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Publié le 3 Septembre 2015

L’image qui hante : l’enfant syrien mort !

La photo de ce petit garçon sera-t-elle Notre Conscience devant la honte de sa mort sur nos plages ? Que faut-il de plus ?

Par Michael de Saint-Cheron, publié dans la Règle du Jeu le 3 septembre 2015
Après l’abomination rencontrée sur une autoroute d’Autriche il y une semaine, voici la photo qui traverse le monde de cet enfant syrien de trois ans noyé, le visage sur le sable.
Il a fallu la mort et l’image de cet enfant pour voir la presse européenne traumatisée et la société prendre conscience de l’horreur mais aussi de la honte qui nous accable. Le Huffington Post anglais titre : « L’image obsédante de l’enfant noyé ». Bild titre « Wir trauern – Nous sommes affligés ».
Nous voulons pousser un cri de colère, un cri d’horreur en faveur de ces enfants et de leurs parents qui meurent chaque jour à la porte de l’Europe. Toutes les associations humanitaires sont en première ligne de cette quasi-guerre pour la dignité humaine, dénonçant l’horreur des conditions dans lesquelles ces foules de visages exténués arrivent aux portes de l’Europe après un périple si souvent mortel. Mais pourquoi si peu d’intellectuels se font-ils entendre ? Parmi ces rares consciences s’époumonant, il y a Bernard Henri Lévy ou Marc Knobel, il y eut et il y a toujours le pape François et quelques autres mais si peu en vérité… Où sont les autres intellectuels si présents à l’heure de la tragédie des 7 et 11 janvier à Paris, qui ont l’air pétrifiés, abasourdis, incapables de réagir cette fois ?
Les marchands du rêve de la liberté, des commanditaires aux passeurs, qui font si souvent œuvre de mort, sont des criminels qui se repaissent du malheur des autres gagnant des millions d’euros (ou de dollars) sur la vie de ces personnes qui risquent leur vie et celles de leurs enfants pour fuir l’horreur de la guerre en Syrie, la terreur de Daech partout.
Il n’y a pas de mot pour décrire notre honte face à l’abomination qui se passe sous nos yeux, à nos portes, sur nos routes, sur nos plages d’Europe, où passent leur cargaison d’êtres accablés d’angoisse, quand ce ne sont ces rafiots ou ces camions combles de morts.
Nous savons que ce sont rarement les auteurs d’articles qui font les politiques d’émigration, qui organisent l’accueil des migrants et assument le suivi sanitaire des ces populations déplacées. Nous savons aussi que nous ne pouvons pas accueillir toute la détresse des pays du Sud, mais quand on est l’Europe, a-t-on le droit de laisser mourir à nos portes ces êtres ravagés par la guerre, par l’horreur ?... Lire l'intégralité.
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