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Publié le 14 Janvier 2009

Raphaël Haddad, Président de l’UEJF : « Les acteurs citoyens doivent se mobiliser contre l’antisémitisme. »

Des associations de quartier s'unissent contre l'antisémitisme. Elles se sont réunies, lundi 12 janvier à la demande de Fadela Amara, Secrétaire d’Etat chargée de la politique de la ville.


L’Union des Etudiants juifs de France avait annoncé au cours de la réunion avoir recensé 55 actes antisémites depuis le début de l'offensive israélienne. Fadela Amara donc a réuni une vingtaine d’associations des quartiers pour essayer d’"endiguer la déferlante d’antisémitisme". Parmi ces associations, au nombre de 18 : l’UEJF, SOS Racisme, Ni Putes Ni Soumises, Changeons de regard de Drancy, Zy’Va de Nanterre, Au-delà des Mots de Clichy-sous-Bois, ou encore Kolors de Paris 19ème ou le Conseil des jeunes à Aubervilliers. Pressées par Fadela Amara de faire des propositions, les associations se sont mises d’accord pour rédiger un texte appelant au "vivre ensemble" qui sera diffusé sur le net. L’idée d’un colloque pour "déconstruire les préjugés" a aussi été évoqué ainsi que diverses initiatives comme la réunion de "thés" ou de "shorbas" pour réunir les différentes communautés.
Question : Pourquoi avez-vous sollicité cette réunion avec la ministre ?
Réponse : C’est une proposition que j’ai faite à son Cabinet dans les jours qui ont précédé cette réunion, parce qu’il m’avait semblé que pour véritablement endiguer la déferlante antisémite qui s’abat sur la France actuellement, il fallait être capable de s’appuyer sur des acteurs citoyens plutôt que de renvoyer la balle à des acteurs religieux.
Qu’a dit la ministre ?
Réponse : Elle a d’abord rappelé que l’antisémitisme est l’affaire de tous les acteurs citoyens. Elle nous a enjoint à mener des initiatives ensemble et enfin elle a dit qu’elle a été touchée par le désir des uns et des autres de s’opposer à l’antisémitisme.
Question : Vous êtes préoccupé ?
Réponse : Oui, je suis très préoccupé. Je me demande si la cadence des actes antisémites depuis le 27 décembre (3 – 4 actes par jours) n’est pas supérieure aux années 2000. C'est-à-dire lorsque l’on avait vraiment vu une brutale remontée de l’antisémite sur fond de remontée de l’Intifada. Et puis je sens parmi les étudiants Juifs, un vrai climat de craintes. Il m’arrive de recevoir des textos ou des sms d’étudiants Juifs qui me disent qu’ils évitent de passer près d’une manifestation propalestinienne. La dernière chose qui me préoccupe c’est quand même la rhétorique enflammée que l’on entend lors de ces manifestations, et quelque part, l’absence de réactions des politiques qui y participent. Ils ne réagissent pas à ces discours fallacieux. Je m’interroge aussi, il faut dire quel est le piège dans lequel les juifs de France ne doivent pas tomber, celui qui consiste à nous soumettre de choisir entre le soutien à Israël et la lutte contre l’antisémitisme. Lorsque j’entends des gens s’interroger, se demandant si les manifestations organisées par le CRIF (à Paris, Lyon, Marseille, Strasbourg…) ne jettent pas de l’huile sur le feu, cela m’interpelle, alors que dans les manifestations propalestiniennes on crie « Morts aux Juifs ! », on brûle des drapeaux d’Israël. C’est vraiment une lecture à géométrie variable.
Propos recueillis par Marc Knobel
Photo : D.R.
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