Actualités
|
Publié le 16 Juillet 2019

Ça s'est passé aujourd'hui - 16 juillet 1942 : Rafle du Vel d'Hiv

Il y a peut-être 1, 5, 10 ans ou encore un siècle tout juste, se produisait un événement marquant. Dans cette nouvelle rubrique intitulée « Ça s’est passé aujourd’hui », à l'image d'un éphéméride, le Crif revient sur quelques événements majeurs de l’Histoire date par date.

16 juillet 1942 : Rafle du Vel d'Hiv

Les 16 et 17 juillet 1942, au coeur d'un Paris baigné dans la chaleur de l'été, 13 152 juifs sont arrêtés pendant la rafle du Vel d'Hiv. Parmi eux, 4115 enfants.

La rafle du Vel d'Hiv est la plus grande arrestation massive de Juifs réalisée en France pendant la Seconde Guerre mondiale. Plus de 7 000 policiers et gendarmes français sont mobilisés.

Le 25 juin 1942, les Allemands demandent l'arrestation de 22 000 Juifs dont 40 % de Juifs français. Pierre Laval décide de collaborer à la rafle en confiant son exécution à la police française. 13 152 Juifs, en majorité des femmes et des enfants, sont arrêtés les 16-17 juillet 1942. 

Certains des Juifs arrêtés sont directement emmenés par autobus au camp de Drancy. Mais une plus grande partie d'entre eux est envoyée vers le Vélodrome d'Hiver situé dans le 15e arrondissement de Paris, qui sert de prison provisoire. Des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants sont alors parqués pendant quatre jours, sans nourriture et avec un seul point d'eau, dans une chaleur étouffante et une odeur épouvantable. 

Par la suite, les prisonniers du Vel d'Hiv sont conduits dans les camps de Drancy, Beaune-la-Rolande et Pithiviers (les camps d'internement du Loiret), avant d'être déportés vers les camps d'extermination nazis. 

À l'origine, les Allemands n'avaient pas prévu de déporter les enfants de moins de 16 ans. Mais Pierre Laval insiste pour que les enfants ne soient pas séparés de leurs parents « dans une intention d'humanité », comme il l'explique au Conseil des ministres du 12 juillet. Les familles avec enfants sont regroupées dans les camps de Pithiviers et de Beaune-la-Rolande.

Les chefs SS n’autorisent pas la déportation des enfants de moins de 14 ans avant le 14 août 1942. Ainsi, alors que leurs mères sont déportées dès le 3 août 1942, les enfants, parfois très jeunes, restent seuls à Beaune-la-Rolande et Pithiviers, en attente de leur transfert vers une destination inconnue.

Le 14 août, la police française transfère à Drancy un premier convoi d’enfants de moins de 13 ans. Ils sont sales, encombrés de baluchons, hagards. La dureté des camps du Loiret les a terriblement affaiblis. La SS a ordonné que les convois d’enfants soient systématiquement composés d’au moins d’un adulte. C’est ainsi que l’on découvre des listes de convois avec une mère de famille pour plus de 15 enfants.

Après un voyage interminable dans les wagons à bestiaux scellés, les enfants arrivent à Auschwitz-Birkenau et dans les autres camps de concentration et d’extermination.

La rafle accentue la collaboration entre Vichy et l'occupant allemand, une collaboration longtemps occultée dans l'Histoire. Il a fallu attendre le 16 juillet 1995 pour que le président Jacques Chirac reconnaisse officiellement « que ces heures noires souillent à jamais notre histoire, et sont une injure à notre passé et à nos traditions. Oui, la folie criminelle de l'occupant a été secondée par des Français, par l'Etat français ».

Le 16 juillet 1942 s'est déroulée la rafle du Vel d'Hiv, en plein Paris. Au total 13 152 Juifs ont été raflés puis emmenés à Drancy et dans les camps du Loiret, avant d'être déportés à Auschwitz-Birkenau. Ne les oublions jamais.

Le Crif vous propose :

Maintenance

Le site du Crif est actuellement en maintenance