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Publié le 29 Novembre 2016

#Crif - Comprendre l'étiquetage des produits israéliens

L’étiquetage des produits est-il une discrimination ?

L'étiquetage sera sans aucun doute, instrumentalisé par les promoteurs du mouvement BDS

Il y entre 100 et 200 conflits territoriaux dans le monde, rappellent les israéliens, mais l'Union européenne (UE) a donné le feu vert à la seule mise en œuvre de l'étiquetage des produits originaires des implantations israéliennes dans les Territoires, à savoir Jérusalem-Est, la Cisjordanie et le plateau du Golan. Cette mesure viserait à informer et protéger les consommateurs européens de l'origine des produits qu'ils consomment, conformément à la législation commerciale de l'UE, selon la Commission.
 
1. L'étiquetage des produits des territoires est une mesure discriminatoire. En effet, nulle mesure de ce genre n'a été prise à ce jour à l'encontre de produits en provenance d'autres régions du monde où il existe des contentieux territoriaux. Abraham Bell, professeur de droit à l’université de Bar-Ilan, cité par Le Monde du 11 novembre 2015, résume la situation, l’étiquetage prôné par la Commission est « malhonnête et illégal ». Il souligne notamment que « cette information obligatoire n’est pas imposée à d’autres territoires considérés par l’UE comme occupés. Je pense notamment au Sahara occidental, occupé par le Maroc. Du poisson en est exporté vers l’Europe. A plusieurs reprises, la Commission européenne a dit qu’il n’y avait rien d’obligatoire à étiqueter les produits provenant de là. » Prenons un autre exemple : le cas chypriote. La Turquie occupe militairement le nord de l’île, en 1974. Chypre du Nord appelée également République turque de Chypre du Nord (RTCN), proclame son indépendance le 15 novembre 1983. Mais, l'État de Chypre du Nord est considéré par l'ONU et par le Conseil de l'Europe comme la partie nord de la République de Chypre, « occupée par la Turquie ». Les forces armées turques y maintiennent pourtant près de 30 000 hommes et la Turquie y a favorisé l'implantation de quelque 120.000 colons anatoliens depuis 1974. Economiquement, la République turque de Chypre du Nord continue d’exporter des citrons, des pommes de terre et du textile, etc… vers… l’Union européenne.  Quid d’un éventuel étiquetage par l’Union européenne ?
 
2. L'étiquetage sera sans aucun doute, instrumentalisé par les promoteurs du mouvement BDS (boycott, désinvestissement, sanctions), qui ne s'arrêteront pas là. Et, suite à des campagnes médiatisées, les consommateurs préféreront s'abstenir d'acheter des produits israéliens, ne faisant pas de distinction entre leur lieu d'origine.
 
3. Par ailleurs, cette décision sur l'étiquetage risque d'avoir des conséquences néfastes sur le processus de paix au Proche Orient, au moment la France veut relancer les négociations entre Israéliens et Palestiniens.
 
4. La crédibilité diplomatique de l’Union européenne est en jeu. Il faut rappeler à cet égard l’engagement de l’Union européenne aux accords d’Oslo, qu’elle a signé : les frontières font l’objet de négociation entre les parties (article 31). 
 
5. Or, par cette mesure (l’étiquetage), l’Union européenne n’encourage pas les palestiniens à revenir à la table des négociations.
 
6. On peut craindre encore que l’étiquetage « récompense le terrorisme ». Cette mesure étant prise au moment où les israéliens vivent en permanence sous la menace terroriste. 
 
7. L'étiquetage des produits des territoires aura des conséquences graves sur l'économie palestinienne vu le nombre important de travailleurs et employés palestiniens liés à la fabrication de ces produits. 
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