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Publié le 10 Mai 2019

Ca s'est passé aujourd'hui - 10 mai

Il y a peut-être 1, 5, 10 ans ou encore un siècle tout juste, se produisait un événement marquant. Dans cette nouvelle rubrique intitulée « Ça s’est passé aujourd’hui », à l'image d'un éphéméride, le Crif revient sur quelques événements majeurs de l’Histoire date par date.

10 mai 1994 : Mandela devient président de l'Afrique du Sud

Élu le 27 avril 1994, Nelson Mandela (76 ans) est intronisé président de la République d'Afrique du Sud le 10 mai 1994. La plupart des dirigeants de la planète se sont déplacés pour ce moment de grâce qui scelle la réconciliation des Sud-Africains après un siècle de ségrégation raciale.

Nelson Mandela est né le 18 juillet 1918 dans le clan Madiba dans le village de Mvezo, dans la province du Cap-Oriental. 

Une licence de droit en poche, Mandela se rend à Johannesbourg. Il y rencontre Walter Sisulu, qui fait partie de l'African National Congress (ANC), un parti à vocation multiraciale qui plaide pour l'égalité des droits. Là-bas, il se lie d'amitié avec Oliver Tambo et fonde avec lui, en 1944, la Ligue de la Jeunesse de l'ANC (Young League).

L'arrivée au pouvoir du Parti national, en 1948, fait l'effet d'une bombe sur les jeunes militants. En 1952, il est arrêté une première fois et condamné à neuf mois de prison pour non-respect des lois de l'apartheid.

Le procès de trahison

Mandela est arrêté le 5 décembre 1956 lors d'une opération policière menée dans tout le pays, qui a abouti au procès pour trahison de 1956. Les hommes et les femmes de toutes les races se sont retrouvés au banc des accusés dans le procès marathon qui n’a pris fin que lorsque les 28 derniers accusés, dont Mandela, ont été acquittés le 29 mars 1961.

Mais le 21 mars 1960, la police tue 69 personnes non armées lors d'une manifestation à Sharpeville contre la loi sur le laissez-passer. Cela conduit au premier état d’urgence du pays et à l’interdiction de l’ANC et du Congrès panafricain (PAC) le 8 avril. Mandela et ses collègues du procès pour trahison figuraient parmi des milliers de personnes arrêtées pendant l'état d'urgence.

Après que ses collègues et lui-même eurent été acquittés lors du procès pour trahison, en juin 1961, Mandela fut invité à diriger la lutte armée et à participer à la création de l'Umkhonto weSizwe (lance de la nation). Il organise une première salve de sabotages de bâtiments officiels dans la nuit du 16 décembre 1961, sans faire de victime. Il est arrêté en août 1962 et condamné à cinq ans de prison pour incitation à la grève et déplacement illégal. Deux ans plus tard, la police découvre son rôle dans les sabotages de 1961. Il est rejugé et condamné à vie pour trahison. 

Entretemps, le prisonnier s'est forgé en prison un caractère peu commun, alliant détermination, refus de tout compromis et modération à l'égard de ses ennemis.

Son parcours politique

Il reçoit le Prix Nobel de la paix en novembre 1993 à Oslo, de concert avec le président Frederik de Klerk, qui a eu la clairvoyance de le libérer et d'engager des négociations avec l'ANC, ainsi que d'abolir l'apartheid.

Le 10 mai 1994, il est nommé premier président démocratiquement élu de l’Afrique du Sud, il forme un gouvernement multiracial et réalise son rêve d’une Afrique du Sud « arc-en-ciel ».

Mandela, que l'on surnomme affectueusement « Madiba » abandonne la présidence en 1999 après un mandat. Il a continué à travailler avec le Fonds Nelson Mandela pour les enfants qu’il a créé en 1995 et a créé la Fondation Nelson Mandela et la Fondation Mandela Rhodes.

Nelson Mandela n'a jamais faibli dans son attachement à la démocratie, à l'égalité et à l'apprentissage. Malgré une provocation terrible, il n'a jamais répondu au racisme par le racisme. Sa vie est une source d'inspiration pour tous les opprimés et les démunis et à tous ceux qui s'opposent à l'oppression et à la privation.

Nelson Mandela meurt le 5 décembre 2013 chez lui à Johannesbourg, à 95 ans, dans une apothéose nationale.

Source : The Nelson Mandela Foundation

 

10 mai 1933 : « Autodafé rituel des écrits juifs nuisibles »

En 1933, les autorités allemandes nazies s'efforcèrent d'aligner les organisations professionnelles et culturelles sur l'idéologie et la politique nazies sous l’impulsion de Joseph Goebbels, ministre nazi de la Propagande et de l'Instruction publique.

Dans cette démarche, Goebbels disposa d'un allié de poids au sein de l'Association national-socialiste des étudiants allemands. Des étudiants universitaires allemands figuraient dans l'avant-garde du premier mouvement nazi et, à la fin des années 20, beaucoup d'entre eux remplissaient les rangs de différentes formations nazies.

Dans un acte symbolique, le 10 mai 1933, des groupes étudiants composés majoritairement de Nazis entreprennent de brûler les livres qu'ils revendiquent « non allemands ». Les autodafés ont lieu dans 34 villes universitaires. Les étudiants brûlèrent plus de 25 000 livres « non allemands », annonçant une ère de censure et de contrôle de la culture par l'État.

Parmi les auteurs dont les livres furent brûlés par les dirigeants des étudiants cette nuit-là, se trouvaient des socialistes célèbres comme Bertolt Brecht et August Bebel; le créateur du concept de communisme, Karl Marx ; des auteurs majeurs « bourgeois » comme le dramaturge autrichien Arthur Schnitzler et des auteurs aux « influences étrangères corruptrices », dont l'écrivain américain Ernest Hemingway. Des auteurs juifs firent naturellement partie des auteurs dont les livres étaient brûlés. On trouve parmi eux Franz Werfel, Max Brod et Stefan Zweig.

Les foules brûlèrent aussi les œuvres d'Heinrich Heine, ce poète juif allemand très apprécié, qui écrivait dans sa pièce de 1820-1821 Almansor cette célèbre phrase prémonitoire « Dort, wo man Bücher verbrennt, verbrennt man am En de auch Menschen » : « Là où on brûle des livres, on finit aussi par brûler des hommes».

Source : Holocaust Encyclopedia