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Publié le 13 Février 2013

La Directrice générale de l’UNESCO s’indigne d’une représentation antisémite caricaturant la Shoah au Carnaval d’Aalst

 

Communiqué du 12 février 2013

 

Aalst (ou Alost), est une petite ville à une quarantaine de kilomètres ua nord de Bruxelles. Son célèbre carnaval a été inscrit au patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO. Comme on le verra, la dernière et toute récente édition a donné lieu, entre autres, à une séquence de banalisation humoristique du nazisme, contre laquelle l'UNESCO a protesté...

 

Richard Prasquier

 

La Directrice générale a appris avec indignation le défilé d’un faux wagon nazi avec des officiers SS riant et buvant du champagne au son de chansons populaires allemandes, lors du Carnaval d’Aalst, inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO.

 

« Je suis profondément choquée par cet acte inadmissible qui est une insulte à la mémoire des 6 millions de juifs morts dans la Shoah. Ce wagon nazi est contraire aux valeurs du Carnaval d’Aalst, inscrit au patrimoine de l’humanité, et aux valeurs de l’UNESCO pour la compréhension mutuelle, la tolérance et la paix entre les peuples », a déclaré la Directrice générale.

 

« Le recours à l’histoire de la Shoah pour dénoncer une situation politique locale et attiser la haine témoigne d’une banalisation inquiétante de la Shoah et de la déportation au cœur même du continent où ce drame s’est produit. »

 

« Je condamne avec la plus vive fermeté le détournement du Carnaval d’Aalst, qui est par essence un moment festif, dont la liberté et l’esprit de satire ne sauraient être un prétexte aux stéréotypes antisémites », a-t-elle poursuivi.

 

Irina Bokova a immédiatement contacté les autorités belges, comme le prévoient les Directives de la convention de 2003 sur la protection du patrimoine culturel immatériel, dont l’article 2 stipule que l’UNESCO ne prend en considération que « le patrimoine culturel immatériel conforme aux instruments internationaux existants relatifs aux droits de l'homme, ainsi qu'à l'exigence du respect mutuel entre communautés, groupes et individus, et d'un développement durable. »

 

L’UNESCO s’attache à diffuser l’enseignement de la Shoah comme moteur de paix à travers la meilleure connaissance des pages sombres de l’histoire. L’Organisation se dissocie avec fermeté de toute déclaration ou prise de position contraire à ses principes fondateurs et à ses objectifs de promotion de la tolérance et de la compréhension mutuelle dans le respect des droits humains et de la dignité humaine.