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Publié le 8 Octobre 2010

«Israël ne cédera pas face à la pression»

Le vice-premier ministre israélien, Sylvan Shalom, était de passage à Genève mardi 6 octobre 2010 à l’occasion de la 123e Assemblée de l’union interparlementaire. Ancien chef de la diplomatie, il est actuellement ministre pour le Développement régional, du Néguev et de la Galilée (Cisjordanie), alors qu’Israéliens et Palestiniens tentent de négocier un traité de paix. Les autorités israéliennes ne souhaitent pas prolonger le gel de dix mois de la colonisation en Cisjordanie qui a pris fin le 26 septembre dernier. Les Palestiniens exigent pourtant l’arrêt total de la colonisation, faute de quoi ils se retireront des discussions. Pour Le Temps, Sylvan Shalom donne son point de vue sur ces négociations.




Benyamin Netanyahou a, selon les médias israéliens, proposé de prolonger le gel de la colonisation de deux mois. Qu’en pensez-vous?



Que pensez-vous qu’il se passera après soixante jours supplémentaires? Les Palestiniens en redemanderont et nous n’aboutirions à aucun traité. Notre gouvernement est le premier à avoir accepté de geler la colonisation en Cisjordanie et nous l’avons déjà fait pendant quasiment dix mois. Nous souhaitons maintenant pouvoir parler avec les Palestiniens pour construire une paix durable.



Mais les Palestiniens, et avec eux la communauté internationale, exigent un moratoire sur la colonisation…



Le problème, c’est que la communauté internationale est tellement derrière les Palestiniens, que ces derniers ne peuvent pas se permettre de ne pas en redemander. Il en irait peut-être autrement si, à l’international, on était moins exigeant. Mais Israël ne cédera face à aucune pression.



Quelle solution voyez-vous à ce conflit?



Nous voulons discuter avec les Palestiniens et les aider. S’ils acceptaient de négocier, on aboutirait sans doute à un traité. Mais ils refusent tout, discussion et aide. Politiquement, les Palestiniens ne cherchent qu’à avoir des gains. Quant à l’aide, il y a un proverbe en hébreu qui dit que «le veau refuse d’être allaité par la vache». Il s’applique très bien aux Palestiniens.



Les Palestiniens refusent l’aide israélienne?



Entre la bande de Gaza et la Cisjordanie par exemple, nous laissons transiter jusqu’à 250 camions par jour, il n’en passe pas plus de 180. Ils n’ont pas besoin de plus! En 2009 d’ailleurs, leur économie atteignait jusqu’à 10% de croissance et en 2010 les perspectives sont réjouissantes.



Propos recueillis par Richard Etienne pour le Temps du 8 octobre 2010



Photo : D.R.