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Publié le 13 Mars 2017

La fillette qui tweetait Alep réapprend à vivre dans un quotidien sans guerre

Bana Alabed, qui a raconté pendant plusieurs semaines le quotidien d'Alep sous les bombes, vit désormais en Turquie

Le Financial Times lui consacre samedi un long article qui raconte comment la fillette apprend désormais à vivre loin des bombes et à construire un nouveau quotidien. Et à s'autoriser à être enfant.

À Alep, «je ne pouvais pas me sentir enfant», résume Bana. «Je ne pouvais pas dormir, je ne pouvais pas trouver d'endroit sûr. Des bombes tombaient au-dessus de nos têtes, le matin, l'après-midi, la nuit. Je ne pouvais pas trouver de nourriture», liste-t-elle. «Je voulais aller à l'école, mais mon école était bombardée.»

Sa mère, Fatemah, reconnaît auprès du Financial Times avoir réfléchi au fait que le nom et le visage de sa fille soient repris à des fins de propagande. Ce fut le cas pour mettre en cause le régime. Ou à l'inverse, pour dénoncer la mise en scène au cœur de laquelle Bana aurait été: ses messages ont régulièrement été mis en doute, particulièrement après l'interruption temporaire de son compte Twitter. Et c'est encore le cas en Turquie, où le président Recep Tayyip Erdogan a rencontré la fillette et sa famille, posant avec sur de nombreuses photos.

Fatemah s'est habituée au fait que sa fille fascine. Mais l'idée qu'elle s'exprime sur de grands problèmes qu'elle ne comprend peut-être pas, cela l'ennuie. «Bana veut aider, mais je veux aussi que le monde comprenne que Bana est une enfant. Nous voulons qu'elle soit une enfant normale.»

Difficile pourtant d'aller à l'encontre de la volonté bien affirmée de Bana, qui veut «être la voix des enfants syriens». Derrière cette formule globale se cache une réelle préoccupation des autres, selon Fatemah. «C'est une enfant de la guerre, et un enfant de la guerre sait mieux que les adultes et se préoccupe des autres plus que des adultes, parce qu'ils sentent que quelque chose a été perdu.» Récemment, la fillette a ainsi souhaité interpeller le président américain Donald Trump sur la question des réfugiés

 

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