Actualités
|
Publié le 19 Juillet 2006

Exclusif : Barnéa Hassid, porte parole de l’ambassade d’Israël : « Dès le début de ce conflit entre Israël et le Hezbollah, la couverture de presse a été équilibrée. »

Question : Comment la presse israélienne commente-t-elle le conflit entre Israël et le Hezbollah ?


Réponse : La presse israélienne est unanime. Elle insiste sur le fait qu’Israël doit détruire les infrastructures militaires du Hezbollah qui menacent la frontière nord d’Israël. La presse reflète aussi le soutien énorme de l’opinion israélienne, publié le 18 juillet dans un sondage (1) : 86 % des israéliens approuvent la campagne militaire israélienne et ne pensent pas que l’intervention militaire contre le Hezbollah soit démesurée. De toute manière l’ambiance en Israël est à l’unité et au rassemblement. La presse israélienne est donc le reflet de la sérénité qui règne dans la société israélienne, et de la volonté de rassembler tous les moyens, toutes les énergies pour surmonter cette grande épreuve.
Question ; Comment entrevoyez-vous la couverture de la presse française ?
Réponse : Il me semble que dès le début de ce conflit, la couverture a été équilibrée. Les intérêts Français ainsi que l’attachement de la France au Liban, le sort des citoyens français sur place et le rôle de la France et de la communauté internationale dans une éventuelle résolution de ce conflit, donnent lieu à une importante couverture de presse. Ces questions font d’ailleurs partie du débat public. Mais elles n’occultent pas pour autant les réalités profondes du conflit. Premièrement : le fait qu’Israël a été agressé ; deuxièmement, le fait qu’Israël se trouve en état de légitime défense. Enfin, le fait que le Hezbollah est une organisation terroriste et que sa violence constitue un problème majeur, qui doit être traité pour le bien être du Liban. Malgré cela, la presse critique l’ampleur de la réaction militaire israélienne et parle de démesure, sans pour autant mesurer à quel point le Hezbollah menace Israël.
Question : Vous êtes en poste depuis quatre ans en tant que porte-parole de l’Ambassade d’Israël en France. Comment jugez-vous de l’évolution de la presse française à l’égard d’Israël ?
Réponse : La presse française a évoluée dans son traitement d’Israël et cette évolution s’est faite en plusieurs étapes. Il y a eu une très nette amélioration. Au départ, la couverture était mauvaise : Israël était diabolisé. Mais les relations bilatérales se sont améliorées et la situation géopolitique a changé, aussi différents éléments ont été clarifiés. La volonté réelle d’Israël de parvenir à la paix a ainsi été longuement soulignée par la presse. La presse a aussi dénoncé le camp des ennemis de la paix (l’axe terroriste islamiste qui commence par le régime iranien antisémite, traverse la dictature Syrienne, le Hezbollah et le Hamas) Petit à petit, la presse française reflète cette réalité de mieux en mieux. Je regrette seulement que la presse ne soit pas encore arrivée à présenter la réalité de la société israélienne, Israël n’est souvent couvert qu’à travers le conflit : il n’y a pas grand-chose sur la société israélienne, les angoisses et les projets.
Propos recueillis par Marc Knobel
Note :
1) La majorité des Israéliens estime que l’offensive militaire au Liban est juste et souhaite la liquidation du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, selon un sondage publié le 18 juillet par le quotidien Yediot Aharonot. Près de 86 % des Israéliens considèrent que cette offensive est juste, contre 14 % qui pensent le contraire. Dans le même temps, 58 % des Israéliens préconisent de poursuivre cette offensive jusqu’à ce que Nasrallah soit liquidé, alors que 23 % souhaitent qu’elle aboutisse simplement à l’éloignement du Hezbollah de la frontière, et 17 % veulent un cessez-le-feu et des négociations. Toujours selon ce sondage, 78 % des Israéliens sont satisfaits de la façon dont leur Premier ministre Ehud Olmert dirige le gouvernement, contre 9 % de mécontents, 8 % de très mécontents. Le ministre travailliste de la Défense, Amir Peretz, recueille les résultats suivants : 72 % de satisfaits, 12 % de mécontents et 5 % sans réponse. Le sondage a été réalisé par l’Institut Mina Tzemach sur un échantillon de 513 personnes représentatives de la population adulte d’Israël, avec une marge d’erreur de 4,2 %.
Maintenance

Le site du Crif est actuellement en maintenance