#Crif - Jérusalem, l’éternelle ? Entretien avec Avi Zana, mené par Marc Knobel

Vous souvenez-vous de la guerre des 6 jours ?

Durant la guerre des 6 jours, enfant j'habitais encore en Tunisie et j'ai le souvenir de mon père écoutant secrètement Kol Israel Lagola, annonçant la libération de Jérusalem. Je ne suis pas sûr d'avoir totalement saisi a l'époque l'évènement historique majeur que nous vivions. Quatre ans plus tard en Août 1971 j'arrivais au Kotel pour la première fois de ma vie pour ma Bar Mitsva. Je pense que ce jour-là, j'ai compris que Jérusalem faisait dorénavant partie de ma vie, de mon identité et de mon avenir. Apres quelques années de militantisme communautaire a Paris, le bac en poche, j’ai fait mon alya, évidement à Jérusalem.

Jérusalem, comment vivez-vous votre ville ?

Depuis bientôt 40 ans donc, comme citoyen et acteur de notre ville éternelle, je l'ai vu se transformer et s'épanouir malgré les éléments sécuritaires tragiques qu'elle a traversé toutes ces années. Jérusalem, essentiellement symbole historique et religieux à l'époque est devenu depuis la plus grande métropole du pays, une capitale à part entière qui tout en préservant son patrimoine unique a su se tourner vers l'avenir, tant sur le plan économique et technologique que culturelle et touristique. Malgré les difficultés politiques qui empêchent encore la reconnaissance internationale à part entière, en tant que capitale, Jérusalem à sa tête un maire très dynamique, Nir Barkat, c'est donné pour but de poursuivre plus vite encore le développement de la ville. Pour exemple le train express qui va la relier Jérusalem à Tel Aviv en 28 minutes dès l'année prochaine, n'est qu'un symbole de cette ouverture, sans parler des 500 Start-up qui s'y trouvent déjà.

Comment voyez-vous Jérusalem dans le futur ? Qu’espérez-vous ?

Pour moi Jérusalem saura, dans les années à venir, préserver son image très forte de berceau du monothéisme et de cœur vivant du peuple juif mais aussi arrivera aussi et enfin à être reconnu comme la capitale politique et économique de l'état d'Israël. J'ai quitté Paris pour Jérusalem en 1978 car je pensais qu'ici je pourrais vivre pleinement mon judaïsme et mon sionisme sans aucune entrave et je pense que l'histoire m'a donné raison. En tant que conseiller du maire de Jérusalem depuis quelques années, je vois au quotidien comment notre ville retrouve la place qui est la sienne au cœur de l'histoire juive pour l'éternité.