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Publié le 4 Mars 2015

Alain Bauer, invité de la Commission d'Etudes Politiques du CRIF

Le rapport sur la cybercriminalité, commandé au magistrat Marc Lambert par plusieurs Ministres de l'Intérieur, préconise la mise en place d'une Délégation interministérielle.

Par Raoul Ghozlan, Président de la Commission
La Commission d'Etudes Politiques du CRIF a reçu Alain Bauer, Professeur de Criminalité au CNAM, à New York et à Pékin,  pour traiter de la cybercriminalité, du cyberespionnage et du cyber terrorisme.
Il a mis l'accent tout d’abord sur l’absence de définition du terrorisme. Il a insisté sur le fait qu'il existe peu de journalistes compétents en matière de terrorisme, qu’il n'existe pas d'études critiques des informations sur le Net, qu’il existe également une grande confusion quant au diagnostic des problématiques « Cyber ». Un phénomène complexe, car il faut distinguer le cybercrime, le cyberterrorisme et le cyberespionnage.
Alain Bauer a ensuite expliqué que a loi est imparfaite pour les mineurs terroristes. Les cyberpirates pratiquent l'extorsion sur des particuliers et des entreprises, avec kidnapping des données et mémoires sur des infos sensibles. Malgré la pléthore des services dédiés au cybercrime, le taux d'élucidation des affaires reste faible. Après chaque acte terroriste, une commission d'enquête est créée. A ce jour, il y a une très bonne collecte des renseignements. Le défaut se situe l'analyse de ces renseignements.
A propos de l'affaire Merah et du musée de Bruxelles, il n'y a pas de ''loup solitaire'' a insisté le criminologue. Tous les terroristes supposés seuls ont en réalité subi un entrainement dans des camps terroristes.
Alain Bauer a ensuite évoqué le sujet de la liberté du Net : la loi Hadopi a été contournée, il faut traiter le cyberterrorisme comme la pédopornographie, a-t-il insisté. Facebook est le plus grand fournisseur d'informations pour la police, mais hélas ''trop d'informations tue l'information''. Les USA sont passés du renseignement humain au renseignement technique. L'image du terroriste islamiste a changé, il ne porte plus forcément de barbe ou de djellabah…
On peut donc se poser la question de savoir si les effectifs affectés à la lutte contre le terrorisme sont suffisants et s'il ne faut pas changer la loi, comme l’a suggéré Marc Trévidic, Juge au Pôle Antiterroriste, en expliquant le principe de précaution pour agir en amont et prendre en considération « l'intention ».
On attend la sortie du rapport sur la cybercriminalité, commandé au magistrat Marc Lambert par plusieurs Ministres de l'Intérieur et qui préconise la mise en place d'une Délégation interministérielle sur la cybercriminalité, rattachée au Premier ministre, et le sommaire du Rapport de la Commission des Lois du 4 juin 2014 (Guillaume Larrivé).
Internet est devenu le premier vecteur de la propagande djihadiste et le principal moyen de recrutement des terroristes. La réponse juridique et opérationnelle à la menace du terrorisme est encore très insuffisante, a-t-il insisté. Il existe des outils de lutte contre l'apologie du terrorisme sur Internet, récemment renforcés par la loi du 21 décembre 2012, et les mesures envisagées au plan européen sont très velléitaires. « Il y a urgence à se doter d'outils juridiques supplémentaires adaptés aux nouvelles menaces du cyberdjihadisme : le renforcement des obligations de surveillance des fournisseurs d'accès à internet et des hébergeurs de sites, la faculté de blocage des sites Internet faisant l'apologie du terrorisme un nouveau délit de consultation habituelle de certains sites faisant l'apologie du terrorisme… enfin, l'élargissement des moyens des ''cyber patrouilleurs'' », a conclu e criminologue.
 

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