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Publié le 28 Février 2018

#Crif #Actu - La haine d'Israël s'invite au Parlement européen, par Robert Ejnes

Le Parlement européen se prépare à recevoir Omar Barghouti, le fondateur et théoricien du mouvement BDS, pour une conférence intitulée “La colonisation israélienne en Palestine et l’Union européenne”, sur invitation de l’eurodéputée portugaise Ana Gomes, membre du groupe de l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates (S & D).

Cette invitation offre une tribune à un ennemi de la paix au Moyen-Orient, à un ennemi obsessionnel de l'Etat d'Israël. En effet, la théorie du BDS prône la fin de l’occupation et de la colonisation de tous les territoires arabes, considérant Israël comme une tentative de colonisation européenne au Moyen-Orient depuis la déclaration Balfour de 1917.

Dans la littérature de BDS, l’Etat d’Israël est une création artificielle des puissances occidentales pour maintenir leur hégémonie économique, politique et culturelle dans la région ; la présence juive sur le territoire n’est pas légitime.  Le sionisme n’est pas un mouvement de libération nationale mais une entreprise coloniale. L’Etat d’Israël est un Etat colonial.

Pour BDS, le caractère juif de l’Etat d’Israël est par essence raciste car il induit de facto un régime d’apartheid. BDS décrit systématiquement l’Etat d’Israël comme un état « illégitime », « criminel », « raciste », « voyou », « violent », « assassin et tueur d’enfants », etc.

C’est donc le "projet sioniste" qui est dans la ligne de mire de BDS. L’autodétermination du peuple palestinien passe par la négation de l’autodétermination du peuple juif !

Le BDS joue sur les termes et sur les paradoxes. Il ne lutte pas pour une solution pacifique de deux états, mais pour la fin de l'Etat d'Israël.

BDS appelle à trois mesures coercitives pour mettre fin à l‘impunité de l’Etat d’Israël et le contraindre à respecter les droits humains des Palestiniens et du droit international: l'appel au boycott intégral : économique, culturel, académique, scientifique, sportif, etc., l'appel aux désinvestissements et l'appel aux sanctions.

  • Boycott culturel et académique

BDS demande aux artistes français et internationaux de ne pas se produire en Israël. A titre d’exemple, la lettre ouverte à Vanessa Paradis, à Vincent Moon, etc.

BDS dénonce toutes les initiatives sur le territoire français qui accueilleraient un événement en lien avec l’Etat d’Israël ou un artiste ou un intellectuel israélien dès lors que ce dernier ne se désolidarise pas totalement de l’Etat d’Israël. Ex. BDS dénonce l’organisation d’un Festival de musique Klezmer parrainé par I ’ambassade d'Israël, l’organisation de « Tel-Aviv sur Seine », etc.

BDS encourage le boycott des universités israéliennes.

  • Boycott économique

BDS demande aux consommateurs français de ne pas acheter des produits étiquetés « Israël » et aux magasins de cesser de vendre des produits israéliens. Ex. Journée d’action devant les magasins Carrefour, Lidl etc.

BDS encourage les citoyens à marquer publiquement leur rejet des produits étiquetés « Israël ». EX. action contre la vente de dattes produites dans la Vallée du Jourdain, etc.

BDS incite les citoyens à boycotter les produits des multinationales qui soutiennent l’Etat d’Israël. Ex. HP

  • Appel au désinvestissement

BDS demande aux entreprises françaises de se désengager d’Israël. Ex. Véolia, Orange, Banques & assureurs, etc.

  • Appel aux sanctions

BDS dénonce les collusions entre Israël et le système (médias, gouvernements, justice, etc.). Ex. Communiqué de BDS dénonçant la visite de Bruno Lemaire en Israël, etc.

BDS dénonce la soumission des autorités françaises à Israël;

BDS dénonce la collusion entre Israël et les institutions communautaires juives (ex. CRIF) qu’il qualifie « d’officines sionistes menaçant la paix civile ».

BDS est une organisation politique puissante. Elle dispose d’un fondateur élevé au rang d’icône (Marwan Barghouti dit « Le Mandela Palestinien »), d’actionnaires (les 172 organisations palestiniennes ayant signé la Charte), d’un Conseil d’administration (B.N.C.) et d’un directeur de communication (Omar Barghouti). Elle œuvre pour l'éradication de l'Etat d'Israël, et donc contre la paix dans la région.

BDS défend donc un antisionisme qui n'est autres que "le visage renouvelé de l'antisémitisme" selon les propos du Président Macron le 16 juillet dernier à la cérémonie d'anniversaire de la Rafle du Vel d'Hiv à Paris. C'est cet antisionisme qui est repris pour de mauvaises raisons par certains mouvements d'extrême gauche.

On peut donc s'inquiéter de la tribune offerte à ce leader politique au sein du Parlement européen.

Robert Ejnes, Directeur exécutif du Crif