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Publié le 23 Janvier 2008

Tobie Nathan* : «Les enfants soldats, à mes yeux, sont des actions de guerre en eux-mêmes»

Question : Vous êtes Conseiller de Coopération et d'Action Culturelle près l'Ambassade de France en Israël depuis le 1er septembre 2004. Vous devriez participer au premier rendez-vous des Entretiens de Bordeaux organisé par le CRIF Sud-Ouest Aquitaine et le Centre Yavné, sur « Les enfants de la guerre. Réparer l’irréparable ? ». Dans de très belle pages de la revue de psychanalyse, Filigrane, à l’automne 2007, (« Une clinique de l’étranger », entretien avec Cécile Marotte), vous racontez des moments de votre enfance. Vous êtes né en Égypte d'une famille juive égyptienne. Je retiens ce fort beau passage : « Et donc lorsque les vieux vieillissent... comment on les enterre, où sont les cimetières, où sont les endroits où l'on pourra retrouver la succession des morts, suivre l’évolution des choses et des gens depuis les temps. En vérité, dans le pays d'exil, tout cela est tellement impossible que cela devient une tragédie silencieuse. Ce que l’on constate, c’est une adaptation de surface durant les premières années. Mais bientôt, ça bascule et la vie devient problématique. Et puis un jour, il est nécessaire de rattraper… C’est un peu comme cela qu’a été mon exil. Je l'ai vécu en France, je l'ai vécu de manière très intense. Au début, entre neuf ans et 18 ans, j'étais un môme parfaitement adapté... J'apprenais très bien à l'école, tout allait très bien d’ailleurs… et c'est à 18 ans quand arrive l’âge où l’on devient soi-même... » Vous expliquez par la suite que vous cherchiez un chemin pour faire quelque chose de votre vie, « mais sans perdre le fond.» En 1969, vous rencontrez le psychanalyste et l’anthropologue franco-américain d'origine juive Georges Devereux Expliquez-nous…


Tobie Nathan : Durant mes années de formation, j'ai connu des instituteurs, des éducateurs, des professeurs… toutes sortes de guides. Il m’est arrivé de ressentir de l'admiration ou de la colère à leur endroit – de l'indifférence aussi ! Ils m’ont inspiré peur ou fierté ; ils m'ont quelquefois gratifié, souvent tancé, parfois humilié – et souvent ignoré – et c'était bien ainsi… je veux dire que je trouvais cela normal ! Mais, il est une rencontre que l’on ne fait qu’une fois, je crois, celle d’un maître – et c’est une douleur ! J’ai rencontré Georges Devereux pour la première fois en 1969, peu de temps après les événements de mai 1968. C’était à la fois l’intelligence et la culture. Au début, je ne savais pas grand chose de lui, mais il est progressivement apparu ainsi qu’il était, un concentré : la richesse intellectuelle de l’Autriche-Hongrie, le pragmatisme américain, et l’audace intellectuelle qui était l’apanage de l’Université française. J’ai décidé de préparer ma thèse de doctorat sous sa direction. Il m’a fasciné de son intelligence – cette intelligence que je préfère, agile, aigue, celle qui, par dessus tout, déteste le banal et l'ennui, qui enjambe les explications laborieuses, sans jamais se faire sibylline pourtant. Ce n’était pas un homme simple ; il était bourré de contradictions. Il vivait très modestement, dans un appartement de banlieue, aux murs tapissés de livres, du plancher au plafond. Lorsqu'il parlait en privé, il décrivait les ethnologues comme des plaisantins — sauf Marcel Mauss — les psychologues comme des demi-fous — sauf Freud, et encore… seulement jusqu'en 1915. Il vantait les bienfaits du progrès et prétendait pourtant qu'en sciences humaines, il n'y en avait eu aucun depuis cinquante ans. Il me conviait dans son intimité mais je ne savais pas grand chose de lui, tant il restait secret sur lui-même. Tel était Georges Devereux, mon maître.
Il enseignait l’ethnopsychiatrie, une discipline inconnue en France, à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales. À la fois anthropologue (parti sur le terrain dans ce que l’on appelait autrefois « l’Indochine », puis chez les Indiens de Californie) et psychanalyste (bien qu’il n’ait pratiqué qu’aux Etats-Unis), il avait revisité l’une et l’autre discipline. Jeune psychologue, j’ai vu dans son enseignement la possibilité de rendre compte d’une catégorie de patients qui commençait à grossir dans les consultations publiques : celle des immigrés originaires d’Afrique du Nord, d’Afrique sub-saharienne et d’Asie du Sud-Est. Ces patients présentaient certes des pathologies de type psychiatrique, mais souffraient manifestement aussi de leur éloignement, de leur sentiment de perte, en un mot : de l’exil. C’est très certainement dans cette interrogation sur l’exil que je retrouvais des questionnements qui rejoignaient ceux de mon histoire personnelle.
J'ai travaillé dix ans avec lui, d'abord sous sa direction et puis, de plus en plus auprès de lui, comme l’apprenti auprès du maître ferronnier. Nous avons fondé ensemble la première revue française d'ethnopsychiatrie (Ethnopsychiatrica), nous envisagions souvent ensemble les prolongements concrets que son enseignement aurait dû comporter. Il se plaignait sans cesse de n'avoir aucun laboratoire, aucun crédit de recherche pour ses étudiants, aucune audience auprès des instances administratives. Au fond, durant ma carrière universitaire, j’ai tout fait pour mener à bien ces projets que nous avons amorcés dans ces longues discussions avec lui qui ont émaillé mes années de formation. Un jour, j’ai enseigné l’ethnopsychiatrie à mon tour, et puis j’ai essayé d’en faire davantage, de mettre en œuvre ce que l’on avait rêvé ensemble. J’ai créé une consultation d’ethnopsychiatrie — d’abord à l’Hôpital Avicenne, à Bobigny, dans le service de psychiatrie alors dirigé par le Professeur Serge Lebovici, puis à l’Université Paris 8. J’ai créé un centre de recherche et de consultation dans cette même université, que j’ai tout naturellement appelé « Centre Georges Devereux ». J’ai dirigé durant vingt ans une équipe universitaire de recherche en ethnopsychiatrie.
Vous avez donc créé la première consultation d'ethnopsychiatrie en France, en 1979, au service de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent de l'hôpital Avicenne (Bobigny). En 1993, vous fondez le Centre Georges Devereux, Centre universitaire d'aide psychologique aux familles migrantes, au sein de l'UFR Psychologie, Pratiques cliniques et sociales de l'Université de Paris 8 – centre que vous avez dirigé de 1993 à 1999. Ce centre a géré de 500 à 600 consultations par an depuis 1993. Vous avez surtout cherché à comprendre l’attachement des migrants à leurs traditions pour mieux les aider à soigner leurs troubles. De quoi s’agissait-il ?
TN : Cela nécessite un petit développement. Parmi tout ce que m’a enseigné mon maître, il était deux grands principes que j’ai tôt essayé d’appliquer : l’un était la pluridisciplinarité, le second l’importance intellectuelle des théories « traditionnelles ».
La pluridisciplinarité : Comme je vous le disais plus haut, Georges Devereux était à la fois anthropologue et psychanalyste. Il m’a appris que comprendre un patient, c’était tout autant rendre compte de manière psychologique, individuelle, de tel acte, telle pensée ou tel symptôme que restituer leur cohérence culturelle. Ainsi, un psychologue devait-il nécessairement posséder de solides connaissances anthropologiques, ne pas craindre d’entrer dans la langue, les coutumes, les pensées — bref : les appartenances — de celui ou de celle dont il avait la charge. C’était une évidence avec les patients migrants avec lesquels j’ai beaucoup travaillé, et qui, parfois parlaient bien mal le français, mais ça l’est tout autant pour n’importe quel patient. C’est ce qui m’a conduit à imaginer un dispositif clinique complexe, associant au clinicien, psychologue, psychothérapeute ou psychiatre, des spécialistes de la langue, de la culture et de l’histoire de la société d’où proviennent les patients. Il faut dire que si un tel dispositif est plus onéreux et plus difficile à gérer, les résultats cliniques que l’on obtient alors nous récompensent largement des investissements consentis.
Les théories traditionnelles : Toute société, même la plus réduite, développe en son sein des théories du mal, du malheur, de la maladie et « invente » ses propres techniques de réhabilitation. Devereux avait travaillé au sein d’une toute petite société, les Indiens Mohave du Colorado, qui ne comptait pas à l’époque plus d’un millier d’âmes. Il a pourtant pu écrire un énorme traité [1] relatant leur « psychiatrie », c’est-à-dire leur façon de comprendre le mal et la maladie et leurs façons d’y remédier. Ces « théories traditionnelles » qui apparaissent au premier abord comme des pensées « imaginaires », « archaïques », « magiques » — en tout cas non-scientifiques —, ont révélé, après analyse, leur dynamisme véritable. Ainsi la connaissance de ces théories permet-elle au psychologue de revisiter sa propre discipline, de faciliter sa relation avec des patients provenant de mondes où ces théories sont la pensée majoritaire, de modifier sa relation avec son patient et son entourage qui deviennent alors des partenaires de recherche plus que des « demandeurs d’aide ».
Revenons au colloque du CRIF de Bordeaux qui aura lieu le 31 janvier 2008, de 9h à 18h à l’Athénée municipal, Place Saint-Christoly, rue Poquelin-Molière : « Les enfants dans la guerre. » Il y a la problématique des enfants soldats, victimes ou tueurs dans les conflits en Sierra Leone, en Colombie ou au Sri Lanka (1) Qu’est ce cela vous inspire ?
TN : J’ai eu l’occasion de connaître le problème des enfants soldats en Afrique ; j’ai pu rencontrer de tels enfants au Rwanda, au Burundi et au Congo — quoique après leur retour à la vie civile. Je dois dire que les explications de ce phénomène ne m’ont jamais convaincu. L’on prétend généralement qu’il s’agit pour une armée, souvent rudimentaire, et la plupart du temps clandestine, de disposer de combattants totalement soumis et sans aucune initiative personnelle. S’il est vrai que les enfants soldats, souvent des orphelins dont les parents ont été assassinés, capturés jeunes (entre 8 et 12 ans), quelquefois torturés, subissent une sorte de « lavage de cerveau », l’on ne peut dire qu’ils constituent par la suite de « bons soldats ». Physiquement peu aguerris, difficilement contrôlables, ils sont très souvent les premières victimes des accrochages armés.
Les enfants soldats, à mes yeux, sont des actions de guerre en eux-mêmes. Enlevés à l’ennemi et « retournés » contre les leurs, ils sont comme la preuve vivante de la soumission de l’autre. En cela, les enfants soldats ressemblent aux janissaires qui, on s’en souvient, étaient au 14ème et 15ème siècle, enlevés par les armées turques à leurs ennemis chrétiens et constitués en corps d’armée contre eux. En tant « qu’action de guerre », ce phénomène ressemble également aux viols systématiques, également pratiqués par ce type d’armées, laissant dans le corps même des femmes souillées, la trace du vainqueur.
Mais si le phénomène est semblable, il ne lui est pas identique. Les enfants soldats africains, à la différence des janissaires turcs, sont jetés au combat encore enfants. J’étais à Bujumbura au moment de l’attaque de la capitale par les rebelles. On a vu déferler sur la ville des hordes de gamins, quelquefois âgés de 10 à 12 ans, parvenant à peine à tenir leur mitraillette. Inutile de vous préciser que ce fut une véritable hécatombe. Je crois qu’en Afrique, ce phénomène doit être lié à un autre, de plus en plus fréquent, surtout en Afrique centrale : celui des « enfants sorciers ». Ce sont des cultures où l’enfant ne jouit pas de ce statut d’innocent angélique que nous connaissons en Occident. Les catastrophes économiques, les violences politiques, les épidémies qui ont ravagé des villages entiers ont multiplié ces personnages d’enfants accusés de sorcellerie, chassés de leur famille et errant dans les villes en bandes plus ou moins organisées.
Il me semble donc que c’est la combinaison de ces deux phénomènes (l’acte de guerre cristallisé dans le corps même de la personne) et la multiplication des « enfants sorciers » qui a produit ces personnages inconnus jusqu’alors que sont les « enfants soldats » africains.
Alors, comment sortir de l’impasse d’un monde livré à la violence de la guerre ?
TN : Pardonnez-moi si je vous contredis, mais je n’ai pas l’impression que le monde dans lequel nous vivons soit davantage livré à la violence et à la guerre que celui où ont vécu nos parents ou celui de nos grands-parents — au contraire ! J’ai plutôt la sensation que les conflits sont plus circonscrits et que l’on dispose d’instances de médiation bien plus efficaces que par le passé. En revanche, il existe une incompréhension entre le Nord et le Sud, bien plus perceptible aujourd’hui du fait que les conflits armés entre les grandes puissances du Nord ont totalement disparu et que le regard s’est focalisé sur le Sud. Cette incompréhension est très souvent liée au fait que le Nord a du mal à comprendre les revendications identitaires des populations du Sud. Si l’on veut avancer dans le processus de pacification, l’on se doit de considérer avec sérieux ce à quoi ces populations attachent le plus de prix, à savoir leurs différences, ce qui les distingue de leurs voisins et qui peut nous sembler peu de chose : la nature de leurs divinités, leurs façons de dire et de faire avec le sacré. L’on a pu penser que l’on pouvait instaurer la paix entre les hommes en écartant leurs dieux ; la situation actuelle incite à penser qu’il faut plutôt trouver un moyen de faire cohabiter les dieux pour pacifier les relations entre les hommes.
Propos recueillis par Marc Knobel
Notes :
1. Georges Devereux, Mohave Ethnopsychiatry, 1961, trad. fr. : Georges Devereux, Ethnopsychiatrie des Indiens Mohaves. Paris, Synthelabo, les empêcheurs de penser en rond, 1996.
2. Selon Ishmael Beah, enrôlé à 13 ans, aujourd’hui ambassadeur de l’Unicef, il y aurait aujourd’hui 250 000 à 300 000 enfants soldats dans le monde. « Cette réalité touche l’Afrique mais aussi l’Asie et l’Amérique latine, ce qui est moins connu. Il faut dire que les enfants sont nombreux, « gratuits » et très manipulables, leur enrôlement est très avantageux », Libération, 23 janvier 2008, p.9.
Repères biographiques de Tobie Nathan
Tobie Nathan est né en 1948 en Égypte, au Caire. Arrivé à l’âge de neuf ans, il a fait toutes ses études en France. Doctorat en psychologie (1976), Doctorat ès Lettres et Sciences Humaines (1983). Il est Professeur de psychologie clinique et pathologique à l'Université de Paris VIII. Tobie Nathan s'est intéressé à la psychanalyse, puis aux psychothérapies et à l'ethnopsychiatrie. L'on peut dire qu'il est l'un des théoriciens les plus originaux de la psychothérapie. Toujours concerné par les liens entre psychopathologie, pratiques cliniques et environnement social, il a également une pratique d'expertise – il est expert près la Cour d'appel de Paris. Tobie Nathan a créé la première consultation d'ethnopsychiatrie en France, en 1979, au service de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent de l'Hôpital Avicenne (Bobigny), alors dirigé par le Professeur Serge Lebovici — consultation dont les principes ont été repris par toutes les autres consultations en France et à l'étranger (Québec, Italie, Belgique, Suisse, Brésil, Israël, Tahiti, Réunion). Il a fondé en 1993 le Centre Georges-Devereux, centre universitaire d'aide psychologique aux familles migrantes, au sein de l'UFR "Psychologie, pratiques cliniques et sociales" de l'Université de Paris VIII – centre qu'il a dirigé de 1993 à 1999. Ce centre est en France le premier lieu universitaire de clinique psychologique au sein d'une UFR ou d'un département de psychologie. Il regroupe, sur le campus de l'université à Saint-Denis, dans un même espace une clinique spécifique, des recherches universitaires en psychopathologie et en psychothérapie et la formation des étudiants de troisième cycle. Avec Georges Devereux, il a fondé, en 1978 la première revue francophone d'ethnopsychiatrie – Ethnopsychiatrica qui a paru de 1978 à 1981. Puis il a fondé en 1983 La Nouvelle Revue d'ethnopsychiatrie qui a livré 36 numéros de 1983 à 1998 – aux éditions de la Pensée sauvage, à Grenoble. Depuis février 2000, il dirige une nouvelle revue, Ethnopsy / Les mondes contemporains de la guérison, aux Empêcheurs de penser en rond, Le Seuil, Paris. De février 2003 à août 2004, il a dirigé la Délégation de l'Agence universitaire de la francophonie pour l'Afrique des Grands Lacs, à Bujumbura (Burundi). Depuis septembre 2004, il est Conseiller de coopération et d'action culturelle près l'Ambassade de France en Israël à Tel-Aviv. Il est aussi romancier et a publié cinq romans et, en collaboration, une pièce de théâtre.
Bibliographie sommaire de Tobie Nathan
Ouvrages scientifiques
À qui j’appartiens. Ecrits sur la psychothérapie, sur la guerre et sur la paix. Paris, Le Seuil, les Empêcheurs de penser en rond, 2007.
Sous la direction de Tobie Nathan, La guerre des Psy. Manifeste pour une psychothérapie démocratique. Paris, Le Seuil, Les empêcheurs de penser en rond, 2006.
Du commerce avec les diables. Paris, Le Seuil - Les empêcheurs de penser en rond, 2004.
Nous ne sommes pas seuls au monde, Paris, Les empêcheurs de penser en rond, Le Seuil, 2001.
Psychanalyse païenne. Essais ethnopsychanalytiques. 3ème édition. Odile Jacob poche.
« Éléments de psychothérapie », in En collaboration avec Alain BLANCHET, Serban IONESCU, Nathalie ZAJDE : Psychothérapies. Paris, Editions Odile Jacob, 1998.
« Manifeste pour une psychopathologie scientifique », In Tobie Nathan et Isabelle Stengers, Médecins et sorciers, Paris, Odile Jacob, 1998.
L'influence qui guérit, Paris, Editions Odile Jacob, 1994.
Fier de n'avoir ni pays ni amis, quelle sottise c'était. Principes d'ethnopsychanalyse. Grenoble, La Pensée sauvage, 1993.
Le sperme du Diable. Eléments d'ethnopsychothérapie. Paris, P.U.F., 215 p., 1988.
La folie des autres. Traité d'ethnopsychiatrie clinique. Paris, Dunod, collection "Psychismes" dirigée par Didier Anzieu, 240 p., 1986.
Psychanalyse et copulation des insectes. Editions de la pensée sauvage, Grenoble, 96 p., 1983.
Textes littéraires :
Mon patient Sigmund Freud, roman, Paris, Perrin, 2006.
Serial Eater, roman, Paris, Rivages, 2004.
613, roman, Paris, Odile Jacob, 1999, et Rivages-Noirs, Paris, 2004.
avec Isabelle Stengers et Lucien Hounkpatin, La damnation de Freud, pièce en quatre actes, Paris, Les empêcheurs de penser en rond, Le Seuil, 1997.
Dieu-Dope, roman, Paris, Rivages, 1995.
Saraka Bô, roman, Paris, Rivages, 1993,
*Tobie Nathan est ethnopsychiatre, Conseiller de Coopération et d'Action Culturelle près l'Ambassade de France en Israël



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