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Publié le 8 Juillet 2019

Israël/Chrétienté - Décès du Père Charles Galichet, Père Abbé d’Abu Gosh

« Dans la lumière naissante du shabbat et le silence de Jérusalem en ce jour de repos, notre Père Charles est parti vers la paix et la lumière du Père Éternel. » Ce mot envoyé par le Fère Louis Marie Coudray nous a appris le décès du Père Charles Galichet des suites d’une longue maladie.

Le Père Charles Galichet était le Père Abbé du Monastère d’Abou Gosh, situé à une vingtaine de kilomètres de Jérusalem. C’est là qu’il vivait depuis 1976, depuis qu’il y avait été envoyé par l’Abbaye du Bec Helouin pour refonder la communauté monastique de ce domaine national, français depuis 1873.

En 2005, il a été élu Abbé par sa communauté.

Nichée dans un village musulman, l’Abbaye d’Abbou Gosh entretient des relations pacifiées tant avec les villageois alentours qu’avec les Juifs. Le jardin de l’Abbaye a vu pendant des décennies, des jeunes israéliens au tout début de leur service militaire déambuler dans ses allées pour ensuite entamer une discussion avec l’un des Frères du Monastère, exercice de formation auquel Charles s’est longtemps plié avec l’enthousiasme de ceux qui savent que ce n’est que par le respect et le dialogue que l’on peut lever certains préjugés dans cette région du monde, et plus encore dans cette région d’Israël, celle de Jérusalem.

Un monastère ouvert sur le monde, cela peut paraître antinomique. Nombreux sont ceux qui pensent que la vie de tous les jours n’y est rythmée que par la prière et le travail, nombreux sont ceux qui pensent que l’ennui et la solitude sont les compagnons de route de ces moines.

Loin de là… Le Père Charles et les Frères de la Communauté d’Abou Gosh ouvrent les portes de leur écrin, invitent à contempler la beauté de leurs bougainvilliers, incitent à se ressourcer dans le beau jardin mémorial érigé en la mémoire du Cardinal Lustiger, proposent la fraîcheur des murs médiévaux de l’Abbaye.

Le Père Charles était un homme franc, sincère et engagé. Engagé pour la réconciliation, pour la cordialité, le rencontre et le respect.

Cet homme qui maniait mieux l’hébreu que beaucoup d’entre nous aimait Israël et les israéliens. Catholique, donc universel, il y avait de la place en lui pour l’humanité tout entière, il ne cédait pas aux discours radicaux.

En août 2016, le Consulat de France à Jérusalem l’a élevé au rang de Chevalier de la Légion d’Honneur.

Ses obsèques auront lieu cet après-midi, à 15h dans l’église abbatiale d’Abou Gosh.

Nos pensées se tournent vers le souvenir du Père Charles et vers tous les Frères de la petite communauté qui l’entourent de leur affectueuse prière.

Stéphanie Dassa 

Stéphanie Dassa est directrice de projets au Crif. Elle a pour champs de compétence notamment la shoah et le dialogue judéo-chrétien-elle est élue au Comité directeur de l’Amitié judéo-chrétienne de France.

 

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