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Publié le 25 Novembre 2014

Lettre aux Députés et Sénateurs de Rhône-Alpes

Par Nicole Bornstein, Présidente CRIF Rhône – Alpes

Une proposition de résolution socialiste invitant le gouvernement à reconnaître l'État palestinien est inscrite sur l’agenda de l'Assemblée nationale le 28 novembre. Ce vote interviendra quelques jours avant celui au Sénat, le 11 décembre, d'une résolution communiste sur le même sujet.

Ces deux votes ne vaudront pas reconnaissance par le gouvernement, mais auraient force de symbole.

Une majorité en faveur de ces textes engagerait la représentation nationale derrière l’offensive diplomatique  actuellement menée par l’Autorité palestinienne. Cette offensive vise à donner une légitimité internationale à un Etat dont les frontières ne sont pas fixées, et dont les actuels dirigeants sont profondément divisés sur une question fondamentale, celle de la reconnaissance de la légitimité d’Israël comme Etat - nation du peuple juif.

Contrairement à ce que prétendent les initiateurs de ces résolutions, leur adoption ne ferait pas avancer la cause de la paix, mais conforterait les extrémistes de chaque camp. Du côté palestinien, cela donnerait raison à ceux qui utilisent le terrorisme aveugle pour faire avancer leur cause, comme on a pu  le constater ces derniers jours à Jérusalem. Du côté israélien, elle soumettrait le gouvernement à une pression accrue des forces opposées au compromis territorial, actuellement minoritaires à la Knesset, comme dans l’opinion.

Comme vous le savez, le CRIF s’est toujours engagé pour l’instauration d’une paix entre Israéliens et Palestiniens fondée sur le principe de deux états vivant en sécurité.

Mais une paix réelle et durable ne pourra s’établir entre Israël et les Palestiniens que sur la base d’un accord global, fondé sur le principe de deux Etats pour deux peuples, prenant en compte les besoins de sécurité et de développement des sociétés concernées.

Nous vous rappelons que les dirigeants de l’Etat d’Israël, lors des négociations de Camp David, en 2000, avaient été jusqu’à l’ultime limite des concessions politiques et territoriales, y compris sur la question de Jérusalem, compatibles avec la sécurité et la pérennité de l’Etat juif.

Ces propositions se sont heurtées au refus de Yasser Arafat, sur qui repose principalement l’échec de cette tentative de solution du conflit, comme l’a reconnu Bill Clinton dans ses Mémoires.

Par ailleurs, si les résolutions présentées à l’Assemblée nationale et au Sénat devaient être adoptées, un coup sérieux serait porté à la capacité de la diplomatie française de jouer un rôle de médiateur dans le conflit en cours, car la parole de la France deviendrait inaudible en Israël.

Enfin, nous tenons à attirer votre attention  sur les dommages qui pourraient être causés, à cause d’une telle prise de position symbolique. Elle apporterait une sorte de caution républicaine aux milieux propalestiniens enclins aux violences antisémites sous couvert d’antisionisme, comme lors des manifestations de l’été dernier, et elle  altérerait les liens de confiance qui ont été tissés depuis des décennies entre nos régions, ses élus, ses acteurs économiques et culturels et leurs homologues israéliens, et notamment ceux développés dans le cadre de la Chambre de commerce France - Israël de la région Rhône - Alpes.

En espérant que tous ces arguments trouveront auprès de vous un écho favorable et constructif, nous vous demandons, Mesdames, Messieurs les Députés (és), Mesdames, Messieurs les Sénateurs (trices) de ne pas voter ces résolutions.

Par avance, nous vous remercions de bien vouloir nous faire connaître au plus vite votre décision à ce sujet, afin que nous puissions en faire part à nos mandants.

Veuillez recevoir, Mesdames, Messieurs les Députés, Mesdames, Messieurs les Sénateurs (trices), l’expression de nos salutations républicaines.

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