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Publié le 13 Février 2020

Ça s'est passé aujourd'hui - 13 février 1939 : Naissance de Beate Klarsfeld, chasseuse de nazis

Il y a peut-être 1, 5, 10 ans ou encore un siècle tout juste, se produisait un événement marquant. Dans cette nouvelle rubrique intitulée « Ça s’est passé aujourd’hui », à l'image d'un éphéméride, le Crif revient sur quelques événements majeurs de l’Histoire date par date.

13 février 1939 : Naissance de Beate Klarsfeld, chasseuse de nazis

 

Beate Klarsfeld, est née Beate Auguste Künzel à Berlin-Ouest (Allemagne), le 13 février 1939. Combattante anti nazis aux côtés de son mari Serge Klarsfelfd, son engagement et ses efforts pour dénoncer et punir les anciens nazis sont aujourd’hui connus et reconnus.

Venue en France en 1964, elle rencontre Serge Klarsfeld qu’elle épouse un an plus tard. Ensemble, ils vont traquer inlassablement les anciens nazis, afin qu’ils soient traduits en justice.

Le 7 novembre 1968, lors du Congrès de la CDU (parti politique de l’Union chrétienne-démocrate d'Allemagne), elle gifle le chancelier ouest-allemand Kurt Georg Kiesinger, ancien propagandiste radiophonique nazi : cette action marque le début de ses nombreux combats anti nazis.

Militants pour la mémoire de la Shoah, Serge et Beate Klarsfeld fondent l’association des Fils et Filles de Déportés Juifs de France (FFDJF) en 1970, et dont l’objectif est de restituer l’état civil de chaque enfant victime des nazis. L’année suivante, Beate Klarsfeld obtient du Bundestag que la justice allemande puisse juger les nazis condamnés par contumace en France.

En 1983, l’action de Beate Klarsfeld permet l’extradition de Klaus Barbie, le "boucher de Lyon", reconverti au service du dictateur bolivien Hugo Banzer, en France, où il sera jugé.

Elle a été récompensée par de nombreuses distinctions étrangères (mais aucune en Allemagne). Beate Klarsfeld a reçu en France les titres de Chevalier de la Légion d’Honneur, d'Officier de la Légion d’honneur et de Commandeur dans l’Ordre National du Mérite.

Le célèbre épisode de la gifle au chancelier d'Allemagne fédérale, Kurt Georg Kiesinger

Beate Klarsfeld s’insurge. Elle apprend le passé nazi de Kiesinger dès la fin de l’année 1966, lorsque celui-ci candidate à la chancellerie, en lisant les journaux français qui s'émeuvent de cette candidature.

Kurt Georg Kiesinger parvient néanmoins au sommet de l’état allemand, il occupe le plus haut poste politique en Allemagne après avoir été un haut fonctionnaire du nazisme.

Beate Klarsfeld sollicite alors l'aide de personnalités politiques françaises et celle du milieu juif engagé dans les poursuites contre les criminels nazis. Elle rencontre notamment Simon Wiesenthal. Elle retrouve tous les documents qui prouvent l'implication au très haut niveau de Kurt Kiesinger dans la propagande radiophonique nazie. Son enquête lui permet de mettre en évidence l'existence d'une nébuleuse de réseaux d'entraide d'anciens nazis et même d'anciens SS.

C'est le 7 novembre 1968, au Congrès de la CDU, que Beate Klarsfeld s’approche du chancelier allemand Kurt Georg Kiesinger, et le gifle. Elle est aussitôt arrêtée et condamnée à un an de prison ferme.

Néanmoins, rapidement libérée, elle se rend à Bruxelles pour faire campagne contre Kiesinger auprès des dirigeants de l’OTAN. Sa carrière politique est définitivement ébranlée.

Aujourd’hui, la photo de la gifle se trouve au musée de l’Histoire allemande.

« C'était la gifle des enfants des nazis contre les pères nazis » Beate Klarsfeld, janvier 2005 à TV5Monde

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