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Publié le 1 Mars 2010

Les juifs libéraux se réunissent à Paris

Du 4 au 7 mars se tiendra à Paris le congrès européen du judaïsme libéral. Félix Moschbacher explique les enjeux de cette rencontre.



Qu’attendez-vous du congrès ?
Ce congrès européen se tient tous les 2 ans, dans des pays différents à chaque fois. C’est l’occasion de construire ensemble le judaïsme libéral de demain, et de renforcer les liens tant avec le mouvement mondial qu’entre nous en France.



On s’y perd un peu : quelle est la différence entre le MJLF, l’ULIF et les Massorti ?



Tous les libéraux croient en un judaïsme ouvert, tolérant et moderne. Ils ne sont pas identiques, que ce soit à l’intérieur des communautés, entre celles que vous mentionnez, ou entre les nombreuses autres qui sont regroupées dans la Fédération des communautés libérales francophones (dont à Paris la CJL et Kehilat-Gesher). Normal quand on prône le pluralisme! Quant à nos amis Massorti, ‘modernistes’ comme nous, ils ne se réclament pas du mouvement libéral.



Quelles sont vos relations avec le Consistoire et le grand rabbin de France ?
Si plusieurs de nos chefs spirituels et laïques entretiennent des liens personnels confiants, ils sont peu fréquents au niveau des institutions – et nous le regrettons.



Où êtes-vous implantés en France ? Combien de personnes se revendiquent du judaïsme libéral ?



Nous comptons 8 centres communautaires en région parisienne (qui regroupent plus de 10 .000 fidèles au moment des grandes fêtes) et avons des communautés à Grenoble, Lyon, Marseille, Montpellier, Toulouse et Strasbourg. Lors d’enquêtes d’opinion, on relève que quelque 15% des juifs religieux se déclarent membres ou proches de notre mouvance.



Quelle est l’importance de votre implantation ailleurs ? En Israël ? Aux Etats-Unis ?



Si le mouvement libéral est né il y a 200 ans en Allemagne, dans le sillage des Lumières, il s’étendit vite au-delà. Pour ce qui est des USA, notre mouvement est majoritaire par rapport à l’ensemble du judaïsme religieux ; on compte 900 communautés, et un million et demi de fidèles ! En Israël, il se développe régulièrement (27 communautés aujourd’hui), malgré l’opposition de l’establishment traditionaliste et orthodoxe.



Comment vous situez-vous par rapport au sionisme ?



La centralité d’Israël est un aspect fondamental de notre pensée. La World Union for Progressive Judaism constitue un élément très important au sein de l’Organisation Sioniste Mondiale, et notre siège mondial est à Jérusalem.



Le judaïsme libéral prend-il position dans le conflit qui oppose Israël à ses voisins ?



Notre engagement en faveur de l’existence et de la sécurité de l’Etat d’Israël est incontestable. Nous pensons que la paix doit être recherchée. Pour ceux qui voudraient en savoir davantage, nous leur signalons un atelier consacré à ce thème, vendredi 5 mars à 15h !



Prenez-vous des positions, avez-vous des programmes avec des non-juifs ?



Comme nous sommes partisans de l’ouverture sur le monde extérieur, nous cultivons de tels contacts, de façons variées selon les communautés (colloques avec des chrétiens, soirées annuelles de prière des 3 religions monothéistes, visite de classes à nos Talmudei Torah…).



Quelles sont vos relations avec le CRIF ?



Aujourd’hui, toutes les communautés libérales en sont membres, soit directement (MJLF, ULIF), soit via la Fédération des communautés libérales francophones, membre depuis 2009.



Congres européen du judaïsme libéral, du 4 au 7 mars à Paris. www.wupj.org renseignements et inscriptions obligatoires au 01 44 37 48 48



Photo : D.R.
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