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Publié le 10 Février 2020

Crif/Tou Bichvat - Ecologie et Judaïsme

On parle beaucoup d’écologie en ce moment. Les préoccupations liées à la dégradation de notre environnement sont constantes et, en ces fêtes de Tou Bichvat, le judaïsme pense l'écologie, aussi.

Assurément, il en va de l’avenir de l’Humanité, de nos enfants, de notre planète. Que deviendra le monde, lorsque les terres seront polluées, lorsque l’air deviendra irrespirable, lorsque les fruits de la Terre viendront à disparaître ? 

Que sera notre monde, si ce n’est que désolation ? 

La situation est grave.

Résumons. Il y a d’abord la pollution excessive de l’eau, des rivières, des mers, par les déchets de toutes sortes, notamment l’accumulation de plastiques dans les océans. Les eaux sont tellement polluées par le rejet direct des eaux usées d’origine domestique et industrielle, comme des produits chimiques toxiques qui se déversent en grande quantité. Mais, il faut y ajouter aussi les déchets abandonnés par l'homme sur les sols. Et ces produits nocifs viennent polluer les fleuves. Tout cela se retrouve finalement dans les mers.

La pollution, de l’air est tout aussi inquiétante. Elle résulte des activités industrielles, des transports routiers et aériens. Certaines activités domestiques ont une répercussion sur la qualité de l’air, en particulier les chauffages (fuel, bois etc.). Il faut rappeler à ce titre que diverses pathologies chroniques (cancers, pathologies cardiovasculaires et respiratoires) se développent après plusieurs années d’exposition aux particules fines. Dans le monde, certaines grandes villes sont devenues irrespirables.

Et puis, il y a la pollution des terres, par les pesticides, le goudron, les acides, les hydrocarbures, le chrome, les huiles minérales, les métaux lourds… La liste est longue des polluants qui massacrent notre environnement, qui polluent la terre et les produits (fruits et légumes) que nous consommons.

Un autre problème suscite de l’inquiétude. Il s’agit de la déforestation.

Il y a 4 siècles, 66 % des terres étaient recouvertes de forêt. Aujourd'hui, seulement un tiers, le sont encore. C’est là une véritable tragédie. Et, la déforestation se produit un peu partout. Or, 20% des émissions de gaz à effet de serre dues aux activités humaines proviennent de la dégradation, de la destruction des forêts.

La situation est extrêmement préoccupante, elle est même grave en certains endroits. Dans ces conditions, il est normal que nos enfants s’inquiètent du monde que nous leur laisserons. Quel monde ? Pollué, irrespirable ? Invivable ? Surpeuplé? Pour quelles ressources ?

Or, dans le judaïsme, Tou Bichvat, désignée comme le nouvel an des arbres, nous offre l’occasion de se pencher sur le lien que la Torah entend instaurer entre l’homme et la nature, l’homme et la Terre mère. Tou Bichvat constitue une occasion d’encourager la plantation d’arbres et le renouvellement de la nature.

La Torah mentionne a de nombreuses reprises l’importance des arbres et des fruits (de la Terre). Car, la nature est présente dans la Bible. Un exemple ? Le psaume 65 révèle ce lien inextinguible :

"Tu prends soin de la terre, tu fais tomber la pluie, les récoltes sont abondantes. Ô D.ieu, ta rivière est pleine d’eau, tu donnes la nourriture aux habitants de la terre. Voici comment tu prépares les champs : tu donnes de l’eau aux sillons, tu casses les mottes, tu rends la terre humide de pluie, tu donnes aux graines la force de pousser.

À la fin de l’année, tu nous couvres encore de bienfaits. Quand tu passes, les richesses débordent. Les terres sèches sont couvertes de récoltes, les collines sont entourées de joie.

Les pâturages portent les moutons et les chèvres, les vallées sont couvertes de blé : toute la campagne chante et danse de joie."

Si nous voulons que « toute la campagne chante et danse de joie », il faut se réveiller collectivement, et rapidement. Il faut repenser le monde en arrêtant d’abîmer systématiquement les fruits de la terre, les arbres de la terre, de détruire, de mal traiter, de massacrer les espèces animales, de polluer les terres et les mers. D’abimer tout ce que nous touchons collectivement et toutes les richesses de la Terre.  

Il y a enfin une dernière signification à la fête de Tou Bichvat. Elle nécessite une réflexion en profondeur. Car, dans le judaïsme, cette fête est devenue le symbole du retour du peuple juif sur sa terre, de sa renaissance voire, pour certains, de sa rédemption.

A méditer donc.

Marc Knobel

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