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Publié le 14 Mai 2020

Crif - Comment l’Iran a failli empoisonner l’eau potable israélienne

Les 24 et 25 avril 2020, des hackers, via des serveurs américains, ont tenté de prendre le contrôle de plusieurs installations d’eau et d’égouts en Israël. L’Iran a vite été désigné comme à l’origine de cette attaque. Que s'est-il passé ?

Il existe quatre grandes familles de hackers. Les militants politiques (appelés les hacktivistes), les terroristes, les criminels et les états nation. Au regard de la sophistication de l’attaque, il est fort probable que ce soit un état nation qui soit à l’origine de ce piratage. 

Par ailleurs, au fil des années, l’Iran a développé une task force très perfectionnée dans le domaine du cyber. De nombreux programmes d’apprentissage de très haut niveau son disponibles, et des outils derniers cris sont à disposition. Enfin, Israël et l’Iran se livrent une cyberguerre depuis une dizaine d’années. Ainsi, lorsque l’attaque du réseau d’eau a eu lieu, l’Iran a vite été désigné comme à l’origine de cette attaque.

Les faits :

Les 24 et 25 avril 2020, des hackers, via des serveurs américains, ont tenté de prendre le contrôle de plusieurs installations d’eau et d’égouts en Israël. Toutes les informations n’ont pas été révélées au grand public, mais il a été dit que les hackers ont notamment cherché à augmenter le niveau de chlore dans l’eau distribuée au grand public.

Vite alertée, l’autorité de l’eau et le directoire informatique d’Israël ont tout fait pour contenir l’attaque. Ainsi, l’ensemble des structures attaquées ont pu repousser les hackers, et le réseau national a par la suite réhaussé son niveau de sécurité.

Pourquoi c’est alarmant

Une intoxication au chlore est dangereuse pour tout le monde. Brûlures au niveau des yeux, de la gorge, des oreilles… et forte toxicité sont les conséquences d’un tel empoisonnement. C’est la première attaque de grande envergure sur une infrastructure civile. De ce fait, Israël a annoncé que les iraniens ont « franchi une ligne rouge », et prépare une riposte.

Rien ne dit que l’Iran va s’arrêter là. Partout dans le monde, les réseaux de gestion et d’approvisionnement de l’eau ont des failles qu’il va falloir vite combler. En effet, ce type d’installation est généralement moins protégée que par exemple des banques ou des sites marchands. Israël joue ainsi le rôle de lanceur d’alerte dans un contexte particulièrement favorable aux cyberattaques.

En effet, nous l’avons vu ces dernières semaines, les hackers se servent de la crise du coronavirus pour siphonner des ordinateurs et récupérer des données personnelles : de faux sites d’information sur le coronavirus ou de fausses applications par exemple vont piéger des internautes peu scrupuleux et pirater ces derniers.

C’est pourquoi, plus que jamais, il faut être vigilant sur l’utilisation que l’on fait d’internet, les sources auprès desquelles nous nous informons. Il en va de la sécurité de tous.

 
Sophie Taïeb