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Publié le 9 Février 2017

#Crif - Un colloque international à l’Université de Montpellier : « Du discours de haine en ligne au cyberterrorisme »

Communication de Marc Knobel, historien et directeur des Etudes au Crif : « l’évolution du discours de haine au cours de ces dernières années »

Dans le cadre de la participation de l’Université de Montpellier au projet Européen MANDOLA (Monitoring and Detecting OnLine Hate Speech), la Faculté de Droit et Science politique de l’université de Montpellier a organisé -sous la direction d’Adel Jomni, enseignant-chercheur et de Myriam Quemener, magistrat- une grande conférence internationale intitulée : « Du discours de haine en ligne au cyberterrorisme », avec l'aide de l'Union européenne. 

Ont notamment participé à cette conférence : Philippe Augé, Président de l’Université de Montpellier ; Marie-Elisabeth André, Doyen de la Faculté de Droit et Science politique de Montpellier ; Adel Jomni, Enseignant-chercheur, Université de Montpellier ; Evangelos Markatos, Directeur de laboratoire à FORTH, Grèce, coordinateur du projet européen Mandola ; Alvaro Ortigosa, Professeur, Université de Madrid ; Claudine Moise, Professeur, Laboratoire Lidilem, Université Grenoble Alpes ; Marc Knobel, Historien, directeur des Etudes au CRIF ; Séraphin Alava, Professeur, Université Jean-Jaurès, Toulouse ; Laurent Delhalle, Expert chez SOGECO Consulting ; Cormac Callanan, Expert auprès du Conseil de l’Europe, Président d’Aconite ; Gérard Haas, Avocat à la Cour ; Yves Vandermeer, Président de l’E.C.T.E.G (European Cybercrime Training and Education Group), Europol ; Maryant Fernández-Pérez, Responsable à l’European Digital Rights (EDRi) ; Eric Heinze, Professeur de Droit à la Faculté de Droit Queen Mary à Londres…

La prolifération des discours de haine sur Internet et la résurgence du racisme, de la xénophobie, de l’homophobie, et plus généralement de l’intolérance, terreau du terrorisme et d'autres formes de violence, constituent aujourd’hui une préoccupation mondiale et une menace sérieuse, tant pour la stabilité des Etats que pour la cohésion et la paix sociale. Les progrès technologiques, la démocratisation du Web, la facilité d’utilisation des réseaux sociaux et l’anonymat qui entraine un sentiment d’impunité chez l’internaute, favorisent la multiplication de discours haineux.

Trois objectifs ont donc été visés par ce colloque. Le premier a été de poser les bases de la discussion en identifiant les notions de discours de haine et de discours de haine interdit ainsi que les prérequis en matière de protection des droits fondamentaux, et d'appréhender les liens existants entre le discours de haine en ligne, la violence, la radicalisation et le cyberterrorisme. Le deuxième objectif a été d'identifier les dispositifs actuels permettant la poursuite et la répression, en analysant les moyens de recours mis à disposition des citoyens ainsi que les mécanismes de coopération entre les autorités judiciaires et entre les secteurs public et privé. Le troisième objectif fut d’engager une réflexion pluridisciplinaire (droit, technologie, sociologie et psychologie) afin d'identifier les évolutions nécessaires ou souhaitables, en matière de pénalisation, de coopération judiciaire internationale, de politiques publiques alternatives ou d'accompagnement et d'actions relevant du secteur privé et de la société civile.

Lors de son allocution, Marc Knobel, historien et directeur des Etudes au Crif remarquait que « Le Net n’a certes pas inventé la propagande. Le Net n’est certes pour rien dans la création de ces mouvements et leur développement et le développement de la haine. D’autres paramètres permettent d’expliquer ce que sont ces mouvements, les stratégies élaborées, les liens qu’ils entretiennent entre eux et l’impact qu’ils peuvent avoir. Le Net se présente simplement à vous, à moi. Et les extrémistes savent l’utiliser et tentent ainsi de répandre leur propagande. Évidemment, on ne tombe pas automatiquement sur les pages de Stormfront ou de sites islamistes. Il faut vouloir les trouver, à moins que vous ne tombiez sur des sites trop souvent et facilement référencés dans les moteurs de recherches. Il n’en reste pas moins qu’avec le Net, la haine s’est « démocratisée », si je puis parler ainsi. Dans Le Point du 2 février 2017, le journaliste Kamel Daoud résume la situation : L’effet poubelle, l’anonymat, la gratuité de l’espace, l’achronie et l’utopie y permettent de tout dire et de tout attaquer. Cette propagande haineuse est donc accessible au plus grand nombre d’un seul et unique clic… »

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