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Publié le 2 Septembre 2011

Pourquoi la demande de l’Autorité palestinienne d’une reconnaissance unilatérale d’un Etat palestinien représente un danger pour la paix, par Haim Musicant

En septembre prochain, l’Autorité palestinienne demandera la reconnaissance d’un Etat palestinien à la prochaine session de l’assemblée générale de l’ONU. Cette démarche constitue un obstacle à la paix et n’apportera aucun résultat concret.



1/ Comment Israël pourrait-il faire confiance à l’Autorité palestinienne depuis l’accord entre le Fatah et le Hamas ? Cette organisation terroriste refuse de reconnaître l’Etat d’Israël, et écrit dans sa charte qu’il faudra exterminer les Juifs (les Juifs, pas uniquement les Israéliens….) le jour venu. Et si, comme on le dit, parfois, cet accord ne s’applique pas en réalité, comment s’appuyer uniquement sur une instance politique qui ne contrôle pas une très large partie de son territoire ?
Les récents attentats qui ont ensanglanté le sud d'Israël ont entraîné de la part du Hamas une exaltation de l'action violente pour détruire l'Etat d'Israël, objectif réel et publiquement proposé aux Palestiniens. Ces mêmes attentats ont été pour l'Autorité Palestinienne l'occasion d'un silence véritablement assourdissant: pas une parole de rejet, ce qui laisse mal augurer du comportement futur d'une organisation "modérée".
Pour la première fois de son histoire, l’ONU va-t-elle admettre un pays dont une très large composante de la représentation politique veut détruire un Etat membre voisin?
2/ Les Palestiniens refusent depuis deux ans de négocier avec Israël, qui a promis d’être le premier pays à reconnaître l’Etat palestinien si ses dirigeants reconnaissent le caractère juif de l’Etat d’Israël, conformément à la résolution de l’ONU du 29 novembre 1947.
Toute démarche unilatérale va à l’encontre des résolutions du Conseil de sécurité, des accords d’Oslo et de la Feuille de route adoptée par le Quartet qui prévoient des négociations entre Israéliens et Palestiniens, afin de parvenir à deux Etats pour deux peuples. Une confusion est entretenue par les Palestiniens qui parlent de retour aux frontières de 1967. Ces frontières n’en sont pas et n’ont pas de valeur juridique. Le document de base, la résolution 242 du Conseil de sécurité du 22 novembre 1967 dans sa version anglaise initiale stipule le retrait des forces israéliennes « de » territoires occupés, ainsi que la fin de toute revendication ou de tout état de belligérance, avec la reconnaissance de chaque Etat de vivre en paix à l’intérieur de frontières sures et reconnues. Cette résolution a été confirmée par la résolution 338 du 22 octobre 1973.
3/ Si l’assemblée générale adopte la résolution proposée par les Palestiniens, elle ne sera suivie d’aucun effet. Au contraire, elle accroîtra la frustration du peuple palestinien et entraînera des troubles dans la région, risquant de provoquer une troisième intifada et une recrudescence du terrorisme.
La déclaration unilatérale d’indépendance mettra à mal la coopération économique, juridique et sécuritaire entre Israël et l’Autorité palestinienne, alors que celle-ci a permis d’élever fortement le niveau de vie dans les territoires contrôlés par l’Autorité palestinienne.
Les pays membres de l’ONU ne doivent pas se fourvoyer en votant pour une déclaration unilatérale. S’ils veulent servir la paix, ils doivent encourager Israéliens et Palestiniens à reprendre les négociations directes.
Photo : D.R.
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