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Publié le 24 Mai 2019

Ça s'est passé aujourd'hui - 17 juillet 1979 : Simone Veil est élue Présidente du Parlement européen

Il y a peut-être 1, 5, 10 ans ou encore un siècle tout juste, se produisait un événement marquant. Dans cette nouvelle rubrique intitulée « Ça s’est passé aujourd’hui », à l'image d'un éphéméride, le Crif revient sur quelques événements majeurs de l’Histoire, date par date.

17 juillet 1979 - Simone Veil élue au Parlement européen

« Comment ne pas être conscients de la nécessité de nous unir pour nous épauler les uns les autres et résister ainsi à tout retour au totalitarisme » Simone Veil, Mes combats

Le 17 juillet 1979, Simone Veil était élue Présidente du Parlement européen. Lors de son discours d'investiture, elle rappelle les points clés de son engagement européen. 

Discours de Simone Veil

Parlement européen - 1979

(Source : INA)

 

Lire L'Europe, l'autre grande cause de la vie de Simone Veil, publié le 30 juin 2017 dans Le Point

Avec le féminisme, l'Europe, et plus généralement la paix, aura été la grande cause de la vie de Simone Veil, elle, la jeune déportée devenue la première présidente du nouveau Parlement européen, en 1979.

"Au sortir de la guerre, nous (NDLR: son mari et elle) avions la conviction qu'il fallait se réconcilier absolument avec les Allemands et que si nous ne le faisions pas, il y aurait une troisième guerre mondiale", confiait Simone Veil en 2008 dans une interview télévisée.

"Compte tenu de ce que je représentais, il voyait dans ma candidature un symbole de la réunification franco-allemande et la meilleure manière de tourner définitivement la page des guerres mondiales", racontera-t-elle dans son autobiographie "Une vie".

En juin 1979, sa liste arrive première, assez loin devant celle du Parti socialiste et plus de dix points au-dessus de la liste gaulliste. Simone Veil est désignée comme la candidate du groupe libéral à la présidence du Parlement et sera élue lors de la première séance, au troisième tour.

A l'issue de son mandat, en janvier 1982, elle renouvelle sa candidature avant d'y renoncer, du fait, notamment, de l'opposition des gaullistes.

"Peut-être aurais-je pu me battre davantage mais les jeux politiciens que je n'avais fuis en France que pour mieux les retrouver à Strasbourg avaient eu raison de mes forces", estimera-t-elle.

"Ce que l'on a fait de mieux"

Elle n'abandonne pas pour autant le combat européen. Pendant treize ans, elle occupera diverses fonctions. Elle préside d'abord la commission juridique du Parlement de Strasbourg et oeuvre à mettre au point des conventions passées avec des pays non-européens.

Elle est ensuite élue présidente du groupe libéral, favorable aux élargissements successifs même si, plus tard, elle confessera des "réticences" à l'égard de l'adhésion de la Grèce, contrairement à son mentor, Valéry Giscard d'Estaing.

Son cri de colère et d'indignation de 1992, à Bruxelles, en faveur d'une intervention militaire de l'Europe des 12 en ex-Yougoslavie frappe les esprits: "Je ne veux pas réentendre ce que j'ai entendu il y a 50 ans: la seule priorité est d'arrêter la guerre. Et que, pendant ce temps là, des gens pouvaient être dans des camps de concentration et être exterminés. Je ne veux pas le réentendre."

Elle préside aussi un groupe de travail pour la préparation du Sommet de la Terre qui se tiendra à Rio, en 2000.

Elle restera député européenne jusqu'en 1993, date à laquelle elle est nommée ministre des Affaires sociales dans le gouvernement de cohabitation d'Édouard Balladur.

Simone Veil gardera de son expérience à Strasbourg des impressions mitigées, regrettant notamment "le manque d'intérêt porté par nos responsables politiques (français) aux questions européennes (....) qui frôlait la caricature à l'approche des élections européennes".

Dénonçant l'"absentéisme systématique de nombre d'élus français", elle soulignait même "le contraste avec les députés britanniques pourtant réputés hostiles à l'Europe mais pratiquant à Strasbourg comme à Bruxelles une assiduité sans faille et défendant ainsi mieux que nous leurs intérêts nationaux".

Déçue, elle l'est sans doute. En 2007, elle écrit que si elle pensait "il y a vingt ans, que nous parviendrions à dépasser rapidement le cadre de la nation", elle en était alors "moins convaincue", soulignant que l'idée qu'elle se forgeait désormais de l'UE "s'apparentait davantage à un agrégat de poupées russes qu'à un édifice monolithique".

Il n'empêche, l'important, pour elle c'est "la continuité européenne. Il faut maintenir les liens". "Quand je regarde ces soixante dernières années, confiait-elle en 2008, c'est ce que l'on a fait de mieux".

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