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Publié le 18 Janvier 2011

Les prisonniers et martyrs sont une source de fierté pour les familles palestiniennes

Mourir en Martyr pour Allah – devenir un Shahid – continue d’être présenté comme un exploit par la société palestinienne. Comme démontré par Palestinian Media Watch, l’Autorité palestinienne (AP) prône depuis des années le Martyr comme une valeur ultime et un but pour les adultes et les enfants. Aujourd’hui encore, aspirer à devenir un « Martyr » est considéré comme un honneur qui mérite les éloges de la société. La mort et l’enterrement d’un « Martyr » sont souvent considérés comme « un mariage ». Le Martyr se voit comme « un marié » qui s’unit aux vierges du Paradis.




Lorsqu’un Palestinien a été tué par Israël la semaine dernière alors qu’il plaçait une mine sur la barrière de sécurité au sud de la bande de Gaza, une femme membre de sa famille a expliqué : « Aujourd’hui, c’est un jeune marié. J’ai entendu un cri de joie. C’est un marié. Cela fait longtemps qu’il voulait devenir un Martyr. Quand je lui ai dit : ‘Trouve du travail’, il a dit : ‘Je veux être un Martyr.’ » Toujours suivant l’idée du « Martyr » qui devient un marié, une femme s’est exclamée plus tôt dans l’année à la TV de l’Autorité palestinienne : « Sur Allah, nous accueillons tout Martyr comme s’il était un marié parmi nous. » Des parents qui eux-mêmes ont perdu un enfant encouragent les autres à « sacrifier » eux aussi leurs enfants. La mère d’un « Martyr », parlant de son fils mort : « Gloire à Allah, il a cherché le Martyr et il l’a réalisé. Mon message à toute mère est de sacrifier son enfant pour la Palestine. » « Si j’étais jeune et que je pouvais porter des enfants qui lutteraient de la manière dont mes enfants ont combattu, et qu’une autre génération de mes enfants voyait le jour, je le ferais », a affirmé la mère d’un Shahid (Martyr) et de cinq prisonniers, exprimant sa fierté pour ses enfants. Une autre mère, dont le fils est mort en prison, a dit : « Je sais que mon fils, gloire à Allah, est mort en Shahid, et toute la gloire et l’honneur est que mon fils est un Shahid. »



Les Palestiniens qui ont tué ou aidé à tuer des Israéliens, et qui purgent leur peine dans les prisons israéliennes, sont également considérés comme des héros de la société palestinienne. Récemment, l’émission de la TV de l’AP « A la maison du combattant » a choisi d’honorer la prisonnière terroriste Sanaa Shehadeh en visitant sa famille chez elle. Shehadeh purge trois peines de prison à vie pour avoir transporté un terroriste suicide à Jérusalem en 2002. Trois civils ont été tués et des dizaines blessés dans l’attentat. Son père a déclaré à la TV de l’AP :
« Je suis fier de ma fille Sanaa, et je dis que c’est une héroïne… Je l’appelle ‘l’héroïne de Jérusalem’, et parfois ‘l’héroïne de la Palestine’. » [TV de l’Autorité palestinienne (Fatah), le 22 déc. 2010]



Le mois dernier, le ministre des Affaires des prisonniers a choisi d’honorer deux prisonniers, Sami Younis et Hadil Abou Turki. Sami Yunis est reconnu coupable d’avoir planifié et réalisé le kidnapping en 1980 d’un soldat israélien qui a par la suite été abattu. Hadil Abou Turki a essayé de poignarder un soldat israélien à Hébron en 2009. Le ministre AP des Affaires des prisonniers, Issa Karake, a remis à sa famille un « insigne d’honneur » (voir la photo ci-dessous)…



Photo : D.R.



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