que favorisent les nouvelles donnes de la parentalité. Il met en œuvre par sa structure, (accueillantes formées à la psychanalyse, présence obligatoire des parents et espace conçu pour l’éveil des enfants) un lieu d’écoute et de parole visant à sociabiliser les enfants et préparer les parents à la séparation avant l’entrée en maternelle. Ce concept psychanalytique créé il y a plus de trente ans hors hôpital et situé dans l’espace public , s’est développé dans le monde entier et a fait ses preuves dans la prévention des troubles du développement de l’enfant.



Comment anticipez- vous l’avenir ?



La Coopération Féminine tente de s’adapter à la société et à son évolution et doit tenir compte des changements qui adviennent chaque jour et des nouveaux besoins qui apparaissent.
Le bénévolat s’est transformé, il prend de nouvelles formes notamment chez les femmes arrivant dans nos rangs avec une qualification professionnelle de grande qualité. Si l’on observe les avancées de la condition des femmes il n’en reste pas moins que le combat contre les violences dont elles sont victimes persiste. Le chômage les frappe souvent de plein fouet. La lutte contre la solitude et l’exclusion sont toujours à l’ordre du jour. La vigilance et l’écoute sont indispensables pour que les relations de confiance s’établissent entre bénévoles et adhérentes. Ces éléments de convivialité sont la marque de la Coopération féminine pour laquelle le bénévolat est une source de bien être et d’échange profitable aussi bien au donneur qu’au receveur.



Photo (Evelyne Berdugo) : D.R.
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