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Publié le 12 Juin 2017

Dans Wonder Woman, Gal Gadot, la belle israélienne censurée ? Par Marc Knobel

Réalisé par Patty Jenkins, le film américain Wonder Woman, dont la très belle et sulfureuse israélienne Gal Gadot est l’héroïne principale vient de franchir la barre symbolique des 100 millions de dollars de recettes dès sa sortie. Ce n’est pas forcément que ce soit un chef d’œuvre, mais les supers héros ont la côte au cinéma et cela ne date pas d'aujourd'hui. En tout cas, pas de quoi fouetter un chat, sauf que...

Suivant une recommandation de la Ligue arabe, le Liban a interdit le 1er juin la diffusion de Wonder Woman, également en raison de la présence de l'actrice israélienne. Un responsable de la Sûreté générale libanaise avait indiqué à l'AFP que le ministère de l'Intérieur avait « décidé d'interdire la projection de ce film sur la base d'une recommandation du bureau de boycottage d'Israël au sein de la Ligue arabe », dont fait partie le Liban. Le ministère libanais de l'Économie et du Commerce, chargé du boycottage de tous les produits israéliens, avait recommandé dans un communiqué à la Sûreté générale d'interdire la projection du film. (Huffington post, 1er juin 2017).  Le film a en outre été déprogrammé dimanche d'un festival à Alger. Il devait être présenté ce jeudi 8 juin prochain lors du festival des Nuits du cinéma à Alger, mais dès le 4 juin Wonder Woman n'apparaissait plus sur le programme "modifié" de la seconde édition de cet événement cinématographique, rapporte RTL, le 5 juin. La projection du film avait enflammé les réseaux sociaux et suscité une pétition demandant son annulation. Depuis le début du mois de juin, une pétition en ligne intitulée « Non ! Pas en Algérie » demandait l'interdiction du film Wonder Woman, « dont l'actrice principale glorifie l'attaque au phosphore blanc contre Gaza », selon cette pétition. L'actrice israélienne avait en effet défendu à l'été 2014, dans un post Facebook, l'offensive d'Israël contre la bande de Gaza, rien de plus cependant.

En Tunisie, le film était programmé dans au moins deux cinémas, à Tunis et à La Marsa, en banlieue nord de la capitale tunisienne. Mais, sa diffusion est suspendue dans l'attente de l'examen jeudi, à un horaire non précisé, de la demande d'interdiction introduite par le parti nationaliste Al-Chaab. Une démarche identique d'une association de jeunes avocats a en revanche été rejetée. L'avant-première du film, prévue ce soir dans un cinéma de la capitale, avait déjà été annulée. Le ministère de la Culture a évoqué une demande d'autorisation trop tardive, invoquant «une affaire purement administrative». Le distributeur, Lassaad Goubantini, a lui dénoncé une censure, basée «sur des accusations bidon» : «Aujourd'hui, ils empêchent un film à cause d'une actrice, demain ils inventeront une autre excuse, c'est une atteinte aux libertés», a-t-il déclaré (Libération, 7 juin 2017). C’est aujourd’hui la Jordanie qui pourrait interdire le film. Comme le révèle Le Courrier international (6 juin 2017) : « Aucune décision n’a encore été prise sur la sortie deWonder Woman en Jordanie », prévient The Jordan Times. La Commission des médias est en train d’examiner le dossier, alors que « dans tout le royaume, des militants ont élevé la voix pour dénoncer le fait que l’actrice principale du film, Gal Gadot, était une citoyenne israélienne qui avait rejoint durant deux ans les rangs de Tsahal, dans le cadre du service militaire obligatoire », détaille le quotidien d’Amman. Des projections sont en revanche prévues dans d'autres pays arabes, comme les Emirats arabes unis ou l'Egypte.

La nouvelle des tensions suscitées par le film dans certains pays arabes et en Iran ne doit pas nous empêcher de dormir. Cette censure est tout simplement ridicule, elle est aussi grotesque et appartient à un autre temps. Laissons donc de côté l’archaïsme bouffon qui sévit ici ou là, pour aller nous… « rincer l’œil ». Et quelque part, amusons-nous : les libanais, les algériens et les autres trouveront de toute façon un moyen de regarder le film. Ils y arrivent toujours… surtout pour voir une belle femme à l’écran.

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