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Publié le 13 Novembre 2012

L’ONU élit le régime génocidaire soudanais à sa plus haute instance des droits de l’homme

UN Watch exhorte les États-Unis, l’Union européenne et le Secrétaire général de l’ONU à dénoncer ce choix.

 

NEW YORK, 8 novembre - UN Watch, l’organisme non gouvernemental de droits de la personne sis à Genève, a exhorté le Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, la Commissaire aux droits de l’homme Navi Pillay, à l'ambassadrice américaine Susan Rice et à Catherine Ashton de l’Union européenne à condamner l’élection, aujourd’hui à l’ONU, du Soudan « génocidaire, misogyne et tyrannique » au Conseil économique et social (ECOSOC) formé de 54 États membres ». L’ECOSOC est une haute instance onusienne responsable de la régulation des groupes de défense des droits de l’homme, de la supervision des comités de l'ONU dédiés aux droits des femmes et de la formulation de résolutions allant de la liberté sur Internet jusqu’à la mutilation génitale féminine.

UN Watch a exhorté l'ONU à condamner l’élection, aujourd’hui à l’ONU, du Soudan « génocidaire, misogyne et tyrannique » au Conseil économique et social (ECOSOC) formé de 54 États membres

« C'est un scandale », a déclaré Hillel Neuer, directeur général de UN Watch. « Le même jour où nous apprenons que le Soudan est en train de tuer des bébés et d’incendier des maisons au Darfour - précisément le genre de situation désastreuse dont l’ECOSOC devrait se préoccuper urgemment -, l'ONU rend la protection cruciale des droits de l’homme moins probable que jamais ».

 

« Il est inexplicable que 176 des 193 États membres de l'ONU aient voté en faveur du régime sanguinaire d'Omar el-Béchir et manquent de reconnaître que l'élection du Soudan génocidaire à un organisme mondial des droits de l'homme revient à choisir Jack l'Éventreur pour protéger un refuge pour femmes», a dit Neuer.

 

«En accordant le sceau de la légitimité internationale à un meurtrier de masse, le système des droits humains des Nations Unies a aujourd'hui perdu de sa crédibilité et jeté une ombre sur la réputation de l'organisation dans son ensemble. »

 

Bien que les États-Unis aient pris des mesures importantes en septembre dernier pour presser le Soudan de se retirer des élections de ce lundi au Conseil des droits de l'homme composé de 47 pays – avec le soutien d’une campagne massive menée par la vedette de cinéma Mia Farrow et UN Watch - l'administration Obama a été étonnamment silencieuse sur le vote d'aujourd'hui.

 

En revanche, en 2004, l'ambassadeur américain avait notoirement quitté l'ECOSOC, après que le Soudan y fut élu.

 

Selon des initiés, le silence de Washington sur le Soudan pourrait découler de la crainte de mécontenter les États africains et arabes en anticipation de la fragile candidature des États-Unis pour un siège au Conseil des droits de l’homme lors du vote du 12 novembre.