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Publié le 19 Octobre 2011

Lorsqu’Apple ment! Par Marc Knobel

L'application pour iPhone "juif ou pas juif ?" avait suscité une vive polémique, en septembre 2011. L'application (payante) proposait de naviguer à travers une liste de personnalités désignées comme "juives", affichant leur filiation avec cette religion. On retrouvait ainsi de nombreuses personnalités, classées par catégories professionnelles. Il était également possible de "suggérer une nouvelle personnalité juive manquante" à la liste.




Outre les relents désagréables auxquels renvoie toute idée de « fichier », en particulier lorsqu’elle est associée au mot juif, cette application présentait un caractère illégal puisque ses données à caractère personnel étaient communiquées sans le moindre consentement des personnes citées. A ce sujet, le président de la LICRA, Alain Jakubowicz, s’était dit « horrifié » par l'application. « Je suis horrifié que quelqu'un ait même pu avoir l'idée de donner une information qui n'intéresse personne », poursuivait-il. Pour lui, "juif ou pas juif" renvoie à « ce vieux et violent fantasme antisémite qu'il faut débusquer les juifs dans les milieux où il y a de l'argent, où il y a du pouvoir »...C'est totalement contraire aux règles de notre société en France", avait déclaré à l'AFP le président du CRIF. "Je ne peux pas être favorable à des fichiers sauvages sur des appartenances religieuses", s'était indigné Richard Prasquier.



Finalement, le groupe informatique Apple avait annoncé mercredi 14 septembre 2011 qu'il avait retiré de la vente en France l'application "juif ou pas juif", qui a fait scandale dans le pays. « Cette application va à l'encontre de la législation locale et n'est plus disponible sur l'Apple Store en France », avait déclaré un porte-parole d’Apple (1).



Or, que trouve-t-on sur les pages d’itunes.apple.com/fr ? L’application en question… en vente à 1euro 59 centimes (sic). Il faut donc comprendre qu’elle a été remise en ligne. De fait, Itunes.apple.com/fr ment effrontément à l’opinion publique. Des poursuites sont donc engagées, par la LICRA, SOS Racisme, l’UEJF et J’Accuse, à ce sujet.



Puisqu’Apple se donne des libertés, le tribunal jugera en conséquence.



Nota bene :
A l’heure où nous mettrons en ligne cet article, l’application semble avoir été retiré à la suite du communiqué des associations.

Note :



Photo : D.R.