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Publié le 19 Avril 2017

#Crif - Réunion de la commission avec les élus

La Commission Relations avec les Elus présidée par Bernard GAHNASSIA a reçu le 22 mars dernier Jean Christophe POULET, Maire de Bessancourt , Directeur de l’Ecole de la 2ème chance, et soutien d’Emmanuel Macron

Jean Christophe POULET en préambule nous précise avoir toujours fait de la politique et plutôt à gauche et plutôt chez les écolos.

Il est de plus un professionnel dans le milieu éducatif. « Je suis le Directeur de l’Ecole de la 2ème chance en Val d’Oise qui accueille chaque année 500 jeunes sans qualification issus des quartiers en difficulté, 200 jeunes lycéens en décrochage, nous proposons un parcours de remise à niveau, de préparation à la vie professionnelle et un parcours citoyen, en les formant contre le communautarisme par le biais de l’éducation et de la culture. »

« Je suis également  Maire d’un ville de 7000 habitants et Vice Président de la Communauté d’agglomération du Val Parisis (Val d’Oise)  chargé de la politique de la ville. »

Dans ses activités professionnelles et d’Elus, JC.POULET perçoit que « certains acteurs face aux jeunes ne sont pas au niveau du discours de la république.  L’enjeu de la prévention de la radicalisation demande un engagement profond, en direction de nos enfants et de nos jeunes et à travers eux de l’ensemble des citoyens. C’est à ce niveau que les politiques locales pourraient efficacement se coordonner avec les politiques nationales. Prévenir et combattre  le radicalisme, c’est avoir une stratégie entre l’Education Nationale, les mairies avec leurs services jeunesses, les associations, à la sensibilisation à la propagande notamment des réseaux sociaux.

 Nous créons une génération d’enfants et de jeunes, qui utilisent tous les jours les réseaux sociaux, sans que cet outil ne soit enseigné dans ces dangers, dans les manipulations  possibles, sans donner les clefs de compréhension sans décrypter le vrai du faux, sans protéger nos enfants des intrusions sectaires, de la pornographie….Daesh et ses complices, « complotistes », antisémites, étendent leur influence sur la toile avec méthode et efficacité. La stratégie est rodée : Un attentat contre des occidentaux ou contre leurs alliés, aussitôt des post dénonçant des enfants morts en Palestine, en Syrie, avec des images montées, des commentaires orientés, fleurissent sur les réseaux sociaux. Comme pour indiquer à nos enfants que les horreurs sont des réponses, des justifications à d’autres horreurs. On en appelle aussi aux souvenirs de l’esclavage. L’amalgame est à la fois grossier et plutôt fin, le timing parfait, le trouble recherché est souvent trouvé.

Cette stratégie ne déclenche pas toujours de phénomènes de radicalisation mais instille le doute, déconsidère la République, l’Etat, l’Armée, la Police, joue sur la fibre émotionnelle, et au final pour les plus fragiles de nos jeunes, facilite le travail des recruteurs. C’est insidieux et efficace, et nous laissons nos enfants seuls ou presque face à cela.  La guerre contre nos ennemis sur la toile, nous la perdons. La République est absente des réseaux sociaux. La République combattive, celle qui devrait défendre pied à pied nos valeurs, expliquer et promouvoir nos valeurs. Cette guerre, nous la perdons aussi parce que nous n’enseignons pas ou si peu l’esprit critique à nos enfants quand ils sont sur les réseaux sociaux. On connaît le poids des images. Les plus vulnérables, les moins entourés, dans les entourages poreux à cette propagande, seront les premières victimes de cette entreprise de recrutement et de dénigrement de la République.

Quand nos enfants vont pour la première fois au collège à vélo nous leur donnons des consignes, nous vérifions les freins, l’éclairage, nous leur apprenons le code de la route. Quand nos enfants empruntent puis possèdent téléphone ou un ordinateur, que disons-nous d’internet ? Du rapport à l’information ? De la vérification des informations ? Des gens avec qui ils peuvent entrer en contact à leur insu ? Nos jeunes  ne doivent pas être uniquement des experts techniques sur les réseaux sociaux, ils doivent devenir des experts en décryptage des  fausses informations, des manipulations. »

« La culture reste l’arme absolue contre les radicalismes. Elle ouvre et forme l’esprit. Elle donne des outils de compréhension du monde, elle bouleverse, elle bouscule, elle change les représentations. La culture doit prendre une place prépondérante dans toutes les étapes de l’éducation et de la formation. quelque soit les filières, les quartiers, et pas simplement parce que le jeune a la chance d’avoir une enseignante imaginative, ou être dans une école avec projet culturel et ambitieux, ou de vivre dans une ville avec une politique culturelle affirmée. Si nous voulons protéger les enfants de la République, si nous voulons les armer intellectuellement contre ceux qui nient toute culture, nous devons avoir partout et pour tous des expériences  culturelles exigeantes. »

Former les intervenants auprès de la jeunesse : « Pour que cette stratégie soit efficace, nous devons former les responsables associatifs, les animateurs, les enseignants. Nous devons être garants que chacun de ces acteurs sont porteurs d’un discours laïque et républicain, clair et exigeant. Sans relativisme au nom d’un respect de différences qui camoufle discrimination et repli communautariste. Je ne dis pas que rien n’est fait contre l’emprise radicale, mais qu’une stratégie efficace de lutte, de répression  et de prévention du radicalisme, alliant services de l’état et collectivités territoriales, n’existe pas dans notre pays. »

Ne pas avoir peur du débat mais avec un cadre de fonctionnement : « Dans l’école de la deuxième chance en Val d’Oise, tout le monde est bienvenu, si une motivation existe pour faire réussir son projet de formation. Les jeunes femmes voilées sont donc également les bienvenues, mais la formation se passe sans voile, et elles le comprennent. Car l’objectif est de pouvoir s’inventer un avenir professionnel et de formation. La question de la religion est une question qui touche à l’intimité, et dans cette sphère, chacun est libre. Pour autant nous n’avons pas peur à l’e2c, d’aborder les sujets, la laïcité, la République, le rapport homme/femme, la place de la religion, la lutte contre la radicalisation. Nos formateurs sont prêts pour cela, ils savent qu’ils se doivent dans ces moments d’être les garants de la République. A l’e2c, un système simple permet de comprendre le cadre de fonctionnement, il s’agit de la règle des 4L.

L comme Lois de la République, que nous respectons et enseignons. L comme limite, car dans un centre de formation, il y a un règlement. L comme lieu, respecter le lieu de travail, les outils de travail, sont une valeur forte du monde du travail. L comme langage, pour travailler ensemble, élaborer un projet, il faut se parler, échanger. »

Article par Anne BRANDY

                                                                                                                                                                                                                                                       

 

 

 

 

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